La corde raide de Marie-Pierre Bardou

Publié aux éditions Hélène Jacob

Résumé :

Nina accompagne Sloan, son amant, pour un déplacement professionnel dans le sud de la France. Ils font halte dans une station-service d’autoroute. Lorsque, après être allée aux toilettes, Nina veut rejoindre la voiture, celle-ci a disparu. Tout comme Sloan.

C’est le début d’une spirale infernale, dans laquelle Nina est happée, submergée progressivement : toutes ses recherches pour retrouver son compagnon n’aboutissent à rien et, peu à peu, ses proches commencent à douter de sa santé mentale.

Les choses se compliquent quand un mystérieux anonyme se met à pirater ses comptes, envoyer des messages fielleux à ses amis, détruire sa réputation professionnelle…

Ou bien est-ce Nina elle-même qui sabote sa propre existence ?

Est-elle victime d’un harceleur ou en train de basculer dans la folie ?

Dépouillée de tout, elle va être très vite confrontée à un choix : se battre ou se laisser engloutir.

Et, quand on est sur la corde raide, on trouve parfois d’incroyables ressources…

À propos de l’autrice :

Née en Afrique équatoriale dans une famille d’oiseaux migrateurs, Marie-Pierre Bardou a gardé de ses voyages précoces le goût des départs, même en imagination. Elle teste un peu tous les genres – poésie, nouvelle… -, mais c’est avec le roman qu’elle peut, réellement, se laisser « embarquer ». Grande admiratrice du génie fiévreux d’un Dostoïevski ou de l’implacable plume d’un Ross McDonald ou d’un Liam O’Flaherty, elle adore les romans historiques et les thrillers. C’est le plus souvent dans les drames familiaux qu’elle puise sa propre inspiration. Elle a une prédilection pour les grasses matinées et les séries TV, et de temps en temps se laisse séduire par quelques chutes libres – mais toujours avec un parachute. Sinon, son bureau ou son canapé seront les endroits où vous la trouverez, la plupart du temps. L’avantage étant qu’ils sont dans la même pièce, pour une très agréable économie de mouvements…

Mon Avis :

C’est le résumé qui m’a tout de suite attirée dans ce roman. J’étais intriguée par cette jeune femme et ce qui lui arrive. En plus, je connais déjà l’autrice, Marie-Pierre Bardou pour avoir lu sa série Dia Lynn où j’avais déjà pu apprécier son style et sa plume. J’étais donc ravie de la retrouver dans un nouveau roman.

Et je n’ai pas du tout été déçue. Je ne vais pas trop revenir sur l’histoire, le résumé le fait déjà bien assez, il le fait même peut-être un peu trop, ce serait mon seul bémol pour moi. Mais ceci est un avis personnel, j’aime les résumés courts, qui en révèlent peu. Par contre, il donne très envie de découvrir l’histoire de Nina.

C’est une jeune femme active, elle est en couple avec Sloan. Sa vie bascule lorsqu’au détour d’un voyage qu’ils font tous les deux, Sloan disparaît en la laissant seule sur une aire d’autoroute. Je me suis mise à sa place, et quel cauchemar cela doit être de se retrouver seule sur un parking dans un endroit inconnu. Nina va réussir à revenir chez elle, elle va essayer de joindre Sloan, mais lorsqu’elle appelle à son numéro, elle tombe sur un monsieur qui a ce numéro depuis plusieurs années. Sloan s’est totalement volatilisé, il n’existe nulle part. Nina va le rechercher, mais personne ne la croit, même sa famille ou son amie proche, car personne n’avait encore rencontré Sloan. Il est marié, donc lui et Nina se voyaient en cachette. Les personnes de l’entourage de la jeune femme vont même penser qu’elle a tout inventé, qu’elle a trafiqué les photos où ils sont ensemble. C’est une descente infernale pour la jeune femme. Elle tente d’oublier, mais des incidents vont lui faire des piqûres de rappel, elle reçoit des messages anonymes, ses compte sont piratés, personne ne la croit, tous pensent qu’elle met tout en scène, et elle en vient même à se demander si c’est elle qui invente ou pas. Comment se sortira-t-elle de là, ça, je vous laisse le découvrir en lisant le roman.

Je ne vous en ai pas trop dit, j’espère avoir titillé votre curiosité et donné envie de découvrir cette histoire, qui est infernale tout de même. J’ai suivi Nina avec intérêt, je voulais l’aider, et je me suis même demandé si elle n’inventait pas tout. Je me suis très vite attachée à elle, difficile de faire autrement en la suivant dans ses mésaventures. C’est une jeune femme pleine de courage, entêtée et qui ne démord pas de son idée. Et je la comprends aisément, même si je me demande si je n’aurais pas baissé les bras, ce qu’elle ne fait pas elle. En plus, sa famille et sa meilleure amie vont l’abandonner petit à petit. Et je ne parle même pas de son ex mari ! Elle n’a déjà pas une très bonne relation avec ses parents, cela ne va pas aller en s’arrangeant. J’ai aimé la combativité de Nina, son refus de se laisser descendre en enfer, sa pugnacité. J’ai adoré la personne qu’elle devient petit à petit, à ne pas se laisser marcher sur les pieds, à parler franchement. C’est une jeune femme que j’aurais aimé connaître et rencontrer.

