Mémoires de la forêt tome 4 La saison des adieux de Mickaël Brun-Arnaud

Publié aux éditions L'école des loisirs

Résumé :

Qu'elle est belle, la Librairie de Bellécorce, avec toutes ses histoires et ses trésors ! Qu'elle en a connu, des générations de lecteurs ! Imaginez un peu : elle va fêter ses quatre-vingts ans.

Autour de la famille Renard, on s'active aux préparatifs de l'anniversaire des quatre-vingts ans de la librairie de Bellécorce quand soudain, une branche craque. C'est le premier signe d'une terrible maladie : le croquebois. Pour en venir à bout, une seule solution : couper l'arbre.

Mais, ça, Ernest Renard ne peut s'y résoudre. Le vieux chêne abrite les souvenirs et les œuvres de sa mère, Anouchka. S'il disparaît, c'est aussi elle qui s'en ira encore un peu plus.

À moins que l'arbre des souhaits, un pommier magique dont Anouchka lui avait parlé quand il était petit, n'accomplisse un miracle. Sa quête à travers la forêt lui réservera bien des pépins, et la vie à croquer.

À propos de l'auteur :

Après des études de psychologie, Mickaël Brun-Arnaud travaille à l'hôpital durant dix ans dans l'accompagnement de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de maladies neuro-évolutives, avant d'entreprendre la création d'une librairie spécialisée dans le manga et la culture japonaise et de se consacrer à l'écriture. Son premier roman jeunesse, Mémoires de la forêt : les souvenirs de Ferdinand Taupe, a été récompensé par les Prix Babelio, Talent Cultura, Dimoitou-Ouest France et Sorcières.

À propos de l'illustratrice :

Après des études en animation et des expériences en graphisme, Sanoe devient illustratrice. Elle publie son premier album jeunesse, Issunbôshi, le petit samouraï (nobi nobi !) en octobre 2016, puis met un pied dans la bande dessinée en 2017 avec La Grande Ourse (Soleil), scénarisée par Elsa Bordier. Leur collaboration se poursuit en 2019 avec la publication du premier volume de la série Maléfices : Les contes d'Alombrar (Jungle).

Mon Avis :

Quel plaisir de retrouver les habitants de Bellécorce. J'attendais avec impatience la sortie de ce quatrième et dernier tome des aventures de la famille Renard et de la famille Taupe. J'ai lu les trois précédents tomes il y a un an tout pile, et j'avais à chaque fois passé un excellent moment. J'avais hâte de retrouver la magie de cette histoire, faisant appel à mon âme d'enfant. Le premier réflexe lorsque j'ai eu ce livre entre les mains, fut d'abord de le feuilleter, de regarder les illustrations toujours aussi belles de Sanoe. C'est à chaque tome un régal pour les yeux. 

Chaque tome représente une saison, le premier se passait en été, le second en automne, le troisième en hiver, et ce dernier, comme vous vous doutez, se passe au printemps. Ce dernier tome se passe sur plusieurs temporalités. En effet vingt-cinq ans ont passé, Bartholomé Renard, le neveu d'Archibald a bien grandi. Il s'est marié depuis et a eu deux petits garçons, Ernest et Lothaire. Sa femme, Anouchka, est malheureusement décédée en mettant au monde le petit dernier. Depuis, Bartholomé se débrouille à élever ses deux garçons et à tenir la librairie. Le village de Bellécorce est en plein effervescence, car, justement, sa célèbre librairie va fêter ses quatre-vingts ans. Mais le jour de la fête ne se passe pas comme il devrait être. Cela faisait un moment que le vieux chêne dans lequel est construit la librairie craque de toute part. Et en ce jour festif, une branche craque, détruisant une partie de la librairie. C'est le branle bas de combat pour les Renard et les autres habitants. Un scientifique vient étudier l'arbre, et le verdict tombe, l'arbre est atteint du croquebois, une maladie irréversible, pour laquelle aucun traitement n'existe. La seule solution, déménager et couper l'arbre. Ce que s'indignent ses occupants, surtout le petit Ernest. Il a là tous les souvenirs avec sa maman, elle était dessinatrice, et il ne peut se résoudre à quitter ces lieux chargés en souvenirs. Lorsqu'il était enfant, sa maman lui parlait de l'arbre magique, un pommier où elle avait fait un voeu qui s'était réalisé. Ernest décide donc de trouver cet arbre pour faire lui aussi son voeu. Le voilà donc parti, sans prévenir sa famille, en quête de cet arbre. Il est accompagné par son amie Mathilde Taupe, atteinte elle aussi d'un mal qu'elle cache. Ils vont rencontrer bien des embûches tout le long de leur périple. 

Le début de ce livre est hyper touchant. De toute façon j'étais déjà très attachée à Archibald Renard, l'oncle d'Ernest. On le voit un peu moins dans ce quatrième opus, c'est surtout Ernest que l'on suit, même si on retrouve bien sûr tous les personnages que l'on connait, ce fut un réel plaisir de voir leur évolution, d'avoir de leurs nouvelles. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le parcours d'Ernest et de Mathilde dans cette forêt où ils cherchent l'arbre magique. Grâce à eux, j'ai découvert d'autres lieux de la forêt, là où se tient le journal des habitants, tenu par un teckel, une auberge tenue par une oie très sympathique, et d'autres encore que je ne révélerai pas. On a également des retours dans le passé, où on retrouve Bartholomé enfant, avec Ferdinand Taupe, atteint de la maladie de l'Oublie-tout, que l'on a rencontré dans le tout premier tome. J'ai justement trouvé que reparler des événements du premier était une belle façon de refermer la boucle et de finir la saga. 

