Toutes les histoires commencent par une petite faim de Magali Discours
Publié aux éditions de l’Archipel
Résumé :
Après des années passées loin de sa famille, Alice s’interroge : où sa vie la mène-t-elle ? Elle s’installe pour quelques jours chez Margaux, sa sœur, de douze ans son aînée, qui tient un petit restaurant dans la campagne bourguignonne.
Margaux est douée pour le bonheur. Elle sait s’entourer de bons compagnons de route. Son appétit de vivre l’aide à surmonter ses propres difficultés.
Grâce à elle, Alice découvre que les saveurs permettent d’accéder à l’invisible. De la bouche à l’imaginaire, par la magie des recettes cuisinées par Margaux, les ancêtres oubliés resurgissent. Ce séjour aidera-t-il Alice à donner un sens à sa vie et à s’imaginer un avenir ?
À propos de l’autrice :
Née en 1971 en Corse, Magali Discours a grandi entre Bastia, Hyères, Toulon et Nice. Après des études de lettres, langues et histoire, elle obtient un DEA de littératures
Comparées. Professeur d’italien et responsable d’une troupe de théâtre, elle exerce dans un lycée de Beaune, en Bourgogne.
Mère de famille, passionnée d’art, de voyages et de gastronomie, Magali Discours a remporté deux prix littéraires (le Prix des Étoiles Librinova et le Prix des Auteurs Inconnus) pour son premier roman, Quand les hasards sont des rendez-vous (L’Archipel, 2021).
Mon Avis :
Ce roman est le petit dernier de la collection Instants Suspendus aux éditions de l’Archipel. Si vous me suivez régulièrement, vous savez à quel point j’apprécie cette collection de romans qui m’apportent à chaque fois des moments d’émotions intenses. De plus, je connais déjà Magali Discours pour avoir lu son précédent et premier roman Quand les hasards sont des rendez-vous, que j’avais beaucoup aimé. J’avais donc hâte de retrouver cette autrice.
Dans un premier temps, j’ai craqué pour le titre et la couverture, je les ai trouvés très inspirants et poétiques, comme d’ailleurs tout ceux de cette collection.
Ce roman, c’est l’histoire de deux sœurs, Alice et Margaux. Alice retourne chez Margaux après avoir vécu une déconvenue à New-York. Elles sont toutes deux restauratrices, mais dans deux mondes différents, Margaux dans le monde culinaire et Alice dans celui de l’art. Alice va mal, suite à sa rupture avec un homme qui l’a bernée. Elle trouve donc refuge chez sa grande sœur qui a toujours été un modèle pour elle et un refuge. Margaux est une femme épanouie, qui aime ce qu’elle fait, malgré sa maladie. Elle trouve dans la préparation des plats un réconfort. Elle puise dans les recettes familiales et transmet ainsi son histoire. C’est avec ces recettes et l’histoire de leurs aïeux que Margaux va aider Alice à y voir plus clair dans sa vie. De Venise à Marseille, en passant par la Bretagne, on va suivre l’histoire des aïeux des deux sœurs, et ce, sur plusieurs générations puisqu’on remonte jusqu’au 16ème siècle.
Les deux sœurs sont tout de suite attachantes. On rentre très vite dans le vif du sujet et on les suit avec intérêt. Ces deux jeunes femmes s’adorent et s’entraident. Alice puise dans Margaux la force dont elle a besoin. J’ai été surprise par la construction de ce roman, et je me rends compte, en l’ayant fini, que les deux sœurs sont surtout là pour porter l’histoire de leurs ancêtres qui ont une vie très riche. Ces passages dans le passé sont nombreux et longs. Ce qui m’a fait parfois perdre le fil de ce qui se passe au présent. Par contre, j’ai beaucoup aimé ces retours dans le passé, ils sont denses, fournis, bien travaillés. À mon avis, plus que le présent. J’aurais peut-être aimé un peu plus de densité justement dans le présent des deux sœurs. Mais c’est juste un avis personnel.
J’ai beaucoup aimé suivre les différentes histoires de Yannah, Yann, Teresa, Nino et Martin. Au fur et à mesure qu’on les découvre, on comprend mieux les caractères des sœurs Margaux et Alice, leur héritage est très fort. Ce qu’ils ont vécu suit les évènements de l’Histoire avec un grand H, cela donne un côté encore plus réaliste. Et surtout les épreuves que ces personnes traversent, montrent à leurs descendantes qu’il est toujours possible de s’en sortir, se relever et continuer d'avancer. Mon seul hic pour moi, est que cela fait au total entre le passé et le présent, beaucoup de personnages. Je me perdais parfois, ne me souvenant plus de qu’elle branche faisait partie tel ou tel ancêtre. Du coup, je devais parfois revenir en arrière pour me rappeler qui était qui. Vers la fin du livre, il y a un arbre généalogique, et c’est lorsque je l’ai vu que j’ai pu tout comprendre dans sa globalité. Peut-être aurait-il mieux valu le placer en début de livre, afin de mieux se repérer dans le temps et dans les personnes. Mais, évidemment, cela reste un avis personnel.
