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Marie-Nel lit

La vie secrète des écrivains de Guillaume Musso

3 Août 2019 , Rédigé par Marie Nel

La vie secrète des écrivains de Guillaume Musso

Publié aux éditions Calmann-Levy

 

 

Résumé :

 

"Tout le monde a trois vies : une vie privée, une vie publique et une vie secrète..." 
Gabriel García Márquez

En 1999, après avoir publié trois romans devenus cultes, le célèbre écrivain Nathan Fawles annonce qu'il arrête d'écrire et se retire à Beaumont, une île sauvage et sublime au large des côtes de la Méditerranée.

Automne 2018. Fawles n'a plus donné une seule interview depuis vingt ans. Alors que ses romans continuent de captiver les lecteurs, Mathilde Monney, une jeune journaliste suisse, débarque sur l'île, bien décidée à percer son secret.

Le même jour, un corps de femme est découvert sur une plage et l'île est bouclée par les autorités. Commence alors entre Mathilde et Nathan un dangereux face à face, où se heurtent vérités occultées et mensonges assumés, où se frôlent l'amour et la peur...

Une lecture inoubliable, un puzzle littéraire fascinant qui se révèle diabolique lorsque l'auteur y place sa dernière pièce.


 


 

À propos de l’auteur :


 

Guillaume Musso est l’auteur français le plus lu en France, et ce depuis 8 ans (source : GFK).  
Né en 1974 à Antibes, il a commencé à écrire pendant ses études et n’a plus jamais cessé. En 2004, la parution de 
Et Après… consacre sa rencontre avec le public. Suivront notamment La Fille de papierCentral Park,Un appartement à ParisLa Jeune Fille et la Nuit…Traduits en quarante et une langues et plusieurs fois adaptés au cinéma, tous ses livres ont connu un immense succès en France et dans le monde.

 

 

Mon Avis :

 

Ça faisait très longtemps que je n'avais pas lu de roman de Guillaume Musso, au moins six ans, si mes calculs sont bons. Je le suivais pourtant depuis ses débuts et ne ratais jamais une sortie. Je m’étais comme lassée, rencontrant toujours un peu le même scénario. J'ai voulu essayer à nouveau avec la sortie de cette année. Déjà, le titre m'inspirait, j'aimais bien la couverture et le résumé était tentant. L'action se déroule en France, ce qui est plutôt rare chez cet auteur qui base bien souvent l'intrigue à New York.

 

Et ce roman est pour moi un bon cru. Je me suis très vite laissée emporter par l'histoire de cet écrivain vivant sur une île de la Méditerranée, loin de tout et surtout du public. Nathan Fawles, a arrêté d’écrire vingt ans auparavant et vit caché et retiré du monde. On va suivre un autre jeune homme, Raphaël, qui arrive sur l’île pour travailler dans la petite librairie. Il aimerait surtout pouvoir rencontrer l’écrivain qu’il aime beaucoup, lui soumettre le manuscrit de son roman pour savoir ce que ça vaut. D'autres personnages vont venir se greffer à eux, une jeune journaliste suisse, le libraire, l'agent américain de Fawles. Un chien va être perdu, un appareil photo perdu et retrouvé après être resté dans la mer, une femme va être retrouvée morte sur la plage, atrocement mutilée, provoquant un blocus de l’île où personne ne peut en partir. Tout cela va s’imbriquer les uns dans les autres, les personnages vont s'affronter, certains s'entraider. Des secrets vont être révélés au grand jour, provoquant de gros bouleversements dans la vie des personnes concernées.

Tout cela m'a fait penser à des poupées russes. Quand on en ouvre une, une autre se cache dedans. Là, c’est pareil. On apprend quelque chose sur un personnage, et ça montre une nouvelle personne avec de nouveaux faits. L'auteur m'a bernée plus d'une fois, me demandant à chaque fois où il voulait m'emmener. Et je suis partie vers des chemins insoupçonnés.

