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Marie-Nel lit

Ein Brera de Lisa Giraud-Taylor

1 Juin 2019 , Rédigé par Marie Nel

Ein Brera de Lisa Giraud-Taylor

Auto-édition

 

 

Résumé :

 

Béatrice Mercier-Charbonet, spécialisée dans la protection des grands patrons, doit se rendre en Israël, suite à l’enlèvement de son PDG par des « contestataires anti-finances », pour négocier, en liaison avec la police locale, sa libération et une somme d’argent non négligeable.

Arrivée sur place, elle est prise en charge par Noah, policier de la section anti-terroriste du Shin Bet. Le trajet d’une heure se transforme en cinq heures suite à des explosions à Tel Aviv et Jérusalem. Leur rapprochement est fulgurant.

Elle, quarante-cinq ans, est fraîchement divorcée, deux enfants vivant alternativement avec leur père, ex-collègue, policier de son état. Lui, quarante-six ans, vient de divorcer de son premier amour, trois enfants qui refusent de vivre avec lui.

Lors d’une présentation officielle à la famille de Noah, le passé du grand-père de Béatrice, lors de la Seconde Guerre mondiale, va faire éclater cette romance et amener Béatrice à affronter le devoir de mémoire, la honte et la rédemption lors d’une longue traversée du désert.

 

 

À propos de l'auteure :

 

Née à Marseille, mais élevée partiellement en Dordogne, Lisa Giraud Taylor pratique l’écriture et la photographie depuis son plus jeune âge. Au quotidien, elle est assistante de direction.

Sa monographie sur un village du Périgord (« Saint-Martial Viveyrols, ancienne possession templière ») parue en 2008, a bien été accueillie par la presse locale. Sa collaboration à l’ouvrage collectif « Les plus belles rencontres sur Facebook », en 2012, lui a permis de diversifier sa plume.

Depuis trois romans sont venus étoffer ses publications : un thriller d’anticipation (« Liverpool Connexion »), une comédie romantique loufoque (« Noble Semaine(s) en Famille(s) ») et un roman historique (« Karl et Nina »), qui entre dans le cadre d’un triptyque sur le devoir de mémoire.

Elle écrit donc aussi bien des romans (trois non publiés à ce jour) que des chroniques musicales et cinématographiques ainsi que des billets d’humeur et d’humour (« Les Aventures de la Smala Tomes 1 et 2 ») ainsi que les biographies ("Louis Geandreau, poète, dramaturge et poilu disparu dans la Grande Guerre").

Elle possède son propre blog qui est un condensé de coups de cœur sur les humeurs, les livres, les voyages, la musique, le cinéma, etc. et anime une émission hebdomadaire sur Liberté FM « Dans le panier et/ou MP3 de Lisa »

Elle aime voyager, la littérature étrangère, la musique, le cinéma, le dessin et la peinture.
 



 

Mon Avis :


 

Je connais déjà Lisa Giraud-Taylor pour avoir lu son premier roman Karl et Nina. Ein Brera fait partie d'un triptyque ayant pour thème la seconde guerre mondiale vue d'une autre façon. Dans Karl et Nina, l'auteure a choisi de parler de l'amour entre un Allemand et une Française, et de montrer que l'ennemi n’était pas toujours où on pouvait le penser. Ici, dans Ein Brera, elle parle du devoir de mémoire que ce soit pour ceux qui ont été touchés par les camps de déportation ou pour les descendants de ceux qui ont collaboré avec l'ennemi. On s'imagine bien dans ce cas comme le fardeau doit être lourd à porter.


