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Marie-Nel lit

L'irrésistible Marion L. de Julie Gaillard

8 Décembre 2021 , Rédigé par Marie Nel

L'irrésistible Marion L. de Julie Gaillard

Publié chez IGB Éditions

 

 

Résumé :

 

Marion L. est une quiche et elle le sait ! Trop serviable, trop bonne poire, trop

inhibée. Un mari, des enfants, un travail d’infirmière éreintant : sa vie n'est qu'une

succession de cases à cocher. Mais tout bascule le jour où un flic, ravagé par le chagrin de voir mourir son meilleur ami en soins palliatifs, lui propose de danser devant lui en souvenir du temps où ils fréquentaient des cabarets licencieux. Ce show intimiste sera-t-il la première marche à gravir pour s'émanciper ? Marion L. osera-t-elle se jeter à l'eau ? Poussée par un désir d'émancipation irrépressible, s'affranchira-t-elle des contraintes en créant sa petite entreprise au risque de bouleverser ses certitudes familiales ? Quel prix la quiche sera-t-elle payer pour s'amuser enfin, vivre et s'aimer ?

 

 

À propos de l'autrice :

 

Julie Gaillard a 42 ans et vit à Paris. Elle est sage-femme depuis 17 ans. Elle a choisi ce métier pour être auprès des femmes, pour les accompagner sans les juger. Ses débuts d’auteure remontent à ses premières gardes en maternité, lorsqu’elle consignait sur un cahier les récits les plus bouleversants de ses patientes. Le travail d’écriture a vite gagné d’autres sphères de son existence. Scenari de spectacles, blogs de voyage, toute expérience était bonne à mettre en mots.

 

 

Mon avis :

 

IIGB éditions est une jeune maison d’édition que je suis depuis ses débuts. J'ai déjà lu quelques romans, elle était spécialisée au début dans le polar, thriller et anticipation. Petit à petit, la maison grandit et de nouveaux genres font leur apparition, pour notre plus grand plaisir à nous, lecteurs. Une nouvelle collection va donc voir le jour en janvier 2022, le contemporain, et c’est un premier roman qui va l’inaugurer. Pour la petite histoire, je connais l'autrice, Julie Gaillard. Elle a fait partie comme moi du jury du Prix des Lecteurs du Livre de Poche, il nous arrivait très souvent de discuter de nos lectures communes, mais jamais elle n'avait parlé de son travail d’écriture. Lorsqu'elle a annoncé que son roman allait être publié, j’étais très curieuse de le lire. C’est pour moi une si belle expérience de voir son écrit publié, que j’étais ravie pour Julie. Avant de vous parler plus en détail de l'histoire, je voulais juste préciser que ceci n'est pas une chronique de complaisance, je suis sincère, ce n'est pas parce que je connais l'autrice que je tairais ce qui cloche, je n'ai aucun intérêt à le faire. Donc tout ce que je vais dire, je l'aurais dit aussi si l'autrice était une inconnue pour moi.

 

Je suis déjà tombée fan de la couverture, cette jeune femme à vélo m'a rappelé des souvenirs lointains. Le résumé a fini de me convaincre, j'avais très envie de faire la connaissance de cette Marion. Ce que j'ai fait, et je suis très contente de cette rencontre. Marion est une jeune femme mariée avec Alain et maman de deux enfants. Elle est aussi infirmière. Elle se surnomme « la quiche », elle est trop gentille, trop serviable, elle s'oublie, et tout se retourne bien souvent contre elle. Elle fait des gaffes, est toujours là pour tout le monde, et s'oublie trop souvent. Lorsqu'on débute l’histoire, on est en mars 2020, le coronavirus est sur les bouches de tout le monde, avec le confinement, et tout ce qu'on a connu à cette époque. Marion va être fortement touchée puisqu’elle est infirmière. Elle va connaitre toutes les difficultés que le personnel soignant a connu, le surplus de travail, la pénurie dans les hôpitaux. Sa vie va basculer et se révéler le jour où elle rencontre fortuitement un homme qui lui demande un service. Il va alors falloir qu'elle se surpasse, qu'elle passe au-dessus de ses complexes. Et si cet événement était l’élément déclencheur pour Marion, celui qui lui ferait enfin se révéler en tant que femme, où elle pourrait enfin écouter ce qu'elle désire au plus profond d'elle ?

 

Je ne vais pas vous en dire plus. Je n'en ai pas trop révélé, et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque de le faire. Marion m'a tout de suite plu et je me suis très vlte attachée à elle, dès les premiers mots. Je me suis énormément retrouvée en elle, j'ai parfois eu l'impression que l'autrice racontait des pans de ma vie ! Je ne me surnomme pas la quiche mais « la cruche », dans le même sens que Marion. Je n'ai jamais été infirmière, mais auxiliaire de vie auprès de personnes âgées. J'ai connu comme elle le poids du travail accumulé qui me laissait de moins en moins le temps de bien m'occuper des patients, et c’est vraiment insupportable quand on aime son métier et qu'on veut bien le faire. J'ai d'autres points communs avec elle, dont sa grande décision qu'elle va prendre, mais je ne vous dirais rien pour ne pas vous gâcher la surprise. Mais, cette impression d’être le sosie de l’héroïne, est très troublant et en même temps m'a permise de la comprendre au mieux.

