La finale de Camille Coudrier
Publié aux éditions Hélène Jacob
Résumé :
« ... Eh bien, voilà ! J'aimerais bien revoir un Français soulever la Coupe des Mousquetaires. Dans un an et demi, en juin 2013, ça fera trente ans que Yannick Noah a gagné Roland-Garros. Trente ans ! Tu te rends compte ? Et si ce Français, c'était toi... Tu es professionnel, maintenant... Alors, pourquoi pas ? »
Roland Garros ! Ah oui, quand même...
Téo Tancrède, jeune tennisman au parcours atypique, vient juste d'intégrer le circuit professionnel lorsqu'il apprend que sa mère, Hélène, est atteinte d'un cancer.
Pour tenter d'exaucer son voeu de voir un joueur français s'illustrer à Roland-Garros, il se prépare pour le tournoi et se bat, tour après tour, contre ses adversaires, mais aussi contre ses propres démons, animé par la rage de vaincre et le besoin de reconnaissance. Contre tout pronostic, il se qualifie pour la finale qui l'opposera à celui qu'il vénère, Rafael Nadal.
Hélène, portée par l'ascension de son fils, recouvre l'espoir et la force de lutter pour sa vie. Entourée de ses enfants et amis, elle attend l'heure où les finalistes pénétreront sur le court Philippe-Chatrier.
La finale débute à 15 heures. C'est parti !
À propos de l'autrice :
Née dans le sud de la France, en Languedoc-Roussillon, Camille Coudrier garde de sa jeunesse des parfums de garrigue, de fleurs de vigne, lavande et violettes portées par la tramontane, mais aussi le goût des jours de pluie qui apaisent les yeux, désaltèrent le corps et permettent enfin de se poser et s'adonner à ses activés préférées, la lecture, l'écriture et la musique. Ses romans et nouvelles s'inspirent de faits divers, d'histoires de famille, de scènes de vie glanées au gré de ses échanges amicaux ou fortuits. Elle aime la littérature, française de préférence, apprécie l'oeuvre de Gustave Flaubert, Guy de Maupassant et Marcel Pagnol, pour les classiques, mais aussi les auteurs contemporains dont certains la touchent particulièrement, tels Grégoire Delacourt, Jeanne Benameur, Fred Vargas, entre autres.
Mon Avis :
Lorsque les éditions Hélène Jacob m'ont proposé ce roman en service presse via la plateforme Simplement Pro, j'ai tout d e suite accepté, déjà parce que j’apprécie cette maison d’édition et ensuite parce que j’étais intriguée par le résumé et le sujet du livre. Comme le montre la couverture, tout se passe dans le monde du tennis, je ne suis pas une fan absolue de ce sport, mais j'aime bien regarder les demi-finales et finales du tournoi de Roland-Garros. Vu que ce livre se passe justement pendant ce tournoi, j’étais d’autant plus intéressée.
J'ai donc fait la connaissance de Téo Tancrède. C’est un jeune homme brillant, qui a commencé à jouer au tennis très tard puisqu’il avait déjà vingt ans. Il s'est révélé être un très bon joueur, a gravi très vite les différents échelons. Le livre commence au moment où Téo participe au tournoi de Roland-Garros où il a été plus que brillant puisqu’il a battu Andy Murray et Roger Federer en quart de finale et en demi-finale. Le voilà donc en finale, il a toutes ses chances de gagner, même si son adversaire n'est autre que Rafaël Nadal. Cela fait trente ans exactement qu'un Français n’a pas gagné ce tournoi, depuis Yannick Noah en 1983. Nous sommes en effet en 2013. Téo veut gagner ce match, il veut exaucer le vœu de sa mère Hélène. Il a appris la maladie de celle-ci alors qu'il venait de commencer sa carrière, il se bat pour elle et surtout contre ses démons intérieurs. Son enfance n'a pas toujours été rose, avec un père absent, il s’entend à peu près bien avec son frère Leo et sa sœur Lote, les rapports sont plus ou moins tendus entre eux. Et puis il y a sa mère Hélène, qu'il ne veut pas décevoir.
En parallèle de Téo et de sa préparation à la finale, on va suivre également Hélène dans son combat contre le cancer. Au fur et à mesure des traitements de chimio, on la voit lutter contre la maladie, contre les ravages des médicaments, sa perte de cheveux, sa fatigue, son manque de dynamisme. Son propre père est mort du cancer, et elle se souvient de lui, de son enfance. Elle se raconte, elle parle de sa rencontre avec son premier amour, puis avec le père de ses enfants. Elle partage son expérience sur la vie, et surtout sa lutte contre la maladie, ses moments où elle va bien et ceux où plus rien ne va. Elle met tous ses espoirs de guérison dans ceux de la victoire de Téo à Roland-Garros.
On va ainsi suivre cette finale de deux points de vue différents, celui de Téo, le premier concerné et celui d’Hélène. Et c’était très intéressant d'avoir ces deux visions différentes, une de l’intérieur et l'autre de l’extérieur. Je ne sais pas laquelle est la plus stressante, elles doivent se valoir. Je me suis très vite attachée à Téo, ce jeune garçon dynamique, fort dans sa tête, et d'une extrême sensibilité. Sa mère ne lui avait pas révélé sa maladie, il s'est montré très fort pour elle, pour l'aider à se battre. Et pour lui, gagner des matchs, gagner la finale, c’est le meilleur moyen de soutenir sa mère et de lui montrer qu'on peut y arriver même quand le départ est difficile. En fait, nous assistons ici à deux combats en parallèle, ils ont tous deux des similitudes, bien sûr celui d’Hélène est le plus dangereux.