 

Tout est bien travaillé dans ce roman. Les personnages tout d’abord, bien sûr. Je me suis très vite attachée à celui de Raphaël, j'avais très envie qu'il réussisse son projet. Ce sentiment est renforcé par le fait que l'auteur a employé la narration à la première personne du singulier. Ce « je » nous met à la place de Raphaël et nous fait mieux ressentir ce qu'il peut vivre. Nathan Fawles est un personnage très intéressant, par ce qu'il est, ce qu'il cache qui le rend très mystérieux. On comprend vite qu’à travers lui, Guillaume Musso règle quelques comptes, avec ceux qui le critiquent lui et sa popularité, mais aussi avec le monde de l’édition en général. Et on se doute aisément qu'il a de quoi dire depuis le temps qu'il écrit.

Autre point qui est bien travaillé concerne les décors. Guillaume Musso a inventé l’île Beaumont où se passe l’intrigue. Et pourtant, elle semble on ne peut plus réel. Il y a même au début du roman, une carte pour mieux situer les différents lieux importants. L'auteur s'est inspiré d'une ville californienne, d'une île Corse et de la ville de Porquerolles pour créer cet endroit avec toutes les caractéristiques d'une île, la pêche, le bateau qui amène les voyageurs ou les fournitures, les falaises, la plage, la mer. Toute l’ambiance insulaire est très bien retranscrite et je me suis largement imaginée dans ce bel endroit.

L’écriture et la façon de raconter de l’auteur fait que je pensais que tout pouvait être réel, que l’île existait réellement, que j'allais moi aussi pouvoir rencontrer l’écrivain. Je me suis attachée aux personnages, je pensais vraiment que Raphael travaillait dans cette petite librairie, qu'il allait la reprendre lorsqu'elle fermerait. Je m'imaginais également pouvoir lire les romans de Nathan Fawles. Cet effet est augmenté avec des rappels, comme par exemple, ce manuscrit qu’écrit Raphael et qui porte le même nom que le roman que l’on tient dans la main. En fait, c’est une sorte de roman dans le roman. J'aime cette originalité. Je ne m'attendais pas à ce que Guillaume Musso soit aussi dur avec ses personnages, il n’hésite pas à leur faire vivre des drames et à les sacrifier. Je n'en dirais pas plus, mais j'ai été très triste lorsque l'un d'eux est mort…

 

Alors bien sûr, beaucoup critiqueront encore et toujours Guillaume Musso. Il y a des romans que je n'ai pas aimés de lui, qui m'ont fait arrêter de le lire, mais là, avec celui-ci, j'ai pris plaisir à le redécouvrir. Son esprit est toujours aussi tordu, et les retournements de situation arrivent jusqu’au dernier mot. L’épilogue est très original et m'a décontenancée, troublée même par rapport à ce que je venais de lire. Donc, pour moi, c’est un bon Musso. J'ai l’impression surtout que certains critiquent le roman à partir du moment où ils voient que c’est écrit Musso dessus. Je suis pas certaine de leur objectivité. Il faut dire quand c’est mauvais, mais savoir dire aussi quand c’est bon. Il faudrait arrêter de cataloguer les lecteurs aussi et de les mettre dans des cases. Ce n'est pas parce qu'on aime un Musso ou un Levy qu'on est un mauvais lecteur.

En tous les cas, moi j'ai aimé ce dernier Musso. Je l'ai lu vite, j'ai retrouvé cette avidité que j'avais eu avec d'autres romans. J'ai eu ce sentiment de vouloir faire durer la lecture pour rester le plus longtemps possible dans cet état de bien-être et en même temps de vouloir le finir pour connaitre la fin. Je garderai un bon souvenir de cette lecture, qui, du coup, me donne envie de découvrir son précédent, La jeune fille et la nuit, qui avait eu de bonnes critiques.

Et le plus important n’est-il pas de passer un bon moment de lecture, peu importe le nom de l'auteur, le principal est le plaisir que nous apporte un roman…

 

Je citerai pour finir, deux petites citations qui m'ont touchée et me parlent :

Une sur l'écriture :

«  L'écriture structure ta vie et tes idées, elle finit souvent par mettre de l'ordre dans le chaos de l'existence ; »

L'autre sur la lecture :

« J'étais accro à ces moments où la fiction contaminait la vie. C'était en partie pour cela que j'aimais autant lire. Pas pour fuir la vie réelle au profit d'un univers imaginaire, mais pour revenir vers le monde transformé par mes lectures. Plus riche de mes voyages et de mes rencontres dans la fiction et désireux de les réinvestir dans le réel. »

 

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