Demain n'aura pas lieu de Iuna Allioux
Publié aux éditions Sarbacane
Résumé :
La peau chauffe, la rétine brûle, cela ressemble d’abord à une canicule.
Mais c’est bien pire : le soleil a décidé, avec quelques milliards d’année d’avance, de brûler la Terre en accéléré : il reste trois jours à vivre à l’humanité.
À l’humanité et donc à Asumi, lycéenne habitée de secrets. Asumi vit à Paris, mais son coeur est balloté entre le Japon et la Corée, où un vieux drame familial (au Japon) et l’amour de sa vie (l’écrivain coréen Ji Eunji) se disputent ses rêves et son énergie. Trois jours pour résoudre le mal qui la fait s’évanouir depuis l’enfance, trois jours pour effleurer ses rêves de poésie, trois jours pour l’amour – est-ce assez ?
À propos de l'autrice :
Originaire de Nantes, Iuna Allioux, la petite vingtaine, réside aujourd’hui en Suisse. À l’âge de 16 ans, elle publie son premier roman Le temps qu’elle passe aux Éditions Les Perséides et remporte plusieurs concours d’écriture. Depuis l’enfance, elle se prend de passion pour diverses formes artistiques, que ce soit la composition scénaristique, le journalisme ou la création littéraire. Attachée à l’art de manier les mots, elle jongle aujourd’hui entre son travail d’éditrice, ses études en droit et son activité d’autrice.
Mon Avis :
J'ai lu ce livre dans le cadre d'une masse critique de Babelio. Ce roman m'a tout de suite intriguée par son titre, demain n'aura pas lieu, c'est assez angoissant comme phrase. Lorsque j'ai lu le résumé, j'ai tout de suite eu envie d'en savoir plus. C'est un roman jeunesse, il peut être lu par des adolescents, des jeunes adultes et des plus vieilles comme moi.
Donc comme le titre l'indique, demain n'aura pas lieu. On est à Paris, on ne sait pas la date exacte, mais ce n'est pas grave du tout. Le soleil brille, chauffe, trop, beaucoup trop. Mais surtout il gonfle, gonfle. Les scientifiques donnent trois jours de délai avant qu'il n'explose et tue la Terre entière. Trois jours, c'est rien du tout. Que faire pendant ces trois jours ? J'ai suivi ainsi Asumi, une jeune fille qui vit à Paris avec sa mère, qui est continuellement en voyage d'affaires entre Paris et le Japon. Asumi vit seule dans ce grand hôtel particulier, elle est passionnée par la poésie, et surtout par un écrivain coréen, Ji Eunji, dont elle est amoureuse et qu'elle rêve de rencontrer. Elle n'a qu'un seul ami de son âge, Maxence, secrètement amoureux d'elle, dont la famille l'a accueillie à son arrivée du Japon quand elle était enfant. Elle peut aussi compter sur Bo Wang, le traiteur chinois du coin de sa rue qui veille sur elle et la protège. Et sur son ami poisson... Asumi est attirée par l'eau, et tombe très souvent dans les pommes... Ces trois derniers jours de vie vont être l'occasion pour elle de découvrir plein de choses sur elle, sur ce qu'elle pense et aussi sur son passé....
Asumi est une jeune fille que j'ai eu du mal à suivre au début. J'ai senti tout de suite que quelque chose n'allait pas en elle, sa passion pour l'eau, ses évanouissements, je pensais même que je me faisais des idées, mais plus j'avançais dans son histoire et plus je la comprenais, jusqu'aux révélations finales qui m'ont beaucoup touchée et encore plus aimé la jeune fille. Le passé refait toujours surface, même ce que l'on a enfoui au plus profond de nous-mêmes. Et savoir que sa fin est proche le fait ressortir. Tous les personnages sont très attachants et très bien travaillés par l'autrice.
C'est écrit d'une façon très poétique, très onirique aussi. Cela m'a un peu déstabilisée au début, je n'arrivais pas à comprendre le chemin que voulait me faire prendre l'autrice. Je me suis laissée aller, bercer par les mots et les images, et arrivée à la fin, j'ai vu l'ensemble de ce que voulait proposer l'autrice et j'ai trouvé cela très bien fait. L'autrice a très bien construit son récit, divisé en trois parties, comme les trois jours restants à l'humanité. En plus de la peur de la mort, de la fin du monde, l'autrice a mis l'accent aussi sur la vie d'Asumi. Cela apportait encore plus de tension, je me demandais pourquoi Asumi souffrait ainsi, comment elle et Maxence allaient vivre cette fin, si la mère de la jeune fille allait revenir pour être près d'elle. Plein de questionnements qui ont tous trouvé leurs réponses.
J'ai lu assez vite ce livre. Il n'est pas très long, mais il est surtout très prenant. L'histoire est dense, je ne me suis pas ennuyée du tout. Ce livre oscille entre roman initiatique et roman apocalyptique, le suspense est bien mené, les heures s'égrènent pendant la seconde partie, la lecture est intense. Ce n'est pas d'habitude le genre que je préfère, mais je dois dire que là, je suis agréablement surprise et je n'oublierai pas de sitôt ces personnages et leur histoire. Les fans du Japon, de la Corée et de leurs cultures seront ravis avec ce livre, qui reprend certains de leur schéma.
Je ne peux que vous recommander cette lecture, qui s'adresse autant aux adolescents qu'aux adultes. Je suis sortie de ma zone de confort avec ce livre, je pense que je devrais le faire plus souvent. Je vais suivre cette autrice, j'aimerais beaucoup la lire à nouveau.
Il ne me reste plus qu'à remercier Iuna Allioux pour ce moment de lecture. Et je remercie également les éditions Sarbacane et Babelio de m'avoir ainsi permis de découvrir cette autrice et son univers.
Demain n'aura pas lieu - Éditions Sarbacane
Une apocalypse intimiste pour un premier roman remarquable
https://editions-sarbacane.com/romans/demain-n-aura-pas-lieu