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Marie-Nel lit

Les jours mauves de Kalindi Ramphul

2 Juin 2024 , Rédigé par Marie Nel

Les jours mauves de Kalindi Ramphul

Publié aux éditions JC Lattès

 

 

Résumé :

 

Avant de mourir, le père d’Indira lui a confié sa dernière volonté : que ses cendres soient répandues sur Mars… Une vocation secrète d’astronaute ? Pas du tout, juste le nom de son PMU favori au sommet des Pyrénées ! Indira prend alors une décision qu’elle regrette aussitôt : organiser un road trip en autocar avec les amis de son père. Direction Superbagnères, Haute-Garonne.

De pannes en esclandres, avec force champagne en thermos, le voyage prend des allures d’odyssée tandis qu’Indira apprend à connaître ses compagnons de galère. Et à travers eux, ce père qu’elle avait renoncé à aimer…

Humour ravageur, poésie folle, sensibilité à fleur de peau, un premier roman solaire.

 

À propos de l'autrice :

 

Kalindi Ramphul voulait d'abord être "dauphin" ou au moins océanologue, mais au vu de son 3 de moyenne en sciences, elle s'est rapidement réorientée. Elle est désormais autrice et scénariste. Elle a aussi co-créé 4 quarts d'heure, le podcast aux 2 millions d'écoutes.

 

 

Mon Avis :

 

J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée de Babelio. Lorsqu'il m'a été proposé, je suis tombée sous le charme du titre et de la couverture. Le résumé parlait d'un road-trip, et c'est un thème que j'aime retrouver dans mes lectures. 

Je ressors de cette lecture toujours aussi charmée, elle a été pleine d'émotions. J'ai fait la connaissance de Indira, une jeune femme de trente ans. Le 6 décembre 2018 à 7h30, elle reçoit un appel lui annonçant la mort de son père, atteint d'un cancer. L'enterrement et l'incinération ont lieu, Indira n'arrive pas à pleurer. Elle se souvient qu'elle a promis à son père sur son lit de mort, de répandre ses cendres sur Mars. Pas la planète, non, mais plutôt un bar PMU où son père adorait aller, au sommet des Pyrénées. Indira va avoir l'idée d'organiser un voyage, en louant un car, et en emmenant tous les amis de son père, ainsi que ses amies à elle et sa mère. Ils sont ainsi une quinzaine à embarquer dans ce car à Paris, direction Superbagnières, dans les Pyrénées. En voyant tout ce petit monde, Indira regrette déjà d'avoir pris cette initiative.

Le voyage, comme on peut se douter, ne va pas se passer comme prévu, entre des pannes et les humeurs de chacun, cela ne va pas être de tout repos. C'est aussi un moment pour Indira de refaire l'histoire de sa vie et de celle de son père, Suraj. Celui-ci est né à l'île Maurice, il a vécu en France lorsqu'il s'est marié. Indira connait-elle vraiment son père ? Elle va aller de souvenirs en souvenirs, les amis vont se confier à elle, lui raconter comme ils ont connu Suraj, ce qu'ils ont vécu avec lui, et Indira ne va pas être au bout de ses surprises. Et moi non plus, en tant que lectrice. Je m'attendais à des retours dans le passé, à des souvenirs, à tout ça, mais pas du tout à certaines révélations que va recueillir la jeune femme. Grâce à elles, elle va enfin arriver à comprendre ce père avec lequel elle avait mis de la distance, avec lequel il y avait tant de non-dits. 

Je me suis souvent mise à la place de la jeune femme, j'aurais beaucoup aimé connaître mieux le passé de mon père, lui aussi est parti avec ses secrets et ses non-dits. C'est surtout pour cela que j'ai beaucoup aimé ce livre. Je me suis très vite attachée à Indira, avec laquelle j'ai des similitudes. Comme elle je suis fille unique, comme elle, je me sens orpheline, surtout après avoir perdu mes deux parents. Je n'ai pas retenu, au début, tous les noms des personnes qui font le voyage avec Indira. Mais au fur et à mesure des confidences, certains m'ont beaucoup touchée, je pense à Ludovic ou Laurent. L'autrice a créé tout un panel de personnages attachants et émouvants. Ils ont tous un rôle à jouer dans cette aventure.

Le récit n'est pas triste, même si le but du voyage pourrait le faire penser. Il est parsemé de touches d'humour, que ce soit dans le comportement de certains ou dans leurs paroles. Les scènes cocasses donnent des bulles de légèreté dans la lecture qui font du bien et font sourire. J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice, très fluide. J'ai eu un peu de mal au début du livre, mais une fois embarquée dans le bus, je n'ai pas vu les pages passer. Les chapitres sont parfois plus courts que d'autres et sont rythmés par les révélations et le voyage en car. Le choix narratif de l'autrice à la première personne du singulier est plutôt judicieux car il permet d'être au plus près du personnage principal, de ressentir ses émotions, et de rentrer dans sa tête. C'est aussi un récit intimiste. C'est vrai qu'il y a peu de descriptions des lieux visités, comme je l'ai lu dans certains avis. Mais je ne pense pas que ce soit le propos et ce qu'a voulu mettre en avant l'autrice. Le voyage est surtout un prétexte pour parler des liens entre un père et une fille, des secrets, et des non-dits qui une fois révélés, permettent de mieux comprendre une personnalité. Pour moi, les descriptions de lieux ont été assez suffisantes pour que j'arrive à visualiser les scènes. 

Ce roman porte bien son titre. Les jours mauves, c'est la couleur que prend le ciel à l'île Maurice, le soir, quand la lune arrive sur le tard, et que le ciel bleu vire vers le mauve. C'est un texte plein de poésie. J'ai aimé comme l'autrice parle de sujets divers et importants, comme la famille, l'amitié, la fidélité dans ses rêves, l'amour tout simplement. J'ai aussi beaucoup aimé la fin, sans surprise, mais je l'ai trouvée tellement touchante et émouvante. Le cheminement d'Indira est beau à suivre. Ces deux derniers chapitres ont des phrases très belles dans lesquelles je me suis beaucoup reconnue. 

J'ai beaucoup aimé ce livre, que j'ai quitté à regret. Je ressentais une sorte de suspense, à me demander quelles révélations allaient encore pouvoir être faites. Je suis très contente d'avoir découvert cette autrice que je vais continuer à suivre. C'est son premier roman, et je trouve qu'il est réussi. Je vous le recommande, pour tout ce qu'il fait vivre, on ne s'attend vraiment pas à certains moments du récit. Et rien que pour ça, ça vaut le coup de lire ce livre. 

Il ne me reste plus qu'à remercier Kalindi Ramphul pour tout ce qu'elle m'a fait vivre pendant la lecture de son roman. Et un grand merci à Babelio et aux éditions JC Lattès de m'avoir permis de découvrir ce livre et cette autrice. 

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