La soeur de la Lune, tome 5 des Sept Sœurs de Lucinda Riley
Publié aux éditions Charleston
Résumé :
2007, Écosse
À la mort de son père, l’énigmatique milliardaire Pa Salt – surnommé ainsi par ses filles, adoptées aux quatre coins du monde –, Tiggy se réfugie dans les Highlands écossais où elle se consacre à sa passion : s’occuper des animaux du domaine de Kinnaird, dirigé par le mystérieux Charlie. Là, au cœur de la nature, elle retrouve une sorte de paix intérieure. Mais sur le domaine vit aussi Chilly, un vieux gitan, porteur d’un troublant message : Tiggy est l’héritière d’une célèbre lignée de voyants andalous, et il était écrit qu’il serait celui qui la ramènerait chez elle… à Grenade.
1936, Espagne
Lucía Amaya Albaycin, mieux connue sous le nom de scène de La Candela, s’apprête à fuir le pays ravagé par la guerre civile. Un exil qui conduira la plus grande danseuse de flamenco de sa génération bien loin de sa Grenade natale et de la communauté gitane où elle a grandi. De l’Amérique Latine à New-York, elle poursuivra son destin…au risque de perdre l’homme qu’elle aime.
Séparées par les années et les continents, ces deux femmes sont pourtant unies par un lien indéfectible…et la volonté farouche de découvrir qui elles sont.
À propos de l’autrice :
Lucinda Riley est née en 1965 en Irlande, et après une carrière d’actrice au théâtre, au cinéma et à la télévision, elle a écrit son premier roman à 24 ans. Ses livres ont depuis été traduits dans 37 langues, et continuent de toucher et d’émouvoir dans le monde entier. Sa série Les Sept Sœurs est devenu un phénomène mondial, créant un genre littéraire à part entière ; elle est en cours d’adaptation pour une série télévisée en sept saisons.
Ses romans ont été nommés pour plusieurs prix littéraires à travers le monde : Le Bancarella prize en Italie, le Lovely Books award en Allemagne, et le Livre romantique de l’année au Royaume-Uni. En 2020, elle a reçu le Prix Platinum aux Pays-Bas pour avoir vendu plus de 300 000 exemplaires d’un même roman en un an – un prix remporté avant elle par J.K. Rowling pour Harry Potter.
En collaboration avec son fils Harry Whittaker, Lucinda a également imaginé et écrit une série de livres pour enfants intitulée The Guardian Angels ( Les anges gardiens).
Après avoir élevé ses quatre enfants principalement dans le comté de Norfolk, en Angleterre, elle a réalisé son rêve en 2015 et acheté une ferme isolée en Irlande. Elle s’est toujours sentie proche spirituellement de ce pays, et c’est là qu’elle a écrit ses cinq derniers romans.
En 2017, on lui a diagnostiqué un cancer, et Lucinda s’est éteinte le 11 juin 2021, entourée de sa famille.
Mon Avis :
J’ai commencé la lecture de la saga des sept sœurs l’année dernière par simple curiosité. J’en entendais beaucoup parler, je lisais de très bons avis dessus, cela a titillé ma curiosité. J’ai donc commencé le premier en me disant que c’était juste pour essayer, pour voir si tout ce que j’ai lu sur elle était véridique. J’ai donc emprunté le premier tome à ma bibliothèque, je pensais que l’histoire allait être un peu trop niaise, un peu trop romantique, mais pas du tout, je me suis trompée sur toute la ligne. Le récit n’est pas du tout niais, au contraire, ce n’est pas vraiment une romance pure, il y a bien une histoire d’amour, mais je la trouve secondaire et ce n’est pas ça qui est au premier plan. Par contre, on assiste à une quête d’identité de la part de chacune des sœurs. Et j’ai découvert dans ces romans une partie historique qui me plaît énormément, car cela porte toujours sur des personnalités célèbres, c’est très enrichissant.
Pour rappeler en gros la base de tous ces romans, tout commence avec la mort de Pa Salt. Il a adopté six filles, on ne connait pas encore la septième, on ne sait même pas si elle existe. Il a donné à ses filles comme prénom le nom des étoiles qui forment la constellation des sept sœurs dans le ciel. Il est allé aux quatre coins du monde les adopter. À la mort très énigmatique de leur père adoptif, celui-ci laisse à chacune de ses filles une lettre expliquant leurs origines de naissance et des coordonnées GPS. Elles vont donc chacune partir à la recherche de leurs racines et de leurs familles. Donc après avoir suivi Maïa, Ally, Star et Cece, nous allons suivre ici la cinquième, Tiggy. Et après avoir été au Brésil, en Norvège, en Angleterre et en Australie, nous allons partir avec elle en Espagne sur les traces de ses illustres aïeules.
