L'hiver dure mille ans d'Olivier Claudon

Publié aux éditions La Nuée Bleue 

Résumé :

Mars 1953. Le commissaire Willer, de la police judiciaire de Strasbourg, est appelé pour un meurtre au château de Pourtalès. La victime est un professeur polonais du Collège de l’Europe libre, une institution d’origine américaine qui prépare la chute du rideau de fer.

Paul Willer mène l’enquête dans un Strasbourg encore marqué par les stigmates de la Seconde Guerre mondiale. Ancien résistant, il peine à se remettre de ses années d’internement en Allemagne. Ses souvenirs le hantent chaque nuit, et cet hiver qui l’habite l’empêche d’aborder sereinement l’avenir et d’accepter l’amour de Marie.

Ce roman se déroule à un moment charnière pour l’histoire de Strasbourg, de l’Europe et du monde, au lendemain du Procès de Bordeaux et de la mort de Staline, alors que l’Europe en construction installe ses diplomates dans la capitale alsacienne.

Roman noir et intense, au style incisif et sans concession, L’hiver dure mille ans donne à voir le Strasbourg d’hier et les tourments d’un policier qui se consacre tout entier à son enquête pour ne pas sombrer.

À propos de l'auteur :

Olivier Claudon est journaliste aux Dernières Nouvelles d'Alsace. Avec L'hiver dure mille ans, il signe son quatrième roman à La Nuée Bleue.

Mon Avis :

J'ai découvert la maison d'édition La Nuée Bleue avec un précédent roman sur la femme du Dr Schweitzer. C'est une maison de plus de cent ans, basée à Strasbourg, et qui publie des livres et des romans sur cette belle région. J'ai découvert la ville de Strasbourg grâce aux années d'études de mon fils, c'est une ville que j'aime beaucoup, et j'aime la retrouver dans mes lectures.

C'est la couverture qui m'a tout de suite attirée pour ce livre-ci, avec ce jeu de noir et de gris avec des pointes de jaune qui met l'accent sur un couple qui marche. 

On est à Strasbourg, donc, en 1953. Un meurtre vient d'avoir lieu au château de Pourtalès, un professeur polonais a été retrouvé mort dans sa chambre, au collège de l'Europe Libre où il loge et enseigne. L'équipe du commissaire Paul Willer va mener l'enquête. Qui a bien pu en vouloir au professeur d'histoire-géographie et surtout pourquoi. L'enquête va se révéler plus compliquée qu'il n'y paraît. Et surtout ce meurtre dérange, et jusqu'aux plus hautes sphères, vu que le Collège a été créé par la CIA en vue de la chute du rideau de fer. 

Paul Willer est un homme écorché par la seconde guerre mondiale, tout comme l'est la ville de Strasbourg aussi. Elle se reconstruit peu à peu, on assiste aux débuts de la place importante qu'elle va tenir au niveau européen. Kehl, la ville voisine, s'apprête à restituer ses derniers quartiers, alors français, à l'Allemagne. Pour Paul, la reconstruction est difficile, des images le hantent, qu'il essaie d'évacuer la nuit en écrivant. Difficile pour lui de se tourner vers l'avenir, peut-être l'amour de Marie pourrait l'aider. 

C'est un livre avec plein de sujets différents et ça le rend très plaisant à lire, et surtout très addictif. L'enquête est bien menée, et reprend les codes d'un bon polar, sans effusions excessives de sang. Les personnages sont attachants, j'ai suivi le commissaire avec beaucoup de plaisir dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. Le suspense est bien mené avec des révélations qui arrivent au compte-goutte, cela rend la lecture très accrocheuse. La politique s'en mêle et rend le travail du commissaire encore plus difficile. Et puis, il y a tout le côté historique qui imprègne très bien le reste de l'histoire et qui rajoute un peu de piment supplémentaire. C'est une lecture complète, comme je les aime, qui divertit et instruit en même temps. 

J'ai beaucoup aimé la fluidité du style de l'auteur, il décrit très bien les scènes, les lieux, je retrouvais certains endroits que j'ai visités et j'en ai découvert d'autres en allant regarder sur une carte. Et l'auteur dépeint tout cela sans alourdir le texte. 

J'ai passé un très bon moment avec ce livre qui s'est lu en peu de temps tellement il était prenant et tellement je me sentais bien dedans. Je ne sais pas si l'auteur prévoit d'écrire d'autres enquêtes avec le commissaire Willer, je trouve qu'il y a encore de quoi exploiter ce personnage. Et c'est aussi surtout que j'aimerais bien le retrouver à nouveau dans une autre enquête.

Si vous aimez les bons polars français très bien écrits, sur une toile de fond historique, ce roman est fait pour vous. Je vous le recommande.

Il ne me reste plus qu'à remercier Olivier Claudon pour ce très bon moment de lecture. Un grand merci également aux éditions La Nuée Bleue pour leur confiance en mon blog.

L'hiver dure mille ans

Mars 1953. Le commissaire Willer, de la police judiciaire de Strasbourg, est appelé pour un meurtre au château de Pourtalès. La victime est un professeur polonais du Collège de l'Europe libre, ...

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