L'énigme de la chambre 622 de Joël Dicker
Publié aux éditions Rosie & Wolfe
Résumé :
Une Suisse pas si tranquille que ça.
Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L'enquête de police n'aboutira jamais.
Des années plus tard, au début de l'été 2018, un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances. Il est loin d'imaginer qu'il va se retrouver plongé dans cette affaire.
Que s'est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier ?
Avec la précision d'un maître horloger suisse, Joël Dicker nous emmène enfin au cœur de sa ville natale au fil de ce roman diabolique et époustouflant, sur fond de triangle amoureux, jeux de pouvoir, coups bas, trahisons et jalousies, dans une Suisse pas si tranquille que ça.
À propos de l'auteur :
Joël Dicker est né en 1985 à Genève où il vit toujours. Il est l'auteur de cinq romans traduits en 40 langues qui se sont vendus à plus de 12 millions d'exemplaires.
Son roman La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert a été le roman francophone le plus vendu de la dernière décennie dans l'édition française. En 2018, il publie La Disparition de Stéphanie Mailer, roman qui sera également le livre le plus vendu en France en 2018, tous genres confondus. En 2021, son dernier roman L'Énigme de la Chambre 622 se vend lui aussi à plusieurs milliers d'exemplaires et se classera N°1 des ventes en France et dans plusieurs pays d'Europe pendant de nombreuses semaines, il sera lui aussi le livre le plus vendu en France cette année.
Début 2022, il crée sa maison d’édition Rosie & Wolfe et publie son nouveau roman L’Affaire Alaska Sanders. Tous ses précédents titres sortent en poche simultanément en mars 2022.
Mon Avis :
Je n'avais encore jamais lu de romans de Joël Dicker, et pourtant ce n'est pas parce que je n'en avais pas envie, je n'ai jamais trouvé le temps. Grâce à une lecture commune, j'ai pu enfin le découvrir avec ce roman-ci qui est son quatrième si je ne me trompe pas. J'ai lu beaucoup de mauvais avis sur ce livre, que je ne partage pas vraiment, je les ai trouvés durs. Certes, c'est un livre qui se lit très bien, et je trouve cela plutôt positif pour ma part, car il fait presque 600 pages, donc vaut mieux que ce ne soit pas trop indigeste. Pour ma part, je ressors ravie de cette lecture, le suspense est entier, la tension monte au fil des pages, et surtout, je n'ai rien vu arriver, je me suis fait entièrement surprendre, et c'est ce que je recherche avant tout.
Pour en revenir à l'histoire. Tout se passe en Suisse, du côté de Genève et de Verbier. Ce qui ne m'étonne pas beaucoup vu que l'auteur est Suisse lui-même. Il est le narrateur du livre. Son personnage principal est écrivain et s'appelle Joël. Il vit un moment assez creux, il vient d'avoir une peine de coeur dont il se remet difficilement. Il décide donc de prendre quelques jours de vacances dans un hôtel de luxe à Verbier. Il fait vite la connaissance de sa voisine de chambre, Scarlett, un peu collante et qui s'intéresse vite à ce que peut écrire l'auteur. Ils vont vite se rendre compte qu'il y a un problème à leur étage dans la numérotation des chambres, la 622 n'existe pas, il y a la 621, la 621 bis, puis la 623. Cela intrigue très fort les deux jeunes gens et ils décident de mener leur petite enquête. Ils vont vite découvrir que quelques années auparavant un meurtre a eu lieu dans cette chambre 622, l'enquête traine et n'est pas complètement résolue par la police, et donc Joël et Scarlett décident d'en apprendre plus. L'auteur va se servir de cette énigme pour écrire son prochain roman. Dans un même temps, on remonte quelques années en arrière, on ne sait pas vraiment combien, dans ce palace où a lieu un grand week-end de banquiers avec la nomination du nouveau président de la banque Ebezner. La présidence se passe de père en fils, mais la place du dernier héritier, Macaire, en tant que président semble bien compromise. D'autres noms sont pressentis et Macaire va devoir se battre pour continuer le travail de sa famille. Il est marié à Anastasia, n'a pas encore d'enfants. Avant de se marier à Macaire, Anastasia était amoureuse de Lev Levovitch. Celui-ci travaillait à l'hôtel et était le protégé du directeur. Le père de Lev est comédien, il aimerait que son fils reprenne le flambeau, mais Lev veut une autre carrière. Il tombe fou amoureux d'Anastasia, et est prêt à revêtir un personnage de comte pour épater la mère de la jeune fille. Lors du drame de la banque, on retrouve Lev, qui n'est pas marié à Anastasia, et qui travaille avec Macaire à la banque. Que s'est-il passé pour lui, pourquoi sa relation n'a pas abouti avec Anastasia, c'est une partie des questions que je me suis posées.