Tiggy est l’amoureuse de la nature et des animaux, elle les défend, les protège. A la mort de son père, c’est donc tout naturellement qu’elle se réfugie dans les Highlands écossais où elle va pouvoir vivre de sa passion, elle doit en effet réintroduire des chats sauvages dans un domaine, et prendre soin également des autres animaux. Cela ne va pas être de tout repos pour elle, car le domaine connait des difficultés financières, et elle va se retrouver mêlée malgré elle aux histoires familiales. Elle va rencontrer sur le domaine un vieux gitan, Chilly, qui la reconnaît comme étant de sa famille. Elle va donc se mettre à chercher ses origines grâce à la lettre laissée par son père mais aussi grâce au récit de Chilly qui a bien connu son arrière grand-mère.
Et on va ainsi remonter dans le temps jusqu’en 1912, en Espagne, à Grenade plus particulièrement, dans une famille de gitans. Ils vivent dans des grottes sur les hauteurs de la ville. Tout commence par la naissance d’une petite fille, Lucia, que l’on va suivre pendant toute son enfance et sa vie d’adulte. Lucia est petite, pas très jolie, mais elle a un talent inné pour la danse et le flamenco, ses pieds battent une mesure frénétique, et son père, guitariste, va exploiter ce talent. Elle se retrouvera alors à 10 ans à faire des concours de danse, toujours accompagnée de son père. Repérée, elle va ensuite figurer dans de plus grands concerts. En 1936, elle quitte son Espagne à cause de la guerre, et part conquérir d’autres pays, jusqu’en Amérique. Elle sera surnommée « La Candela » et connaîtra les plus grands succès. Mais tout cela au risque de perdre de vue ses origines.
Tiggy va ainsi partir sur les traces de cette arrière grand-mère célèbre, partir sur ses traces en Espagne, y rencontrer des personnes de sa famille qui restent, et découvrir d’où lui vient ce talent pour ressentir les choses, guérir les animaux, elle va enfin comprendre d’où vient cette profonde empathie.
J’ai beaucoup aimé suivre Tiggy dans ses recherches. Je me suis trouvée plein de points communs avec elle et j’ai très bien réussi à la comprendre. Il règne autour d’elle une aura magique, elle est très attachante et très touchante. Tout comme son aïeule, Lucia, que j’ai suivi avec grand intérêt. La vie pour elle ne sera pas simple du tout. Elle va franchir humblement le échelons de la gloire, mais elle comprendra vite la désillusion qu’elle représente une fois arrivée au sommet.
Ce que j’ai une nouvelle fois adoré dans ce roman, c’est la partie historique qui n’est pas du tout inventée. Lucia n’existe pas vraiment dans la réalité, mais Lucinda Riley s’est inspirée d’une vraie danseuse de flamenco, Carmen Amaya, qui est une légende. Légende rapportée de bouche à oreille, parfois intensifiée et déformée, par Carmen elle-même. Comme Lucia, elle tombera amoureuse d’un guitariste de renom, et elle connaîtra les mêmes déboires. Je ne la connaissais pas du tout et j’ai beaucoup appris sur elle.
J’ai également beaucoup appris sur les gitans, leurs modes de vie en Espagne, comment ils ont été rejetés, surtout au moment de la seconde guerre mondiale, avec Franco, et l’avènement d’Hitler. Je connaissais les faits, en gros, mais la, j’ai pu en savoir plus en détail, et j’ai adoré. Quand mes lectures ont ce double pouvoir de me divertir et m’enrichir de connaissances, c’est le plaisir suprême.
