Perdue, un amour qui défie le temps de Carina Rissi

Publié aux éditions de l'Archipel

Résumé :

Une envie pressante. Et c’est la catastrophe ! Sofia, jeune citadine de 24 ans, se rue aux toilettes et, dans la précipitation, laisse tomber son téléphone dans la cuvette !
Contrainte d’en trouver un autre de toute urgence, elle entre dans la première boutique venue et en ressort munie d’un modèle qui lui semble un peu étrange. Mais qu’importe !
Le problème, c’est qu’il ne fonctionne pas. Et quand l’écran s’allume enfin, la lumière est si aveuglante qu’elle perd connaissance…
Sofia est alors secourue par un jeune homme à cheval, étrangement vêtu, et qui s’exprime d’une drôle de manière, comme s’il vivait à l’époque de Jane Austen…
Peu à peu, Sofia doit se rendre à l’évidence : elle a fait un bond de deux cents ans dans le passé ! Et le prince charmant qu’elle cherchait désespérément est là, à portée de main…
Mais comment vivre un tel amour, qui défie le temps ?
Perdue est le premier d’une série de six romans, qui a connu un énorme succès : plus de 700 000 lecteurs et des traductions dans cinq pays. Après sa sortie en salles, le film adapté de cette comédie romantique sera disponible sur Disney+.

À propos de l'autrice :

Résidant dans la région de São Paulo, au Brésil, Carina Rissi, autrice de dix comédies, s’est rendue célèbre par sa thématique des amours a priori impossibles. Deux de ses romans ont été déclinés en séries télévisées produites et diffusées par HBO Max.

Mon Avis :

La première chose qui m'a tout de suite donné envie de lire ce roman est la mention de l'époque de Jane Austen dans le résumé. J'aime beaucoup cette autrice et surtout ses histoires qui se passent au temps des longues robes à crinoline, où les personnages se vouvoient, où tout était plus guindé. J'étais donc très contente de me retrouver plongée à cette période. 

J'ai tout d'abord fait la connaissance de Sofia, on est en 2010, c'est une jeune Brésilienne de 24 ans. Lors d'une soirée un peu arrosée avec ses amis Nina et Rafa, Sofia fait tomber son téléphone portable dans la cuvette des toilettes. Son téléphone étant toute sa vie, elle se rend très vite dans une boutique dès le lendemain pour en acheter un nouveau. La vendeuse, un peu bizarre, lui vend un modèle très performant selon elle, et pour pas si cher que ça. Sofia est contente d'avoir fait une telle affaire. Le seul hic, c'est que lorsqu'elle veut l'allumer, il ne fonctionne pas. Quand enfin, il s'allume, c'est pour projeter une grande lumière blanche qui aveugle Sofia, elle perd alors connaissance. Lorsqu'elle se réveille, elle voit un jeune homme, à cheval, qui l'aide à la secourir. Il est habillé d'une façon étrange, parle aussi bizarrement, il emmène Sofia chez lui pour la soigner. La jeune femme a du mal à réaliser, et tombe des nues lorsqu'elle se rend compte qu'elle se trouve en fait en 1830. Quel choc pour elle, comme on peut se l'imaginer. Elle se retrouve recueillie par Ian qui vit avec sa sœur Elisa dans une belle propriété. Sofia ne peut pas révéler la vérité, qui est difficilement croyable, donc elle dit juste qu'elle vient d'un autre pays, avec d'autres mœurs et coutumes pour justifier sa façon de s'habiller ou de parler. Car Sofia va devoir oublier toute la modernité et s'habituer à la façon de vivre de cette époque, les cabinets d'aisance, pas d'électricité, pas d'eau courante, pas de téléphone, pas d'internet, les robes longues à porter. Elle sera bien obligée de s'y faire, mais elle gardera ses baskets rouges aux pieds. Elle a toujours son téléphone avec elle, qui reste silencieux, sauf lorsqu'il lui envoie des messages mystérieux. Apparemment, une autre personne aurait vécu la même chose qu'elle, elle se met donc en tête de la retrouver. Comment faire pour retourner de là d'où elle vient, c'est une lutte incessante pour elle, et surtout, il ne faut pas qu'elle s'attache à Ian ou à Elisa, car elle sait qu'elle va devoir les quitter pour toujours. C'est un dilemme pour elle.

