De l'or et des larmes de Isabelle Villain
Publié aux éditions Taurnada
Résumé :
Jean-Luc Provost, le très médiatique entraîneur de gymnastique français, meurt dans un accident de voiture. La thèse du suicide, à seulement six mois des prochains jeux Olympiques de 2024, est très vite écartée.
L’affaire, considérée comme sensible et politique, est confiée au groupe de Lost. Pourquoi vouloir assassiner un homme qui s’apprêtait à devenir un héros national ?
Rebecca et son équipe se retrouvent immergées dans un monde où athlètes et familles vivent à la limite de la rupture avec pour unique objectif l’or olympique. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour l’obtenir.
Jusqu’au jour où le sacrifice demandé devient insurmontable…
À propos de l’autrice :
Après avoir travaillé pendant une quinzaine d’années dans la publicité et l’événementiel, Isabelle Villain se tourne vers la littérature policière, genre qu’elle affectionne depuis l’enfance. Elle obtient le prix Maurice Bouvier pour Peine capitale, et le prix polar du festival Jeter l’Encre pour Âmes battues. De l’or et des larmes est son huitième roman.
Mon Avis :
Lire un roman noir écrit par Isabelle Villain est pour moi une valeur sûre, je sais même avant d’avoir lu le résumé que l’histoire va me plaire et que je vais avoir une très bonne lecture. J’ai lu ses cinq derniers romans, publiés chez Taurnada, et j’ai à chaque fois passé un très bon moment. L’autrice sait mener le suspense tout du long. Elle a créé un personnage féminin, Rebecca de Lost, que nous retrouvons à chaque nouveau roman. J’aime beaucoup cette enquêtrice et son équipe, je me suis attachée à elle et j’aime la retrouver à chaque nouvelle enquête.
Je ne vais pas trop vous parler de l’histoire, c’est du suspense, ce serait vraiment dommage de trop en révéler, il faut que vous le découvriez par vous-même. Je peux juste vous dire, que nous allons nous retrouver avec l’équipe dirigée par Rebecca de Lost, nous les retrouvons tous, certains ont des postes différents, ils sont montés en grade. Leurs bureaux sont au Bastion, le nouveau lieu qui remplace le mythique 36 quai des Orfèvres.
L’histoire de ce roman commence en 2024 pendant les JO d’été à Paris. Nous suivons les commentaires de deux journalistes sur la prestation d’un gymnaste française. Ceux-ci disent que les sportifs français ont bien du mérite d’en être arrivés là après le drame qu’ils ont vécu l’année précédente. Et c’est ainsi que nous remontons six mois auparavant, au moment où tout a commencé. L’entraîneur de l’équipe de France de gymnastique va perdre la vie dans un accident de voiture. Cela aurait pu en rester là si les premières constatations n’avaient pas relevé que les freins avaient été sectionnés. Qui en veut à l’entraîneur, pourquoi, c’est ce que va essayer de découvrir et résoudre l’équipe de Rebecca. Les enquêteurs vont aller de surprises en surprises, et pas toujours très belles. Une nouvelle agression va avoir lieu, et toujours les mêmes questions, pourquoi…cette enquête va mener l’équipe de Rebecca vers des révélations très perturbantes, atroces, et inhumaines.
Je ne peux vous en dire plus, je ne m’attendais pas à partir sur un tel sujet mais il est tout à fait d’actualité, et je trouve important qu’il soit dans un livre. Rebecca et son équipe vont être aussi choqués et devront mettre de côte leurs émotions pour bien mener l’enquête. Je suis moi aussi passé par de multiples sentiments, de le colère, du dégoût, de la tristesse, il existe une omerta dans le milieu sportif qui est impensable à l’époque où nous vivons.
Bref, je n’en dis pas plus, je ne voudrais pas trop en dire. On suit également, comme dans chaque roman, les enquêteurs dans leur vie privée, qui est loin d’être évidente quand on fait ce métier, difficile de ne pas ramener ses problèmes chez soi. J’ai retrouvé Rebecca où je l’avais laissée dans sa vie familiale, qui est encore tendue par moments, elle. a heureusement des amis sur qui elle peut compter et à qui se confier.
J’aime toujours autant ce personnage de Rebecca. Je la découvre à chaque fois un peu plus à chaque nouvelle enquête. Sa sensibilité va ici être mise à l’épreuve, elle arrive tout de même à garder la tête froide pour pouvoir mener son enquête à bien. J’aime aussi beaucoup le personnage de Mélina, elle fait partie de l’équipe, elle est très sensible et humaine, elle sait parler aux témoins, se rendre disponible pour eux. Elle prend de plus en plus de place dans l’histoire et j’aime beaucoup.
Les personnages masculins sont eux aussi bien représentés avec Tom, Richard, Franck, et un petit nouveau, Emmanuel. Ils apportent une touche plus rigide et plus terre à terre, ils restent plus dans l’enquête et sont moins affectés, enfin c’est ce qu’ils montrent en surface.
