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Marie-Nel lit

Meurtre à Balmoral de Chris McGeorge

9 Décembre 2023 , Rédigé par Marie Nel

Meurtre à Balmoral de Chris McGeorge

Publié aux éditions de l'Archipel

 

 

Résumé :

 

Pour célébrer Noël cette année, la famille royale britannique s’est réunie en petit comité dans son château écossais de Balmoral, où le roi Jeffrey s’apprête à prendre la parole.
Une annonce capitale. Et chacun de ses proches s’interroge : va-t-il enfin, à quatre-vingt-cinq ans, désigner son successeur ?
Mais, alors qu’il porte un toast, sa voix s’altère soudain, son visage prend une étrange teinte verdâtre, son verre de whisky tombe sur l’épais tapis… et Jeffrey s’effondre, raide mort !
Qui a empoisonné le roi ? Petit meurtre en famille ou complot destiné à ébranler la monarchie anglaise ? Jonathan, le chef cuisinier, va mener l’enquête… Un mystère en chambre close qui devrait séduire les fans de cosy crimes.

 

 

À propos de l'auteur :

 

Chris McGeorge a étudié la littérature à la City University de Londres. Ce passionné de littérature policière vit dans le comté de Durham, au nord-est de l’Angleterre, en compagnie de son hamster prénommé… Agatha Christie. Meurtre à Balmoral a reçu outre-Manche un accueil enthousiaste.

 

 

Mon Avis :

 

C'est le titre du livre qui m'a tout de suite attirée. Balmoral est surtout connue pour être la résidence d'été de la famille royale d'Angleterre. Quand j'ai lu le résumé et que j'ai vu qu'il allait justement être question de cette illustre famille, je l'ai tout de suite trouvé très attirant. J'aime beaucoup la série The Crown, comme beaucoup d'ailleurs, qui retrace la vie de la famille royale, et ce livre pourrait être un de ses épisodes. Le seul détail qui change par rapport à la réalité et à la série télévisée est le nom des personnages. Pas d'Elisabeth ou de Charles ici, par contre, le schéma familial correspond à ce qui existe vraiment. Cette branche royale est née d'une bifurcation de l'histoire, l'auteur a imaginé qu'en 1936, le roi Edward VIII n'aurait pas abdiqué, et c'est donc avec sa lignée que l'auteur a imaginé les personnages de son livre. 

Toute l'histoire va se passer sur les trois jours qui composent Noël, le réveillon du 24, le jour de Noël et le lendemain. Comme toutes les années, la famille royale fête ce jour au château de Balmoral. Cette année, le roi Jeffrey a décidé de le faire en comité restreint, il a donné congé à tout son personnel, sauf à son cuisinier en chef, Jon. Il a réuni autour de lui sa femme, Marjorie, son frère, David, ses filles jumelles, Emeline et Maud, le mari de celle-ci, Thomas et leurs deux fils, Matthew et Martin. Au matin a eu lieu des entretiens entre le roi et chacun des membres de la famille. Pendant ce temps, on suit le cuisinier, Jon, affairé à préparer le repas du réveillon. Le repas se passe très bien, comme à son habitude, le roi doit prononcer un petit discours à la fin. Tout le monde s'attend à le voir annoncer son abdication au profit d'un successeur qu'il aura désigné, il est déjà âgé de 85 ans. Il porte un toast, et s'effondre mort à la suite de celui-ci. Impossible de le réanimer, le roi est mort. Consternation générale pour tout le monde. En plus, la tempête fait rage au dehors, Balmoral est complètement isolée. Le chef de la sécurité a disparu, c'est la panique générale. Jon est désigné pour mener l'enquête, vu qu'il n'a aucun rapport direct avec le roi et aucun intérêt. Il va mener des interrogatoires de chaque personne présente lors du drame, retracer l'emploi du temps de chacun. C'est lui qui a amené le whisky dans le salon, qui l'a débouché et versé dans une carafe, mais qui après a pu se retrouver seul dans la pièce et empoisonner l'alcool. Il va vite se rendre compte que chaque personne de la famille s'est retrouvée seule au moins une fois dans la journée dans ce salon. Le mystère est total. 

Plein de questions se posent alors, était-ce prémédité, est-ce que cela a un lien avec la succession, et dans ce cas, qui était alors le plus concerné. Jon se retrouve devant un sac de noeuds très difficile à démêler. Avec ce drame, les tensions entre certains membres de la famille ressurgissent et rendent l'ambiance très électrique, les disputes éclatent, des secrets sont révélés à demi-mot, c'est très compliqué pour Jon d'y voir clair. Ajouté à cela, la tempête de neige qui fait rage dehors, qui rend les communications avec l'extérieur impossibles, Balmoral est isolée de tout. Et cela crée un huis clos à l'atmosphère hyper tendue et oppressante. Le meurtrier ne peut que se trouver à l'intérieur du château. Personne n'est arrivée et personne n'a pu sortir, vu la météo. Mais Jon se retrouve avec certains phénomènes bizarres, qu'il n'arrive pas à expliquer. Et va se demander tout le temps où peut se trouver le chef de la sécurité, est-ce lui qui aurait pu tuer le roi, mais pourquoi et surtout comment. 