Et elles ne sont pas les seules. Car l'auteur a plutôt été malin et ne dévoile pas l'identité du mort de la chambre 622. Il ne le fait qu'à la fin du livre, donc tout le long, je me suis demandé qui il était ou elle, je faisais plein de suppositions sur l'un ou l'autre des personnages, c'était vraiment très intriguant. Il y a plein d'autres personnages soupçonneux, il y a les cousins de Macaire, un autre vieux monsieur qui a aussi des actions dans la banque, on a l'impression qu'ils s'entendent tous bien, et finalement non, ils se tirent à boulets rouges. Macaire est fou amoureux de sa femme, mais on découvre vite que celle-ci le trompe. Bref, il y a un sac de noeuds dès le départ de l'histoire qui est très complexe à démêler. C'est ce que vont essayer de faire dans le présent l'auteur et sa voisine de chambre.
Le fait de ne rien savoir sur l'identité du mort rend l'énigme encore plus complexe et trouble. Les soupions sont doubles, il y a ceux sur l'identité du mort et ceux sur celle du meurtrier. J'ai été perdue plus d'une fois, je pensais que c'était untel et non, finalement, les preuves ne correspondaient pas. C'est un tel imbroglio ! Cela a rendu la lecture très addictive, l'envie de savoir est tellement forte que l'on a du mal à s'arrêter de lire. Je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages ou à l'un d'eux, l'histoire va tellement vite que je n'ai pas eu le temps de ressentir des émotions pour l'un ou l'autre. Dans le présent, j'ai aimé le personnage du narrateur. Il se confie sur lui-même. Au début je me demandais si c'était vraiment lui, mais quand il s'est mis à parler de son éditeur disparu, Bernard De Fallois, j'ai compris que Joël Dicker parlait réellement de son ressenti. Il rend d'ailleurs à très bel hommage à cet homme qui était plus qu'un éditeur pour lui, c'était son ami, et il raconte des anecdotes très émouvantes sur eux deux, sur la publication des son premier livre. On en apprend plus sur les dessous et les coulisses de la découverte de l'auteur et de l'édition de son premier roman. Ce sont sans doute pour moi, les parties les plus émouvantes du livre. J'ai ressenti toute l'admiration et l'affection qu'avait Joël Dicker pour son premier éditeur. D'ailleurs, maintenant, il a crée sa propre maison d'édition, Rosie & Wolfe.
L'intrigue est très bien menée. En seul point négatif, je dirais que j'ai parfois été un peu perdue dans les flash-backs et les retours en arrière. Ils étaient assez anarchiques et désordonnés, on pouvait revenir 7 jours avant le meurtre, puis dans le présent, puis repartir 15 ans plus tôt, tout ceci dans le désordre. Cela rajoute beaucoup de trouble, je me sentais parfois perdue et ne savais plus trop où j'en étais. Mais cela ne m'a pas dérangée plus que cela non plus. J'ai aussi aimé les descriptions des lieux faites par l'auteur. Je connais un peu Genève pour l'avoir visitée, et j'ai retrouvé des lieux qui sont très beaux. Les palaces sont eux aussi très bien dépeints, les propriétés et villas des riches habitants aussi. Tout le monde le sait, mais c'est une ville riche où les maisons sont démesurées. L'auteur a su recréer l'ambiance qui règne dans ces endroits. Ses personnages sont riches et variés, sont très denses, ont des psychologies bien travaillées. Il parle aussi très justement du monde de la banque, avec les rivalités qui y figurent, les faux amis, ou les vrais mais qu'on ne reconnait pas de suite. C'est un monde spécial, et j'ai trouvé que l'auteur en parlait bien.
