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Marie-Nel lit

Suite inoubliable de Akira Mizubayashi

25 Mars 2024 , Rédigé par Marie Nel

Suite inoubliable de Akira Mizubayashi

Publié aux éditions Gallimard

 

 

Résumé :

 

"En lui, la musique parlait français depuis qu'il l'avait vécue en France. En se livrant à la conversation avec Hortense, il avait la sensation d'interpréter un duo avec elle, sensation qu'il ne connaissait pas lorsqu'il s'exprimait dans sa langue maternelle, le japonais."

Pamina est une jeune luthière brillante, digne petite-fille d'Hortense Schmidt, qui avait exercé le même métier au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Embauchée dans l'atelier d'un fameux luthier parisien, Pamina se voit confier un violoncelle très précieux, un Goffriller. En le démontant pour le réparer, la jeune femme découvre, dissimulée dans un tasseau, une lettre qui la mènera sur les traces de destins brisés par la guerre. Des mots, écrits à la fois pour résister contre l'oppresseur et pour transmettre l'histoire d'un grand amour, auront ainsi franchi les frontières et les années. Les histoires entremêlées des personnages d'Akira Mizubayashi, tous habités par une même passion mélomane, pointent chacune à sa façon l'horreur de la guerre. La musique, recours contre la folie des hommes, unit les générations par-delà la mort et les relie dans l'amour d'une même langue.

 

 

À propos de l'auteur :

 

Écrivain et traducteur japonais, Akira Mizubayashi est né en 1951. Après des études à l’université nationale des langues et civilisations étrangères de Tokyo (Unalcet), il part pour la France en 1973 et suit à l’université Paul Valéry de Montpellier une formation pédagogique pour devenir professeur de français (langue étrangère). Il revient à Tokyo en 1976, fait une maîtrise de lettres modernes, puis, en 1979 revient en France comme élève de l’Ecole Normale Supérieure. Depuis 1983, il enseigne le français à Tokyo, successivement à l’université Meiji, à l’Unalcet et, depuis 2006, à l’université Sophia. Une langue venue d’ailleurs (2011) a reçu de l’Association des écrivains de langue française le Prix littéraire de l'Asie 2011, de l’Académie française le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises 2011 et du Richelieu international-Europe le Prix littéraire Richelieu de la francophonie 2013. Mélodie, Chronique d’une passion (2013) a obtenu le Prix littéraire 30 Millions d'amis 2013 et le Prix littéraire de la Société Centrale Canine 2013.

 

 

Mon Avis :

 

C'est le titre et le résumé qui m'ont tout de suite attirée lorsque j'ai vu ce livre. En plus, l'image d'un instrument à cordes apposé sur la couverture m'a tout de suite donné un indice sur le sujet. J'aime les romans se passant dans l'univers de la musique et des musiciens. Une de mes filles a joué du violon, une autre joue encore du piano, et ma dernière joue du violoncelle. Je disais toujours que j'aurais pu faire un orchestre avec elles. Donc j'ai une affection pour la musique et les musiciens. En plus, l'auteur est japonais, et je connais leur sensibilité qui donne toujours des histoires très délicates.

Le roman commence par une longue lettre d'Hortense Schmidt. Elle date de 1945, elle est Française et vit au Japon où elle est luthière. Elle parle de son métier et de sa rencontre avec un musicien brillant, Ken Mizutani, dont elle a eu la chance de réparer son violoncelle. La chance car l'instrument est ancien et fabriqué par un luthier renommé, Goffriller en 1712. Il aime jouer les Suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach. Mais la guerre fait rage, et Ken doit partir se battre. L'histoire fait ensuite un bond en 2017, où on va suivre un autre musicien, Guillaume Walter, violoncelliste lui aussi, qui s'est vu confié l'instrument de Goffriller. Il contacte Jacques-Rei Mizusawa, luthier, pour réparer son instrument qui a une fracture d'âme. Pamina Schmidt travaille avec lui, et va s'occuper du violoncelle. En le démontant, elle découvre dans le tasseau une lettre et une vieille photo d'un jeune homme jouant du violoncelle. Elle reconnaît celui-ci comme celui qui se trouve dans le magasin de musique de son père. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de Goffriller, le même rouge sombre cerise. Pamina va rechercher et trouver d'autres inscriptions, des initiales, une formule latine. Aidé de Guillaume, elle va partir à la recherche de ses racines. 

Je me suis très vite attachée aux personnages, que ce soit ceux du passé ou du présent. Ils sont tellement sensibles, beaux dans leurs façons d'être. Je me doutais bien de ce qui allait arriver à Hortense et Ken, vu les années qui les séparent de Pamina et Guillaume. Mais les suivre dans leur propre histoire a été très émouvant. Les fantômes du passé viennent hanter le présent, toujours en lien avec la musique et les suites de Bach. D'ailleurs, l'auteur a construit son livre comme l'a fait Bach pour ses suites, en six parties, le Prélude, l'Allemande, la Courante, la Sarabande, les Menuet I et II, et la Gigue. Cette partition est le fils rouge qui relie tout ce petit monde. 

J'ai beaucoup aimé ce livre, je dirais même que c'est un très beau coup de coeur. J'étais bien dedans, je n'avais pas envie de le quitter. Il s'est lu rapidement, l'envie de savoir était tellement forte, et en même temps j'avais envie de ralentir ma lecture pour rester le plus longtemps possible avec les personnages. L'auteur les a bien travaillés. Il parle de sujets variés, d'amour filial, de transmission entre un père et un fils, entre une grand-mère et sa petite-fille, des désastres qu'une guerre peut faire, de l'amour de la musique.. Plein de thèmes très inspirants. La lecture est rythmée par les évènements, par la construction des suites, et par des chapitres parfois courts. 

Je découvre l'auteur avec ce roman. J'ai vu dans sa biographie qu'il en avait écrit deux autres avant, sur le thème de la musique aussi, avec d'autres instruments comme le violon et l'alto, "Âme brisée" et "Reine de cœur". Vu comme j'ai aimé celui-ci, j'ai déjà noté dans ma wishlist les deux autres. J'ai très envie de le lire à nouveau, d'être embarquée une nouvelle fois dans le style très musical et poétique de l'auteur. J'ai beaucoup aimé son style, la fluidité des phrases, la poésie des mots. J'ai de nouveau écouté les suites pour violoncelle de Bach, chaque mouvement accompagne très bien le rythme du livre. Un autre musicien est évoqué, Casals et son Chant des oiseaux...., je ne connaissais pas et suis très contente de l'avoir découvert. 

C'est une lecture personnelle, j'ai emprunté ce livre à ma médiathèque, mais je pense que je vais l'acheter pour l'avoir dans ma bibliothèque. Et ainsi pouvoir le relire quand j'en ai envie. 

Je ne peux que vous conseiller ce roman, il est très beau, lumineux, porteur de beaux messages et d'une très belle sensibilité. À lire !

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