Un imbroglio infernal difficile à démêler que l'auteur a su créer, qui donne un suspense très tendu. Il a très bien construit son histoire. Le début m'a semblé un peu long, mais c'est logique, car l'auteur a posé les décors et les personnages, les enjeux et les liens entre chaque, la configuration des lieux également. Le rythme va aller en s'accélérant plus on avance dans les faits. Je savais pour avoir lu le résumé, que c'était le roi qui allait mourir, mais à cause de qui, pourquoi et surtout comment, tout le suspense se trouve dans ces trois questions. Dès la mort du roi, le rythme s'accélère un peu, on assiste aux premiers interrogatoires, à certaines révélations. Je dressais dans ma tête une liste de ceux qui auraient pu vouloir la mort du roi, mais un petit quelque chose venait tout remettre en question. Puis, il va arriver un autre événement, qui va bousculer tout cela et accélérer le rythme et me poser encore plus d'interrogations. Et là, la lecture est devenue très addictive et j'ai eu beaucoup de mal à quitter le livre sans savoir ce qu'il en était. Vous savez, c'est ce moment du livre où l'on bascule dans une addiction qui fait qu'il peut se passer n'importe quoi autour de nous, rien n'est plus important que le livre qu'on lit. 

Je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages, ce n'est pas le but du roman. J'ai surtout bien aimé Jon qui est dévoué à son roi, qui lui est fidèle et qui, malgré la douleur qu'il ressent suite à sa mort, a le courage de chercher le meurtrier. Les autres personnages ont été moins attachants pour moi, tout simplement parce que je les ai tous soupçonnés d'être le meurtrier potentiel, et je n'aime pas m'attacher à ce genre de personnes. Ce livre, dans sa construction, m'a beaucoup fait penser à ceux d'Agatha Christie. C'est vrai que pour cela, il n'y a rien d'original, et certains lecteurs pourront trouver cela ennuyeux, parce que connu. Pour ma part, je savais que j'allais tomber dans ce schéma là, un cosy mystery avec un huis clos à la Hercule Poirot, c'est justement ce que j'avais envie de lire à ce moment là. Et je me suis régalée de retrouver les ficelles que pouvait avoir la célèbre autrice citée plus haut. J'ai retrouvé tous les codes, l'auteur a tout bien travaillé, il a su mener le suspense, avec des histoires glauques, des révélations choc. Et c'est ce qui me plait dans ce genre de livre. Il y a peut-être que la fin qui dévie un peu. Je l'ai trouvée très originale. J'ai lu des avis qui ne l'aimaient pas, la trouvaient trop farfelue, mais c'est justement ce que j'ai aimé dans ce final. Il m'a surprise, je ne m'attendais pas à cela. C'est ce que l'on pourrait appeler une fin ouverte, dans le sens où une suite pourrait arriver. La résolution du meurtre a bien lieu. J'ai d'ailleurs été amusée par le questionnement de l'auteur avec la fin qu'il a imaginée. J'aimerais bien savoir si le véritable roi s'est déjà posé cette question. Je ne peux en dire davantage, pour ne pas trop en révéler, j'ai trouvé cette piste de réflexion intéressante de la part de l'auteur. 

Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce livre. Il est bien écrit, se laisse lire sans difficultés, le style de l'auteur est très fluide, il a su doser les révélations pour tenir le lecteur en éveil. Les chapitres deviennent de plus en plus court au fur et à mesure, donnant de plus en plus de rythme également à la lecture. Tous les ingrédients d'un bon roman d'enquête et à suspense sont réunis, et j'ai passé un bon moment, divertissant, sans prise de tête. Et puis, petit bonus, cela se passe à Noël, ce qui donne une ambiance particulière. Et l'auteur a même rajouté quelques touches d'humour qui font du bien et donnent des moments de légèreté. Si vous aimez les romans d'Agatha Christie, les cosy mystery, ce livre a tout pour vous plaire. Je me note le nom de l'auteur pour revenir vers lui et le lire à nouveau. J'ai lu ce livre en numérique, je pense que je l'achèterai pour l'avoir en physique dans ma bibliothèque. 

Il ne me reste plus qu'à remercier Chris McGeorge pour ce bon moment de lecture, même si je sais qu'il ne lira jamais cet avis. Et je remercie également Mylène des éditions de l'Archipel pour sa confiance renouvelée en mon blog. 

Le pire, dans une tragédie, est que la vie continue tout naturellement ensuite, même quand on aurait préféré que tout s'arrête.

La paix ou l'absence de chagrin, c'est peut-être très joli en principe, mais quand on y réfléchit sérieusement, qu'est-ce que ça veut dire ? ça veut dire qu'on est fini.

La paix, ça consiste à enfermer tous ses sentiments dans une boîte, comme des souvenirs figés sur des photographies, et à ranger cette boîte au fond d'une étagère, afin qu'ils soient là sans vraiment y être. Et nous n'avons pas envie d'oublier, mais nous oublierons quand même avec le temps. Et rien ne sera résolu ni acquis, ni expérience ni raison. Il ne restera qu'une boîte sur une étagère, une boîte de photographies de deuil qui pâlissent.

Ne laisse personne te dire quoi que ce soit sur ton chagrin. Ne laisse personne te dire : "Je sais ce que tu ressens" ou "Moi aussi, j'ai connu ça". Il t'appartient. Chacun pleure à sa manière. Personne ne sait exactement ce que tu ressens. Personne d'autre que toi n'a vécu ce que tu vis en ce moment. Personne ne devrait être désolé pour toi, parce que tu as quelque chose que les autres n'ont pas. Et tu peux le garder aussi longtemps que tu veux et en faire ce que tu veux. Mais n'oublie jamais : jamais dans une boîte. Ne désire jamais être en paix.

Nous finissons tous en poussière, Alleyne. Tout ce que nous nous sommes dit, la manière dont nous nous sommes traités, notre amour et notre haine, tout cela devient poussière emportée par le vent. Nous pouvons seulement espérer pour ceux que nous laissons ici-bas que cette poussière ne leur retombe pas dessus.

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