Quelqu'un à qui tendre la main de Florence Clerfeuille

3 Janvier 2022 , Rédigé par Marie Nel

Publié en Auto-Édition

Résumé :

Disparaître pour se retrouver.

À 70 ans, Michelle vit seule depuis la mort de son mari. Son univers s’est rétréci. Pourtant, elle continue à aller de l’avant. Mais quand sa fille unique lui annonce qu’elle part vivre à l’autre bout du monde avec sa famille, ses dernières défenses s’écroulent. Même le chat a choisi son camp : il passe le plus clair de son temps chez les nouveaux voisins. C’est dire…

La vieille dame se sent désormais inutile. Invisible. Autant disparaître !

À 11 ans, Baptiste voit son monde s’écrouler. Plongé dans une spirale infernale, il sombre dans l’abîme. Si seulement il avait quelqu’un à qui tendre la main…

Pour en savoir plus, accompagnez Michelle et Baptiste dans ce récit contemporain où le mot résilience a du sens !

À propos de l’autrice :

Florence Clerfeuille a connu plusieurs vies avant de se consacrer à l'écriture. Aujourd'hui, elle s'épanouit en créant des histoires dans lesquelles les héroïnes sont fortes et lumineuses. C'est le cas de Clarisse, dans "Dans la peau" ou de Frédérique dans "7 jours pour tout se dire". Mais également de toutes les femmes de la tribu du "Chœur de la vie", une intégrale qui regroupe trois tomes d'une saga familiale sur trois générations : "Le Frisson de la liberté", "Le Poids de la colère" et "Le Choc de la haine". Si vous préférez les polars, embarquez avec Marc et Manon, les héros du "Chat du jeu de quilles" et de "Putain de vacances !" ; ces deux trilogies sont faites pour vous. Ses autres ouvrages lui ont été principalement inspirés par de nombreuses années passées à l'étranger, tant dans le cadre de voyages au long cours que de missions humanitaires. Mais elle a aussi écrit de la science-fiction avec "À l'abri" et "Les 15 derniers jours", ainsi qu'un livre pratique sur son dernier métier : "Devenir biographe". Correctrice, elle n'a pas son pareil pour débusquer les erreurs dans les livres de ses confrères... ce qui ne lui vaut pas que des amitiés ! Mais si vous en relevez dans les siens, elle vous sera reconnaissante de l'en informer. Elle aime les chats, les bières artisanales, écouter des podcasts, courir au petit matin et marcher dans la nature. Elle aime aussi les commentaires que vous prenez le temps de laisser sur ses livres et réfléchir à ses prochains textes.

Mon Avis :

Florence Clerfeuille fait partie de mes auteurs chouchous, de ceux que j'aime lire, et pour lesquels je sais que je vais passer un moment riche et fort de lecture. Je l’ai connue avec sa trilogie Chœur de la vie où j'avais suivi des femmes sur plusieurs générations, je l'ai lue dans une série policière bien ficelée, Putain de vacances, et mon gros coup de cœur de 2019 a été pour son roman, 7 jours pour tout se dire. Celui-là m'a profondément marquée, je m'en souviens encore 2 ans après, et je ressens toujours une vive émotion en y pensant. Dans chacun de ses romans, on peut retrouver sa sensibilité, sa délicatesse, ses personnages sont beaux, extrêmement humains et touchants, ils sont aussi très réels, ce qui fait que l'on s'identifie vite à eux. J'étais donc très contente de retrouver l'autrice avec ce nouveau roman, qui avait déjà tout pour me plaire avant même de l'avoir commencé.

Et j'ai une nouvelle fois fait la connaissance de personnages très beaux et très émouvants. Tout d’abord, Michelle. Elle est âgée de 70 ans, elle vit seule depuis la disparition soudaine de son mari, elle a une fille qu'elle ne voit pas beaucoup. Celle-ci est mariée et maman. Michelle a beaucoup de mal à lutter contre la solitude. Elle se fait une joie de voir sa fille, même si elle ne vient pas souvent. Lorsqu'à Noël, celle-ci apprend à Michelle qu'ils partent s'installer aux États-Unis, le monde de Michelle s'écroule, elle sait qu’elle les verra encore moins, elle se sent inutile. Elle prend alors une décision qui va bouleverser son quotidien…

Dans un même temps, nous suivons Baptiste, un jeune garçon de 11 ans, qui mène une enfance heureuse. Un drame va venir bouleverser sa vie, il va devoir déménager, quitter sa ville, ses amis. Sa rentrée dans ce nouveau collège va être, pour lui, synonyme de drames quotidiens. Son père, aveuglé par sa douleur et son travail, ne voit pas son fils souffrir.

