Né sous une bonne étoile de Aurélie Valognes
Publié aux éditions Mazarine
Résumé :
À l’école, il y a les bons élèves… et il y a Gustave.
Depuis son radiateur au fond de la classe, ce jeune rêveur observe les oiseaux dans la cour, ou scrute les aiguilles de la pendule qui prennent un malin plaisir à ralentir. Le garçon aimerait rapporter des bonnes notes à sa mère, malheureusement ce sont surtout les convocations du directeur qu’il collectionne.
Pourtant, Gustave est travailleur. Il passe plus de temps sur ses devoirs que la plupart de ses camarades, mais contrairement à eux ou à Joséphine, sa grande sœur pimbêche et première de classe, les leçons ne rentrent pas. Pire, certains professeurs commencent à le prendre en grippe et à le croire fainéant.
À force d’entendre qu’il est un cancre, Gustave finit par s’en convaincre, sans imaginer qu’une rencontre peut changer le cours des choses.
Parfois, il suffit d’un rien pour qu’une vie bascule du bon côté.
À propos de l’autrice :
Aurélie Valognes est une écrivaine française, qui dépeint la société contemporaine avec sensibilité, humour et émotion.
Elle a publié plusieurs romans, dont Mémé dans les orties, Au petit bonheur la chance ou encore Né sous une bonne étoile, qui ont tous connu un succès retentissant et sont traduits dans plus de quinze langues.
Mon Avis :
Aurélie Valognes est une autrice que j’apprécie beaucoup. Honte à moi, je n’avais jamais eu l’occasion de la lire avant, alors que j’ai d’autres romans d’elle dans ma bibliothèque. J’ai donc réparé ma lacune avec la lecture de ce roman paru en 2020. C’est une autrice que j’aime suivre sur les réseaux, elle est d’une grande sensibilité et cela se ressent dans son écriture.
J’ai donc fait la connaissance ici de Gustave, un petit garçon doux et rêveur. C’est un petit garçon différent des autres, plus lent dans son apprentissage. Il vit avec sa mère et son père, ainsi que sa grande sœur Joséphine, qui est tout l’inverse de lui. Elle est bucheuse, ambitieuse, elle ne de voit pas en échec. L’entrée au CP va être compliquée pour Gustave, il est la risée de ses petits copains, l’instituteur n’arrive pas à lui enseigner ce qu’il doit savoir. Très vite, il va avoir une étiquette, celle d’un enfant en échec scolaire. Seule sa mère croit en lui et le pousse à ne pas se décourager. On va ainsi le suivre tout au long de sa scolarité, au primaire puis au collège, dans sa lutte quotidienne avec l’enseignement. Pourtant, Gustave est un enfant travailleur, il met vraiment beaucoup du sien pour faire ses devoirs, apprendre ses leçons. Mais, se défaire d’une étiquette de cancre est très difficile, et le pauvre commence à croire que les adultes ont raison et qu’il n’est bon à rien. Mais il suffit parfois d’une personne, d’un professeur qui croit en vous pour faire basculer le cours des choses. Et c’est ce qui va arriver à Gustave lorsqu’ilva rencontrer Melle Bergamote.
Je me suis très vite attachée à Gustave, il est vraiment difficile de faire autrement, il faut avoir un cœur de pierre pour ne rien ressentir. J’aitout de suite eu envie de le protéger, de l’aider, j’ai été outrée face au comportement de certains de ses enseignants. C’est tellement facile de classer un élève dans une case, de l’y laisser et de surtout ne jamais essayer de l’aider à s’en sortir. Tous ne sont pas comme ça, mais il faut aussi parfois lutter avec sa hiérarchie.
Aurélie Valognes parle avec beaucoup de justesse de l’échec scolaire, et de cette façon qu’ont les professeurs de classer les élèves selon la position sociale de leurs parents. Issu du monde ouvrier, un enfant ne peut pas aller bien haut, par contre, issu d’un milieu social plus élevé, c’est l’inverse et il peut briguer les grandes écoles. C’est vraiment du grand n’importe quoi, et c’est honteux de penser encore comme ça. J’en ai moi aussi souffert, et j’ai vu les deux côtés de la chose. Fille de parents avec une bonne situation, les profs ne voulaient pas m’orienter vers un métier classique, de base, ils voulaient absolument que je fasse de grandes écoles. Ce que je n’ai pas voulu. Et moi-même, une fois mère, et femme d’ouvrier, mes enfants ont souffert de cette distinction sociale pour faire des études. Heureusement, nous nous sommes battus pour qu’ils aient toutes les chances pour eux. Mais je suis toujours en colère contre ce système qui classe les gens selon leur position sociale. Cela existe depuis fort longtemps et je crois que ça ne disparaîtra pas comme ça, malheureusement.
Pour en revenir au roman, j’ai vraiment apprécié que l’autrice parle de tout cela au travers de Gustave. Elle montre qu’il peut toujours y avoir de l’espoir, qu’il faut croire en soi et ne jamais baisser les bras, se relever après une chute et continuer à avancer. J’aime quand les romans que je lis me poussent à la réflexion, me poussent dans mes retranchements. L’autrice transmet plein de belles valeurs au travers de la vie de Gustave. J’ai aimé tous les personnages. La sœur de Gustave, Joséphine, m’a un peu agacée au début, avec son arrogance, son assurance. Mais au fur et à mesure, on l’a voit évoluer, comprendre ce petit frère, et j’ai trouvé cette évolution très belle, elle m’a fait aimer Joséphine. Bien sûr, un personnage que j’ai tout de suite fortement apprécié, c’est Melle Bergamote, je crois qu’on aimerait tous avoir une professeur comme elle dans notre parcours scolaire.
L’histoire est addictive, on a envie de savoir ce qui va arriver à Gustave, alors on tourne les pages plus vite. Le style est très bon, très fluide, j’ai vraiment été stupéfaite par la vitesse avec laquelle ce livre se lit. L’attachement aux personnages se fait très vite, l’autrice décrit très bien les émotions et les sentiments, j’ai réussi à tout ressentir à la perfection. Le choix narratif à la troisième personne du singulier est très judicieux car il permet de garder une certaine distance avec les personnages et surtout avec celui de Gustave, pour qui on ressent une profonde empathie dès le début. C’est émouvant, c’est drôle aussi, c’est tendre, et on a souvent envie de verser une larme tant l’émotion est intense.
J’ai vraiment passé un excellent moment avec Gustave et les autres et surtout avec Aurélie Valognes. Je suis très contente de l’avoir enfin lue, et je compte bien continuer mon retard et lire ses précédents romans. Bien sûr je serai là pour sa prochaine parution.
Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce livre, touchant et émouvant. Et de découvrir aussi l’autrice si vous ne la connaissez pas encore. Le sujet est vraiment profond, les personnages sont denses, il y a vraiment beaucoup de densité, il n’y a rien de superficiel. Je suis vraiment conquise.
Pour conclure, je tiens à remercier Aurélie Valognes pour tout ce qu’elle m’a fait vivre pendant la lecture de son roman. Je la lirai à nouveau avec grand plaisir.
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"Né sous une bonne étoile", Aurélie Valognes
À l'école, il y a les bons élèves... et il y a Gustave. Depuis son radiateur au fond de la classe, ce jeune rêveur observe les oiseaux dans la cour, ou scrute les aiguilles de la pendule.Le ga...
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