Ce nouveau roman avec cette équipe me conforte dans mon attachement à elle. J’aime ces livres policiers où on retrouve les personnages et où on suit leurs vies en fil rouge, comme par exemple les romans de Jussi Adler Olsen ou les enquêtes de Maigret et tant d’autres. Plus je les connais, et plus je prends de plaisir à les retrouver à chaque nouvelle histoire. Et même, je lirais presque le livre rien que pour prendre de leurs nouvelles. Bien sûr, quand en plus c’est accompagné d’une très bonne intrigue, le plaisir est total et renforcé.
Et tout cela mené par la belle plume de Isabelle Villain, par son style fluide, qui coule tout seule, les pages se tournent avec beaucoup d’intérêt, j’ai été prise dans l’intrigue dès les premières lignes. Surtout avec cette temporalité qui bascule dès le deuxième chapitre, le premier a attiré notre attention sur un problème, et ensuite on revient au début des faits, et là, on a très envie de savoir, c’est une construction très addictive. Les révélations arrivent ensuite avec parcimonie, j’ai été comme l’équipe, à me poser des questions, à soupçonner untel ou untel. Quand les premiers indices arrivent, il faut encore prouver les soupçons, et on espère, comme les enquêteurs, que les personnes vont parler et crever l’abcès qui permettra de punir le coupable. Tout est vraiment bien amené et construit pour maintenir l’attention du lecteur.
La narration à la troisième personne permet de garder une certaine distance avec les personnages et ce n’est pas négligeable ici car les émotions sont fortes. Le réalisme est quant à lui renforcé par l’utilisation du présent dans la narration. Je trouve que cela donne encore plus de réalité et une dimension plus importante aux faits.
J’ai vraiment passé un très bon moment en compagnie de ce roman et de ses personnages. Je suis passée par un tas d’émotions, parfois contradictoires, j’ai très bien ressenti tout ce qui se passait, j’ai eu de la peine pour les victimes, de la colère contre les agresseurs, bref, c’est une lecture très vivante et une histoire très marquante.
Il faut noter aussi que tout se passe dans le milieu sportif et plus particulièrement dans le milieu de la gymnastique, on assiste aux préparations des athlètes, à leurs doutes, à leurs efforts, à tout l’espoir qu’ils mettent dans leur réussite. Isabelle Villain a été très précise dans tout ce qui entoure la préparation des athlètes pour les jeux olympiques. Rien que pour ça, c’est hyper intéressant de se retrouver au milieu d’une équipe qui se prépare. Dans des notes à la fin du livre, Isabelle Villain explique que c’est un roman de fiction, inspiré de faits réels. Elle est elle-même ancienne sportive et fille d’un sportif de haut niveau. Et elle parle très bien de ce que le sport amène dans la vie de ceux qui le pratiquent, surtout à haut niveau. Elle nous parle des cas dont elle s’est inspirée et ça fait froid dans le dos de voir que ce qu’on a lu a réellement existé. Ça se sentait en lisant que l’autrice avait très bien travaillé son sujet, qu’elle s’était appuyée sur des recherches, sur des faits précis. Vraiment, je suis épatée par ce travail et la félicite. Et si cette histoire pouvait aider certains et certaines à parler, à se confier, alors je pense que l’autrice aurait rempli son rôle à merveille.
Je ne peux bien sûr que vous conseiller cet excellent roman. Si vous n’avez encore jamais lu de livres d’Isabelle Villain, que vous ne connaissez pas encore l’équipe de Rebecca de Lost, ce n’est pas grave du tout. Vous pouvez commencer par ce livre ou par un autre, cela ne vous en dévoilera pas de trop sur les autres enquêtes et événements passés. Cela spoilera juste un peu la vie privée des personnages, mais ce n’est pas la l’essentiel. Vous pouvez donc commencer par celui-ci si le thème du sport de haut niveau vous intéresse et continuer à la découvrir avec les précédents de l’autrice. Je voulais vous préciser cela car je sais que c’est parfois long et fastidieux de tout reprendre depuis le premier livre. Une chose est sûre, c’est que je vous recommande fortement Isabelle Villain, tous ses romans et aussi la maison d’édition qui publié toujours de très bons romans à suspense, je n’ai jamais été déçue par un de leurs livres.
Il ne me reste donc plus qu’à remercier Isabelle Villain pour ce très bon moment de lecture et tout ce qu’elle m’a fait vivre pendant. Et je remercie également les éditions Taurnada pour leur confiance renouvelée en mon blog.
/https%3A%2F%2Fimage.jimcdn.com%2Fapp%2Fcms%2Fimage%2Ftransf%2Fnone%2Fpath%2Fs9fbf515e67c6e0cd%2Fbackgroundarea%2Fi7050511b2ea82c97%2Fversion%2F1639848352%2Fimage.jpg)
De l'or et des larmes - Isabelle Villain
De l'or et des larmes Isabelle Villain Jean-Luc Provost, le très médiatique entraîneur de gymnastique français, meurt dans un accident de voiture. La thèse du suicide, à seulement six mois de...