Et puis ce qui fait que je garderai un bon souvenir de ce livre, c'est que je me suis fait avoir de bout en bout; L'auteur m'a baladée. Lorsque les révélations arrivent, je suis tombée de haut. Et lorsque je croyais que c'était fini, une autre arrivait. Je ne peux en dire plus, mais c'est jusqu'au bout du bout, même un fait banal se retrouve en fait être un faux. Lorsque les révélations arrivent, l'auteur fait des retours sur des scènes passées, mais cette fois ci on connait la vérité, et c'est là que je me suis rendue compte que c'était tout de même très tordu de la part de l'auteur. J'aimerais beaucoup le questionner pour lui demander comment il avait écrit son livre, je pense qu'il a dû suivre un plan bien précis et qu'il devait savoir la fin à l'avance pour mener une énigme comme il l'a fait; Arrivée à la fin, je n'avais qu'une envie, c'est de relire le livre avec tout ce que je savais sur chaque personnage, pour voir les faits avec un oeil nouveau, pour pourvoir replacer les indices aux bons endroits.
J'ai lu des avis qui n'ont pas aimé cette façon de tout emmêler, moi c'est le contraire, c'est ce qui m'a le plus plu. J'ai passé un très bon moment avec ce livre, j'ai du coup envie de découvrir les autres livres de l'auteur, et ça tombe bien, j'ai son premier roman dans ma bibliothèque, La vérité sur l'affaire Harry Quebert, qui m'intrigue déjà beaucoup et que je vais lire prochainement. J'ai trouvé ce roman très bien écrit, j'ai aimé le style de l'auteur, sa façon de mener l'intrigue. Il met beaucoup de densité dans les faits, dans les personnages, les descriptions sont belles et intenses, on arrive très bien à s'imaginer les lieux. Vraiment, je n'ai rien à dire de négatif sur ce livre. Il restera pour moi un bon moment de lecture, un casse-tête très bien pensé. Je le verrais bien adapter en film lui aussi, comme son premier roman, ou en série. Il y aurait de quoi faire quelque chose de prenant et haletant.
Si vous n'avez jamais lu de livre de cet auteur, je ne peux que vous le recommander. Je vais lire ses autres romans, je suis curieuse de voir s'ils se ressemblent, si il y a une patte Dicker et surtout voir si je me lasse. Parfois quand les constructions se ressemblent trop d'un livre à l'autre, on devine les ficelles de l'auteur. À voir donc.
Il ne me reste plus qu'à remercier Joël Dicker pour ce très bon moment de lecture, même si je sais bien qu'il ne lira jamais cette chronique, mais ce n'est pas grave.
Les gens considèrent souvent que l'écriture d'un roman commence par une idée. Alors qu'un roman commence avant tout par une envie: celle d'écrire. Une envie qui vous prend et que rien ne peut empêcher, une envie qui vous détourne de tout.
Ce désir perpétuel d'écrire, j'appelle ça la maladie des écrivains. Vous pouvez avoir la meilleure intrigue de roman, si vous n'avez pas envie de l'écrire, vous n'en ferez rien.
Le rire est plus fort que tout , plus fort même que l’amour et les passions .Le rire constitue une sorte de perfection inaltérable. On ne le regrette jamais, on le vit toujours pleinement. Lorsqu’il se termine on est toujours satisfait, on en voudrait encore mais sans en réclamer davantage.Même le souvenir du rire est toujours agréable.
Où vont les morts ?
Partout où l'on peut se souvenir d'eux. Surtout dans les étoiles. Car elles ne cessent de nous suivre, elles dansent et brillent dans la nuit, juste au-dessus de nos têtes.
La vie est un roman dont on sait déjà comment il se termine : à la fin, le héros meurt. Le plus important n'est donc pas comment notre histoire s'achève, mais comment nous en remplissons les pages. Car la vie, comme un roman, doit être une aventure. Et les aventures, ce sont les vacances de la vie.
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