Beaucoup d'émotions une nouvelle fois à la lecture de ce livre. Plein de messages que délivre l'auteur qui touchent aussi bien le coeur des grands que celui des plus jeunes. C'est un livre pour les jeunes, mais je trouve qu'il peut être lu à n'importe quel âge. Il apporte une sagesse et de profondes réflexions sur la vie que certains adultes devraient avoir. Même pour moi, il a résonné dans ce que je vis personnellement, et j'ai retrouvé dans certaines phrases ce que l'on m'avait dit aussi...les souvenirs sont dans nos coeurs et dans notre tête, et non pas dans des lieux ou des objets. Lorsqu'on arrive à se détacher de cette partie matérialiste, on arrive à mieux se détacher des choses. 

J'ai à nouveau pu apprécier le style de l'auteur, la magie de ses mots, les émotions qu'il fait passer au travers de ses personnages. Il les a rendus tellement réels, que je suis persuadée que quelque part, la forêt de Bellécorce existe. Ce côté réaliste existe car les animaux vivent des situations que nous rencontrons tous dans nos vies d'humains, la perte d'un être cher, la maladie, l'amour entre deux personnes différentes, tout cela fait que chacun peut se reconnaitre dans l'un des personnages. Et à chaque fois, l'auteur le fait avec beaucoup de douceur et de subtilité. Il remplace les maux des adultes par des mots plus doux, ne serait-il pas plus joli de parler de maladie de l'Oubli-tout plutôt que la maladie d'Alzheimer... c'est un exemple, il y en a plein d'autres dans ce livre. 

Et puis bien sûr, les illustrations de Sanoe rajoutent cette part de douceur, cette magie. Elle met des images sur ce que l'on imagine dans le texte. Les renards, taupes, hiboux, chiens, oies, prennent vie dans nos têtes, comme un dessin animé. Les dessins sont modernes et en même temps ont cette petite touche ancienne et pleine de nostalgie que je rencontrais dans mes albums d'enfants. Je suis vraiment sous le charme des illustrations qui apportent beaucoup dans la féérie de cette saga. 

Et pour se rappeler de qui est qui, un arbre généalogique est disponible en fin de livre, où l'on retrouve tous les personnages que l'on a croisés pendant ces quatre tomes. Pareil, il y a également une carte de la ville de Bellécorce, nous permettant de suivre le trajet d'Ernest. 

Ce dernier tome porte bien son sous-titre, la saison des adieux, car oui, il faut dire adieu à tout ce petit monde. C'est ce que je craignais le plus en ouvrant ce dernier opus, la tristesse de refermer la dernière page. Mais, finalement, je ne suis pas si triste que cela, car l'auteur a eu l'intelligence de finir tout cela sur des notes très positives, et je l'ai plutôt ressenti comme un renouveau pour les habitants de la forêt. Je ne peux en dire plus pour ne pas vous spoiler le final, mais je voulais tout de même souligner qu'il ne faut pas ressentir de tristesse. On peut être tenté de  ne pas lire ce dernier opus pour ne pas avoir ce sentiment d'adieu, mais ici, cela se passe comme avec les saisons, quand une s'achève, une nouvelle commence. 

J'ai passé un excellent moment avec chaque tome de la série, je les ai tous aimés de la même façon. Ces livres ne sont pas à moi, je les ai tous empruntés à ma médiathèque. J'espère qu'il va sortir une sorte de coffret les réunissant tous que je me procurerai, car j'aimerais beaucoup les avoir, pour pouvoir me replonger dedans quand j'ai envie de retrouver un peu de magie. Et puis, les livres sont tellement beaux en tant qu'objet que c'est un plaisir de les regarder. Tout comme l'année dernière, ce livre sera mon coup de coeur de ce mois de décembre. Un dernier petit conseil, n'hésitez pas à lire les remerciements de l'auteur, les noms des personnes sont particuliers... j'aime bien lire cette partie d'un livre où on retrouve bien souvent la sensibilité de l'auteur. 

Si vous n'avez pas encore secondé au charme de ces mémoires de la forêt, je ne peux que vous encourager à le faire. Chaque livre apporte son lot de messages, de valeurs, de féérie. C'est mieux, bien sûr, de les lire dans l'ordre, afin de suivre l'évolution des personnages. Et dans ce quatrième tome, il est souvent fait référence aux événements des précédents, donc c'est mieux de les lire dans l'ordre. Il peut être lu par un jeune public, raconté aux enfants, et aussi être lu par un public plus âgé. C'est un beau cadeau à faire pour Noël...

Il ne me reste plus qu'à remercier Mickaël Brun-Arnaud pour ces très bons moments passés en compagnie de ses personnages, et un grand merci également à Sanoe pour ces illustrations magiques. 

Tu sais, l'écriture est à l'image des rides sur nos museaux, déclara Archibald, ému, en serrant Bartholomé tout contre lui, elle fige les instants et les gens passés, les départs comme les arrivées.
Chaque part de tarte avalée, chaque larme versée et chaque baiser échangé se retrouve dans nos histoires! Ce sont les traces que nous avons existé et les preuves que nous avons aimé!

Dans la vie, il y a des choses qu'on doit tout faire pour retenir, et d'autres qu'il faut accepter de laisser partir.

Un arbre ne peut grandir que si on lui laisse la place de pousser.

Mémoires de la forêt - Tome 4 - La saison des adieux

Autour de la famille Renard, on s'active aux préparatifs de l'anniversaire des quatre-vingts ans de la librairie de Bellécorce quand soudain, une branche craque. C'est le premier signe d'une ...

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