Bien sûr, tout ceci est porté par la plume sensible et poétique de Magali Discours. J’ai aimé la retrouver, elle ne m’avait pas déçue dans son premier roman, et ce second confirme son style fluide, efficace. Elle décrit très bien les sentiments, les ambiances. Les petits plats que mitonne Margaux sont détaillés, j’ai eu la sensation de les sentir et eu envie de les déguster. D’ailleurs, l’autrice a eu l’originalité de recopier certaines recettes qui ponctuent le récit. Il y en a certaines que j’aimerais bien tester..
Le choix narratif de l’autrice est celui auquel je suis la plus sensible, puisque tout est raconté à la première personne du singulier. J’aime beaucoup l’emploi de ce « je », qui ici représente Alice. Il me permet de rentrer dans la peau et la tête du personnage, d’être au plus près de lui et de ressentir chacune de ses émotions. Et elles sont nombreuses.
Magali Discours fait passer de très beaux messages et valeurs au travers de ses personnages et des faits. La famille a une place toute particulière, la présente comme celle du passé, avec toute la transmission que nous pouvons recevoir, le poids parfois qu’elle représente, et les solutions qu’elle peut amener dans nos vies. Il ne faut jamais oublier d’où on vient. L’autrice raconte des faits parfois tristes sans jamais en faire de trop dans le larmoyant, elle est arrivée à doser pour que l’on ressente de l’empathie mais qu’on ne tombe pas tout de suite dans l’extrêmement triste. J’ai vraiment beaucoup apprécié cela.
J’ai passé un bon moment avec ce nouveau roman de Magali Discours. Même si j’aurais aimé que les parties au présent soient un peu plus approfondies et détaillées, ma lecture a été agréable, les pages se tournaient toutes seules. L’alternance de chapitres au présent et au passé accompagnés de pages de recettes ajoute du rythme à la lecture, et les pages se tournent encore plus vite. L’autrice a su mêler le récit historique à du feel-good, j’ai trouvé cette construction originale, déroutante parfois, mais elle apporte un plus à l’histoire globale. Je n’ai pas parlé des lieux, pourtant on navigue entre la Bourgogne et la Bretagne, en Islande, ou encore à Venise, ou à Marseille. À chaque fois, l’autrice dépeint très bien le contexte, les endroits, amenant beaucoup de réalisme et une ambiance particulière. J’aime voyager avec les romans, et ce fut le cas ici aussi.
Je suis contente d’avoir lu ce second roman de Magali Discours. Il me conforte dans mon idée de la suivre et de ne pas louper sa prochaine sortie. Si vous ne la connaissez pas, je ne peux que vous la conseiller. Je suis encore marquée par les personnages de son premier. Le titre de ce second livre prend tout son sens avec l’histoire de Margaux et Alice, cette histoire commence par une petite faim, celle de lire et de se régaler des mots de l’autrice. Et j’ai très envie d’essayer de faire la recette des oreilles d’Haman ou celle du limoncello. Ce genre de roman est vraiment intéressant car on apprend plein de choses et on se régale rien qu’à lire les recettes. Donc si vous avez envie de passer un bon moment, n’hésitez pas à lire ce livre.
Il ne me reste plus qu’à remercier Magali Discours pour le bon moment passé en compagnie de ses personnages. Un grand merci également à Mylène des éditions de l’Archipel pour sa confiance renouvelée en mon blog avec l’envoi de ce service presse.
Les plats contiennent le sel des larmes de chagrins cachés, les vapeurs naissantes des rivages perdus, la douceur des amours éprouvées, l'acidité de nos cruautés et le sucre de nos langueurs. Ces histoires là se goûtent, se respirent. Le juste et le vrai sont tapis dans les saveurs qui portent d'âme en âme les souvenirs, les anecdotes, les rires, les pleurs vécus ou rapportés, en épluchant les légumes, en plongeant les mains dans la farine, en triant les lentilles. Margaux connait tout ça par coeur. Elle est conservatrice du matrimoine.
Les gestes minuscules forment parfois les coeurs et les âmes au-delà de toute espérance.
D'où nous viennent nos désirs ou nos répulsions ? Il y a peut-être bien une explication. On se contente la plupart du temps de courir après ce qui nous plaît et fuir ce que l'on déteste.
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