Je suis toujours autant fan de cette série. À chaque fois que je finis un tome, je me dis que je vais me lasser, mais non, à chaque fois, mon intérêt grandit. Car il règne toujours un certain suspense autour de la mort de Pa Salt, et ce suspense grandit de tome en tome, est-il vraiment mort, on se pose la question. Donc bien sûr, je vais continuer à lire cette saga. Car une autre interrogation persiste, il y a 7 sœurs dans la constellation d’étoiles, et la, dans les romans, nous n’en connaissons que 6, qui peut bien être la septième ? Même les sœurs se posent la question, c’est pour dire le mystère qui règne. J’ai donc hâte de découvrir les autres tomes, afin d’avoir les réponses à mes questions. Le prochain est consacré à Electra, une sœur que l’on n’a pas encore beaucoup vue pour l’instant. Le début du livre la consacrant est donné à la fin de ce livre, et il m’a énormément tentée.
Je ne vous parlerai pas du style de l’autrice qui est toujours aussi bon. Elle sait emmener le lecteur dès la première phrase, qui est la même pour les 6 livres. Et dès qu’elle est lue, on retombe dans l’ambiance et on accroche tout de suite. Elle sait aussi dépeindre les lieux comme si on y était. Du froid hivernal écossais, je suis rentrée dans la chaleur de l’Espagne et de l’Amérique Latine. Les descriptions ne sont pas lourdes. Elle a également très bien travaillé chacun de ses personnages, dans leur apparence, leur caractère. Le choix narratif est double. Toutes les parties concernant Tiggy sont à la première personne du singulier et toute celles concernant Lucia à la troisième. Ce qui fait que j’ai très bien réussi à rentrer dans la peau de Tiggy et à ressentir au plus près ses sentiments. Ce qui n’empêche pas non plus d’être au plus près de Lucia également.
La lecture est rythmée par l’alternance de parties en 2008 avec Tiggy et celles dans le passé avec Lucia. Quand on en quitte une, on a vite envie de la retrouver et vice versa. C’est vrai que tous les romans sont construits de la même façon et que cela peut être répétitif et lassant quand on les lit tous à la suite. Mais comme j’espace mes lectures de quelques mois, je ne ressens pas du tout ce sentiment de lassitude.
Et comme pour chacun d’eux, la partie historique est très bien travaillée, fouillée et précise, on sent tout le travail de recherches de Lucinda Riley en amont. Elle l’explique d’ailleurs à la fin, toutes les personnes qu’elle a dû contacter pour être si précise. Et ce, que ce soit ce qui concerne le flamenco, mais aussi ce qui concerne la protection de la faune sauvage, la vie dans les Highlands, etc .. c’est tellement appréciable de lire un roman d’une telle profondeur et densité dans les personnages, les faits, les lieux. On sent que rien n’est laissé au hasard, et j’adore ça.
Comme dans les autres tomes, la place de la femme dans la société est un enjeu capital. Lucinda Riley nous parle au travers des aïeules des sœurs d’Aplièse, de femmes fortes, aux destins incroyables, qui ont bravé l’autorité masculine et ont réussi à s’imposer et à prendre la place qui leur revenait. Parfois avec des douleurs, mais leurs noms sont entrés dans la postérité. Ces romans sont des sortes d’hommage.
Je pense que vous l’aurez compris en lisant cette chronique où j’ai été encore un peu bavarde, j’ai adoré cette lecture. Ne vous inquiétez pas, je n’ai rien révélé, j’espère vous avoir donné envie de lire cette saga. Pour l’instant, j’ai aime les cinq tomes de la même façon, je me suis autant régalée, et je ne pourrais pas vous donner mon préféré. À voir avec les deux prochains, que je ne vais pas tarder à lire car il me tarde de connaître le fin mot de l’histoire. Et en même temps, je sais qu’il faudra alors dire adieu aux sœurs d’Aplièse, et ça, ça m’attriste aussi. Mais il me reste les autres romans de Lucinda Riley à découvrir aussi. Je suis toujours triste quand je pense à son décès l’année dernière. C’est toujours un grand malheur de perdre un écrivain avec un tel talent…
Bien sûr, je vous conseille vivement la lecture de cette saga et de ce tome en particulier, très proche de la nature. De mon côté, je vais poursuivre ma découverte, et me procurer les romans afin de les avoir dans ma bibliothèque.
J’envoie tous mes remerciements à Lucinda Riley, où qu’elle soit, peut-être a-t-elle rejoint la constellation des sept sœurs..
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LA SAGA LES SEPT SOEURS | Lucinda Riley
Cher lecteur, Quand j'ai eu l'idée d'écrire une série basée sur les Sept Sœurs des Pléiades, je n'avais aucune idée de là où cela me mènerait. J'étais très attirée par le fait que, sel...