On va donc suivre ces deux personnages dans leur vie, leurs drames, leurs choix. On se doute que quelque chose va les réunir, qu'ils vont se rencontrer, mais on ne sait pas trop comment et ce que cela va donner. Et on n'est même pas sûr qu’il y a une relation entre les deux.

Je me suis très vite attachée à eux. Difficile de faire autrement vu leur histoire personnelle. Ce sont des personnages extrêmement humains, très proches de la réalité. Je me suis reconnue dans chacun d'eux. Je n'ai pas le même âge que Michelle, mais ce qu’elle vit est proche de ce que j'ai peur de vivre dans quelques années, j'ai vécu enfant les mêmes problèmes que Baptiste à mon entrée au collège, et j’ai aussi connu le cas d’être une mère d'un enfant harcelé à l'école. Et je n'avais rien vu, les enfants cachent extrêmement bien leur douleur, même si j’étais vigilante, je suis passée à côté.

Florence Clerfeuille parle avec beaucoup de justesse de tous ces maux de société qui rongent les êtres. La vieillesse, la perte d’êtres chers, la solitude, la volonté de ne pas vouloir déranger, tout ça est fort connu. Et à part la vieillesse, les enfants ont souvent les mêmes problèmes. Ils doivent se construire, c’est une période très délicate où le moindre changement peut rendre la vie difficile. L'autrice a décrit tous ces soucis de la vie avec beaucoup de délicatesse. Les émotions sont à fleur de peau. Et même si la narration se fait à la troisième personne du singulier, les sentiments sont bien retranscrits et décrits. J’ai réussi à tout ressentir, j'ai regardé les personnages évoluer comme s’ils existaient réellement, comme si je les accompagnais dans la vie réelle. Moi qui suis d'habitude plus sensible à une narration à la première personne, j'ai apprécié que l'autrice ait choisi de tout écrire à la troisième, cela m'a permis de garder une certaine distance avec les personnages qui ici n’était pas négligeable. Cette histoire envoie de beaux messages sur la vie, la famille, la résilience, l'enfance. Plein d’émotions ressenties, j'ai sorti le paquet de mouchoirs…

J'ai beaucoup aimé l’histoire de Michelle et Baptiste. J’ai lu ce livre rapidement tellement j’étais prise dedans, j'aurais aimé ralentir ma lecture pour rester le plus longtemps possible, mais j'avais tellement envie de savoir que je n'y arrivais pas. Je me suis vraiment régalée. La plume de Florence Clerfeuille est toujours aussi belle, le style toujours aussi fluide, les chapitres courts amènent du rythme à la lecture. Cela me conforte dans mon idée de la suivre et de lire ses romans. Je vais d'ailleurs lire son précédent, Dans la peau, le résumé est à nouveau tentant et j'ai très envie de rencontrer Clarisse.

Je vous recommande vivement la lecture de ce roman, et son autrice. Si vous ne la connaissez pas encore, profitez de ce nouveau roman pour le faire, je suis certaine que vous ne serez pas déçue. Surtout si vous aimez les histoires avec des personnages vrais, des situations réalistes, des événements de la vie de tous les jours qui font réfléchir sur notre propre vie. J'ai quitté Michelle et Baptiste à regret. Et comme le dit si bien le titre, on aimerait tous trouver une personne à qui tendre la main quand ça ne va pas, que l'on s’enfonce dans notre mal-être. À nous d’être vigilants aux gens que l'on rencontre, d'apporter notre aide…

Une dernière chose avant de conclure, j'ai énormément apprécié qu'en fin de livre, avant les remerciements, l'autrice parle du harcèlement scolaire avec des chiffres importants pour bien nous faire comprendre la dureté de ce fléau, et avec des numéros de téléphone essentiels qui peuvent aider les victimes et leurs proches. C’est toujours bon de faire un rappel.

Il ne me reste donc plus qu’à remercier Florence Clerfeuille pour tout ce qu'elle m’a fait vivre pendant cette histoire et la remercier également pour sa confiance renouvelée dans mon blog.