La lecture est entraînante. L’autrice nous plonge dedans dès les premières lignes, elle accroche très vite notre attention pour ne la libérer qu’à la toute fin. C’est une histoire très addictive car j’avais envie de savoir comment Nina allait s’en sortir, si il allait lui arriver d’autres embêtements. Et donc un seul moyen pour cela, tourner les pages et essayer de élire plus vite. Même si j’avoue avoir essayé de ralentir ma lecture pour rester le plus longtemps possible avec Nina.

La construction du roman renforce ce sentiment d’addiction. En effet, chaque début de chapitre commence par une sorte de présentation du personnage que va rencontrer Nina par la suite. On apprend qui il est, ce qu’il fait et quel lien il a avec Nina ou Sloan. Ensuite, débute la partie où l’on retrouve la jeune femme. J’ai été agréablement surprise par cette façon de concevoir un chapitre, que je n’ai jamais rencontrée pour l’instant, et que j’ai beaucoup apprécié. Cela rajoute une dose de suspense, à se demander quel personnage on va rencontrer, et quel lien il peut avoir avec l’histoire. Et on rencontre n’importe qui, ce n’est pas forcément quelqu’un que l’on va retrouver par la suite, par exemple, on est avec Madame pipi ou avec le psy. C’est vraiment très bien fait. Du coup, la narration est double. La partie du début est à la troisième personne du singulier et lorsqu’on retrouvé Nina, c’est une narration à la première personne. Je suis très sensible à ce « je » qui me permet de rentrer dans la tête du personnage, de savoir la moindre de ses pensées, de ressentir les émotions qui le traversent et de vivre la vie à sa place. Je m’identifie totalement au personnage, rendant ainsi ma lecture très intense.

La plume de Marie-Pierre Bardou est toujours aussi belle, sensible et délicate. Elle sait très bien dépeindre les émotions, elle décrit très bien ses personnages ou les différents lieux, j’ai adoré les passages se passant dans le sud, au bord de la mer, j’avais l’impression de prendre un bol d’air iodé. Et elle fait tout cela sans jamais alourdir le texte par de longues descriptions ou autres. Les chapitres sont courts, rajoutant ainsi du rythme à une lecture déjà bien addictive par l’histoire. C’est très piégeux des chapitres courts, on se dit qu’on peut arrêter facilement, mais en fait on se dit plutôt qu’on peut encore en lire un… Elle parsème, malgré une situation assez dramatique, des touches d’humour avec des réflexions et des pensées que se fait Nina, et j’ai adoré aussi, car cela amène des bulles de légèreté dans des moments graves, j’ai souri, et même ri face à certaines situations…(je pense notamment à la secrétaire qui a cassé son ongle…mais chuuut).

Marie-Pierre Bardou fait passer de très beaux messages et de très belles valeurs au travers de son histoire et de ses personnages. Notamment sur la confiance en soi et aux autres, sur l’amour de soi et des autres, sur les difficultés que l’on peut avoir pour se faire entendre, sur le non abandon, sur la persévérance. Plein de thèmes sur la vie tout simplement. L’autrice les a bien traités, j’ai souvent été émue devant les réflexions de Nina, devant les situations. Je ne vous dirais pas la fin, bien entendu, elle m’a profondément touchée et émue, mais elle a surtout été très angoissante. J’ai été agréablement surprise, car je ne m’attendais pas à cela. C’est là, quand on a refermé le livre, qu’on se rend compte que le titre est bien trouvé. Nina va en effet être sur une corde raide tout le long, à vaciller sur certains pas, à avoir plus d’assurance sur d’autres, à toujours essayer de ne pas tomber ni d’un côté, ni de l’autre. L’image est très parlante.

Je pense que vous l’aurez compris en lisant cet avis, j’ai passé un excellent moment avec Nina et tous les autres personnages. Ce roman me conforte dans mon idée d’appréciation de l’autrice, je la relirai avec plaisir, et je vais continuer à la suivre de près. Si vous ne la connaissez pas, je ne peux que vous conseiller de la lire et d’aller à sa rencontre. J’ai lu ce roman avec beaucoup d’attention, il m’a changé les idées, et c’est ce dont j’ai besoin en ce moment.

Pour conclure, il ne me reste plus qu’à remercier Marie-Pierre Bardou pour tout ce qu’elle m’a fait vivre pendant la lecture de son roman. Et je remercie également les éditions Hélène Jacob pour leur confiance en mon blog.

La corde raide (Marie-Pierre Bardou)

Nina accompagne Sloan, son amant, pour un déplacement professionnel dans le sud de la France. Ils font halte dans une station-service d'autoroute. Lorsque, après être allée aux toilettes, Nina ...

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