Je me suis très vite attachée aussi à Hélène. En tant que femme, en tant que mère, je n'ai pu qu’être proche d'elle et la comprendre. Elle m'a beaucoup impressionnée de par sa force de caractère, elle m'a profondément émue avec tout ce qu'elle a vécu de pas facile dans sa vie et avec cette maladie qui la ronge. Je ne m’arrêtais pas de penser que ce n’était pas juste ce qui pouvait lui arriver. Mais d'une façon générale, la maladie est-elle juste… j'ai eu l’impression de suivre une amie, je voulais la réconforter, l'aider. Elle est une mère dévouée, elle s'est longtemps oubliée pour se consacrer aux autres. Avec ce cancer, il va falloir qu'elle apprenne à penser à elle et à se ménager. J'ai vraiment beaucoup aimé ce personnage.
Autour d'eux en gravitent d'autres, les autres enfants d’Hélène, ses amis, son compagnon. Ils sont tous très intéressants à suivre et donnent à chaque fois une nouvelle dimension aux deux personnages principaux.
Cet attachement ressenti pour les personnages a été renforcé par le choix narratif de l'autrice qui est celui auquel je suis la plus sensible. Elle a en effet raconté tout son livre à la première personne du singulier, j'aime beaucoup l'emploi de ce « je » qui me permet d’être au plus près des personnages, de rentrer dans leur tête et de ressentir la moindre de leurs émotions. Et ici, ce sentiment a été double puisque je me suis retrouvée à la place de Téo et d’Hélène, puisque les deux ont la parole. L'autrice a très bien su différencier les deux personnages, se mettre dans la peau d'un jeune homme et dans celle d'une femme plus âgée. J’ai donc pu très bien ressentir le stress qui grandit petit à petit chez Téo au fur et à mesure où la finale va se jouer, j'ai aussi très bien ressenti ce que traverse Hélène, sa détresse face à la maladie, sa joie et sa fierté de mère. Les émotions ont été très fortes tout le long du livre.
J'ai particulièrement apprécié également la construction de l'histoire. On alterne entre les deux personnages, parfois à l’intérieur d’un même chapitre. On peut se retrouver dans le présent ou dans le passé avec les souvenirs de chacun. Et j'ai beaucoup aimé l’originalité du compte à rebours avant le match, ce qui donnait une tension supplémentaire, un suspense. J'ai ainsi pu assister à la préparation de Téo, à sa façon de gérer le stress, et j'ai pu également assister au match en lui-même, et pas selon Téo, mais au travers des commentaires des journalistes à la télé. J'ai trouvé cela original et j'ai vraiment eu l'impression de regarder la finale à la télé. La construction de ce livre est vraiment très bien faite et très originale.
Je découvre la plume de Camille Coudrier, je n'avais jamais entendu parler d'elle, et je suis très contente de l'avoir fait. J'ai aimé son style fluide, délicat, sensible, non voyeur, et réaliste en même temps. Elle décrit très bien les lieux, les sentiments sans jamais alourdir le texte. Elle a dû faire un travail considérable en amont de l’écriture de ce roman, tellement les faits sont justes, bien expliqués, et je pense notamment à tout ce qui touche le tennis, ses règles de jeu, les joueurs, leur préparation, etc. J'ai même cru un moment qu'elle était elle-même pratiquante, tellement tout était précis. J'ai appris plein de choses que je ne connaissais pas, par exemple d’où vient la cotation des matchs en 15, 30, 40 points. J'aurais l'air un peu moins bête l’année prochaine devant les matchs à Roland-Garros. J'aime quand ma lecture m’enrichit de connaissances. Pour tout cela, la lecture s'est faite rapidement et avec beaucoup de fluidité, j'avais envie de savoir comment allait se dérouler le match, si Téo allait gagner, si le traitement d’Hélène allait marcher, comment elle allait s'en sortir…tout cela m’a fait tourner les pages plus vite, et en même temps, je me sentais bien dans ma lecture et j'avais envie de rester un peu plus longtemps. Comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin…
Ce roman est une ode à la vie, à la maternité, à l’amour familial, avec un final très émouvant. Je n'oublierai pas de sitôt Téo et Hélène. Et je vais suivre de près Camille Coudrier, j'ai vu qu'elle avait écrit un premier roman il y a quelques années de cela, Maison blanche, si je peux, je le lirai, j'aime bien le résumé. En tout cas, je vais surveiller sa prochaine publication.
Je ne peux bien sûr que vous recommander de lire ce roman et de découvrir l'histoire attachante et émouvante d’une mère et d'un fils.
De mon côté, je remercie chaleureusement Camille Coudrier pour tout ce qu'elle m'a fait vivre pendant ce roman. Et un grand merci aux éditions Hélène Jacob qui m'ont permis de découvrir ce roman et son autrice.
Téo Tancrède, jeune tennisman au parcours atypique, vient juste d'intégrer le circuit professionnel lorsqu'il apprend que sa mère, Hélène, est atteinte d'un cancer. Pour tenter d'exaucer son ...
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