 

Marion est une personne très sensible, qui se couperait en 4 pour satisfaire son mari, ses enfants. Je pense qu'on a toutes un peu de Marion en nous et qu'on se retrouvera un peu toutes en elle. Le sentiment d'attachement est renforcé par le choix narratif de l'autrice qui est celui auquel je suis le plus sensible. Elle a en effet choisi d’écrire à la première personne du singulier. Ce « je » me permet de rentrer encore plus dans la peau du personnage, de rentrer dans sa tête, de ressentir ainsi au plus près ses émotions. Alors si on ajoute à ça les points communs, j'ai souvent eu l'impression d’être Marion à part entière. Je l'ai vraiment perçue comme une amie, une sœur. Et j'ai été très triste de la quitter. Bien sûr, il n'y a pas que Marion dans ce roman, les autres personnages sont tous aussi bien travaillés, le mari, les enfants, les amis. On sent le vécu avec les ados qui en font voir de toutes les couleurs à leur mère, j’ai retrouvé les miens, et je pense que je ne serais pas la seule…

 

En lisant la biographie de Julie Gaillard, on comprend mieux sa précision dans les faits et gestes de son héroïne. Elle travaille elle aussi dans le milieu médical, a connu certaines péripéties, pas toutes, mais on sent bien qu'elle connait le sujet. Tout comme les conditions de travail pendant la pandémie. Alors, justement, je voulais revenir sur ce point. Beaucoup d'entre nous, lecteurs, moi y compris, avons quelques réticences à lire des romans qui se passent pendant la pandémie, parce qu'on en entend parler déjà pas mal dans nos vies de tous les jours, et qu'on a parfois envie de s'évader. J’ai lu des romans où les auteurs avaient fait le choix de ne pas en parler, et de faire comme s’il n'existait pas, mais je trouve dans ce cas là, qu'il manque quelque chose. Éliminer ce point de nos vies dans les romans provoque un manque, car les réactions ne sont pas les mêmes, le confinement a donné d'autres habitudes dans nos vies, avec le port du masque, les attestations, les rues désertes, le couvre-feu. Donc pour moi, une histoire est complète si le contexte sociétal est aussi représenté. Et Julie Gaillard l'a fait d'une façon très subtile, elle ne parle pas de ça tout le temps, elle l'a intégré avec parcimonie dans la vie de son héroïne, sans en faire des tonnes, et ça passe tout seul. Comme un élément de décor. Vraiment, il ne faut pas que cela vous empêche de lire ce roman. Et puis, il est bon aussi de rappeler les problèmes de travail et de notre vie quotidienne. Le virus fait partie de notre histoire, comme les guerres, les attentats…

 

La lecture s'est faite avec beaucoup de facilité et d’addiction. La plume de Julie Gaillard est très fluide, sensible, elle décrit à merveille les sentiments et les décors sans jamais alourdir le texte. Elle sait faire passer les émotions. On sourit et rit bien souvent avec les péripéties de Marion, et on est aussi touchés en plein cœur, ému, a la limite des larmes. Marion est une sorte de Bridget Jones, on lui pardonne tout, tellement elle est touchante. L'autrice fait passer de très beaux messages au travers de son héroïne, sur la vie de femme, de mère et d'épouse, sur la vie professionnelle et tous les bâtons qu’on peut nous mettre dans les roues lorsqu’on cherche à s'en sortir seul. On ressort à la fin de ce roman plus léger, plein de bonnes ondes positives.

 

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, ce sera sûrement mon dernier coup de cœur de cette année. Je ne suis pas prête d'oublier Marion. J'ai lu rapidement ce roman tellement j’avais envie de savoir ce qui allait se passer pour Marion, et en même temps, je ralentissais le plus possible pour rester le plus longtemps possible avec elle. Mais il a fallu tout de même la quitter. Et le sentiment qui me reste est d’être très contente d'avoir fait sa connaissance. Certaines scènes resteront marquées dans ma mémoire, surtout celles avec son vélo, ou d'autres que je ne peux révéler, mais que de bons moments !

 

Julie Gaillard signe là son premier roman, et c’est une totale réussite. Je ne peux que l'encourager à continuer dans cette voie, je la lirai à nouveau avec grand plaisir. Retenez bien son nom, c’est une autrice qui a toute sa place avec les romancières les plus connues dans ce genre de romans. Je ne peux bien sûr que vous conseiller et vous recommander la lecture de cette histoire qui vous fera vivre des péripéties et ressentir plein d’émotions avec un personnage plus vrai que nature. Je pense que je relirai avec plaisir pour retrouver Marion.

 

Il ne me reste plus qu’à remercier Julie Gaillard pour tout ce qu'elle m‘a fait vivre pendant la lecture de son roman et à la féliciter. Je remercie également IGB éditions de m'avoir permis de lire ce livre en avant-première, avant sa sortie officielle.

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