Je me suis très vite attachée à la jeune femme, et me suis posée les mêmes questions qu'elle. Comment va-t-elle faire pour repartir dans son présent. Elle a beaucoup de caractère, n'est pas du genre à se laisser faire, ce comportement de femme libre choque là où elle se retrouve. Et ça se comprend aisément. Tout comme son vocabulaire, elle emploie des expressions ou des mots inconnus pour les gens du passé, elle tutoie Ian ou Elisa, les appelle par leurs prénoms et pas par des Monsieur ou Mademoiselle. Tout ça est perturbant pour elle comme pour le frère et la sœur. J'ai trouvé Ian vraiment très conciliant et ouvert d'esprit, car plus d'une fois, Sofia aurait pu être enfermée pour folie. Lui ou sa sœur sont vraiment très tolérants pour arriver à pardonner les excentricités de Sofia et ne pas s'offusquer de ses manières d'un autre temps. Et d'un autre côté, Sofia s'habitue peu à peu à la vie avec les Clarke, elle prend ses marques dans cette famille, et surtout elle trouve sa place, elle se sent bien avec eux. Elle sait aussi qu'elle va vivre un déchirement quand le téléphone émettra à nouveau sa lumière blanche et la renverra dans le futur. Son cœur balance entre les deux époques, le choix est difficile à faire. 

Sofia m'a beaucoup touchée, et même émue. Je me suis imaginée à sa place et me suis demandé ce que j'aurais fait. Comment réagir lorsqu'on se sent tiraillé entre deux lieux. Bon, je ne connaitrais jamais la même aventure, mais c'est vrai que les deux époques ont leurs avantages et leurs inconvénients et je comprends le dilemme ressenti par Sofia. Les autres personnages sont très attachants aussi, il est très difficile de ne pas résister au charme de Ian, ou d'apprécier la compagnie d'Elisa, qui a tout à apprendre. Ian m'a fait penser à Mr Darcy, c'est un peu sous ces traits là que je l'imaginais. Je me doutais bien qu'une romance allait éclater entre lui et Sofia, rien qu'en lisant le résumé. Mais j'avais très envie de voir comment l'autrice allait l'amener. J'avais peur qu'elle soit trop présente et gâche tout le reste, mais non, l'autrice l'a amenée avec beaucoup de délicatesse et d'une façon très naturelle. Et ça, j'ai beaucoup apprécié. 

J'ai été émue, mais j'ai surtout beaucoup  souri et ri. Car les expressions de Sofia ajoutées aux réactions des autres personnages qui lui font face, entrainent des moments burlesques, où l'envie de rire est la plus forte. Ces scènes drôles allègent le récit, donnent des bulles de fraicheur. La lecture se fait avec une certaine addiction et rapidement. J'étais tellement prise dans ma lecture que je n'avais pas envie de quitter Sofia, je voulais tellement savoir ce qui allait lui arriver que j'essayais de lire plus vite. Et en même temps, je ralentissais car je me sentais tellement bien dans mon livre que je voulais y rester le plus longtemps possible. J'ai beaucoup aimé le final, je me suis posée beaucoup de questions à ce sujet, et je n'ai pas été déçue de celui que l'autrice a proposé, plein d'émotions. 

J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice, très fluide, elle sait retenir l'attention du lecteur dès le début du livre, et à ne pas la relâcher jusqu'à la fin. Elle raconte très bien, et elle sait rendre réels ses personnages, et l'ensemble des faits, alors qu'on sait très bien qu'on ne peut pas se retrouver deux siècles plus tôt. L'attachement à Sofia est renforcé par le choix narratif de l'autrice à la première personne du singulier. Ce "je" m'a permis de mieux rentrer dans la peau de l'héroïne, de vivre dans sa tête et d'être au plus près de ses émotions. C'est une expérience assez marrante à vivre, car il y a certaines réactions que moi je n'aurais pas eues, et parfois ça m'a un peu choquée. Mais rien de vraiment très déstabilisant non plus. J'ai apprécié la sensibilité de l'autrice, sa délicatesse dans sa façon de dépeindre des personnages ou des faits. Tout est très bien décrit, les habits, les lieux intérieurs comme extérieurs, j'ai ainsi réussi à vraiment m'imaginer toutes les scènes. Quand j'ai lu que ce roman allait être adapté en film, je n'en ai pas été surprise, car l'autrice a une écriture très visuelle et il est très facile de tout bien voir, comme si on y était. 

Ce livre est un conte des temps modernes, Sofia donne la référence d'un conte très connu, je ne dirais pas lequel pour ne pas gâcher, c'est vrai qu'il y a beaucoup de similitudes. Le temps d'une lecture, je me suis revue comme la lectrice des contes que je découvrais, c'est toujours très enchanteur de croire aux fées et aux princes charmants. Un peu de rêve dans ce monde fou et désaxé fait du bien. La lecture de ce roman a apporté cela, pour mon plus grand plaisir. Si vous aussi, vous avez envie de vivre dans un autre temps, vous dépayser et vous changer les idées, je ne peux que vous recommander la lecture de ce livre. C'est l'effet qu'il a eu sur moi, et c'est très plaisant. J'ai vu dans la description que ce livre est le premier de six romans, j'ai déjà hâte de connaitre le prochain, je vais continuer à suivre Carina Rissi pour ne rien rater de ses infos. 

Il ne me reste plus qu'à remercier Carina Rissi pour ce très bon moment passé en compagnie de ses personnages et de son histoire. Et je remercie également Mylène des éditions de l'Archipel pour sa confiance renouvelée en mon blog. 

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