 

J'ai donc fait la connaissance de Béatrice. C'est une femme divorcée, qui se débrouille avec ses deux enfants et la garde alternée chez leur père. Elle travaille dans la protection des grands patrons. Tout va bien jusqu’au jour où son patron est enlevé, elle doit se rendre en Israël pour négocier sa libération. Là-bas, elle va rencontrer Noah. Très vite, une histoire d'amour va se tisser entre eux et prendre de plus en plus d’importance dans leur vie respective. Jusqu’au jour où la mère de Noah demande à Béatrice de disparaître de la vie de son fils car le grand-père de Béatrice, policier pendant la guerre, a commis des gestes irréparables. C’est le choc pour Béatrice. Elle va ainsi faire des recherches sur son aïeul et les familles déportées. Elle va ainsi voyager en Europe pour mener à bien ce devoir de mémoire pour pouvoir pardonner à ce grand-père. La tâche ne va pas être simple pour elle. Remuer le passé ne sent jamais bon mais est parfois nécessaire pour pouvoir avancer dans le présent et le futur.


 

Je me suis vite attachée à Béatrice. Tout est raconté la troisième personne du singulier mais ça ne m'a pas empêchée de me sentir proche d'elle. La période de la guerre et de l’après-guerre est tellement trouble, c’est tellement difficile de connaître la vérité. Béatrice va être courageuse de vouloir fouiller ce terrible passé, ce que n'a par exemple pas voulu faire son père. Le silence est parfois tellement nuisible et la vérité éclate parfois lorsqu'on s'y attend le moins et fait encore plus mal. Ce qui est le cas pour Béatrice puisque cela va nuire à son histoire d'amour.

Lisa Giraud-Taylor a très bien travaillé ses personnages, mais aussi les lieux, l’ambiance. La visite que Béatrice fait au camp d’Auschwitz est glaçante, j'ai très bien ressenti l'absence, le goût de la mort. Le roman est construit en plusieurs parties correspondant aux différentes étapes de l’héroïne. Le texte est fluide, bien écrit, bien expliqué pour ceux qui ne connaissent pas cette période. Le texte est allégé par des dialogues ou des passages en italique pour transposer la pensée des personnages. La fin m'a quant à elle surprise. L'auteure n'a pas fait dans la simplicité ni dans le happy end total. Par contre, il m'a beaucoup émue, c’est un final très fort, poignant et tellement rempli d'espoir.


 

Pour moi, vous pouvez lire Ein Brera même si vous n'avez pas lu Karl et Nina. Ça ne gêne en rien à la compréhension du texte. Bien sûr, je vous recommande vivement de lire les deux, l'auteure fait passer tellement de beaux messages de solidarité, d'amour et d'espoir pour les peuples qu'il faut vraiment lire les deux histoires. Je sais que le troisième roman doit sortir prochainement, il doit avoir lieu sur une période avant la seconde guerre, en Allemagne, au moment de la montée du nazisme. Si je ne me trompe pas, dans celui-ci, on devrait retrouver Karl. En tout cas, je suis pressé de le lire car ça promet d’être encore bien intéressant. J'aime beaucoup quand un sujet est traité d'une manière et d'une vision différentes, comme ici, du côté Allemand ou du Français qui a collaboré. Ça n'excuse pas les faits qui leur sont reprochés mais ça explique le pourquoi de leurs agissements, ça permet de comprendre et de ne pas refaire les mêmes choses, servir d’exemple.


 

 La lecture de ce roman s'est faite rapidement, en une journée. J'ai tout de suite accroché, je me suis laissé prendre par la main et emmener avec Béatrice. Je n'ai as vu les heures passer et les pages ont tourné très vite. Une lecture pleine d’émotions, de sentiments divers. Je suis conquise une nouvelle fois par Lisa Giraud-Taylor et ce beau projet qu’elle a de retracer la guerre et ses conséquences sur les générations passées et futures. J'ai maintenant hâte de lire le troisième. Et, bien sûr, vous l'aurez compris, je vous recommande vivement ce roman en particulier et les trois volets que ces livres forment.


 

Je tiens à féliciter Lisa Giraud-Taylor pour le travail qu'elle a dû effectuer en amont pour rendre ses écrits si criants de vérité et si humains. Je la remercie sincèrement pour ces très bons moments de lecture. Je remercie également son agent littéraire, Fanny Cairon, qui a été très patiente avec moi et très compréhensive, vu le retard que j'ai eu pour écrire cet avis.


 

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