Au pays des Eucalyptus de Elizabeth Haran
Publié aux éditions de l'Archipel
Résumé :
Nola Grayson est une jeune préceptrice en avance sur son temps. Mais, en 1910, la bonne société londonienne ne veut pas d'une enseignante aux méthodes pédagogiques jugées subversives. Ne prône-t-elle pas, entre autres, l'émancipation de la femme ?
Aussi, quand Nola se voit proposer un poste à des milliers de kilomètres de chez elle, en Australie, décide-t-elle de tenter l'aventure. Pleine d'optimisme.
Mais, une fois arrivée sur l'île continent, elle déchante. Les habitants de cette partie reculée du bush attendaient un instituteur. Quelle n'est donc pas leur surprise de voir débarquer une femme... Nola parviendra-t-elle à s'imposer dans cette terre dure et inhospitalière ? Et à trouver le bonheur ?
À propos de l’auteure :
Née en Rhodésie, l’actuel Zimbabwe Elizabeth Haran réside avec sa famille à Adélaïde, en Australie. Ses romans, publiés dans dix pays, se sont vendus à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde. Aux éditions de l’Archipel ont paru Le pays du soleil rouge et Étoiles dans le ciel du Sud.
Mon Avis :
Avant de commencer ce roman, je connaissais déjà Elizabeth Haran pour avoir lu un de ses précédents romans publiés aussi aux éditions de l’Archipel, Étoiles dans le ciel du Sud, où j'avais déjà pu apprécier son talent de conteuse. Lorsque j'ai vu ce livre, j'ai tout d'abord craqué pour sa couverture avec des couleurs chaudes, et bien sur, le résumé a fini de me convaincre. En le lisant, je me doutais que j'allais passer un bon moment de lecture. Je ne sais pas comment l'expliquer, je ressens ce genre de choses avant même d’ouvrir le livre. Et maintenant que je l'ai fini, je peux déjà vous dire que je ne me suis pas trompée, j'ai adoré cette lecture et je n'ai qu'un seul regret maintenant, c’est de l'avoir fini, tellement je m'y sentais bien.
J'ai donc fait la connaissance de Nola. C’est une jeune femme préceptrice et enseignante pour les enfants dans de grandes familles londoniennes. Elle est très en avance sur son temps, défend ses idées d’émancipation féminine bien en avance sur son temps, et cela ne plaît pas toujours aux patrons qui l'emploient. Après un énième renvoi, elle se voit proposer un travail d'enseignante dans un domaine en Australie. Elle a envie de tenter l'aventure et de se rendre dans ce pays qu'elle ne connaît pas. En plus, elle connaît une grosse déception amoureuse, ce qui finit de la convaincre. Nola aime le nouveau, elle n'aime pas faire comme tout le monde, elle est donc pleine d'espoir et d’optimisme quand elle embarque sur le bateau l’emmenant vers un autre continent. Le problème est qu'elle n'avait pas prévu la réaction des gens qui allaient l'accueillir, ils avaient demandé après un instituteur homme, l'agence leur avait dit qu'un certain Nolan allait arriver, et non Nola. La confusion va mettre en colère le vieux propriétaire du domaine où Nola doit se rendre. Langford est un vieux ronchon qui ne veut surtout pas voir une femme dans sa maison. Nola se heurte donc déjà à ce premier désagrément. Elle va devoir aussi imposer sa présence au père des trois enfants dont elle doit s'occuper, Galen. Il est vrai que ces deux hommes ont connu de terribles histoires avec leurs femmes respectives, leur réticence vient de là. Mais Nola ne l'entend pas de cette façon. Elle va devoir user de toute sa diplomatie pour arriver à se rendre utile. Et il faut aussi qu’elle s’habitue à la vie australienne, dans le bush, avec la sécheresse, le manque d'eau qui entraîne un rythme de vie différent. La force de caractère de Nola va-t-elle l'aider à s'adapter…je vous laisse le découvrir en lisant ce livre.
Je me suis tout de suite très vite attachée à Nola, et surtout, je l'ai tout de suite aimée. C’est un personnage féminin fort, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle est très en avance sur son temps dans ses pensées et ses actes. Pour elle, la femme est l’égale de l'homme, elle ne supporte pas la discrimination, elle fait faire des sports réservés aux garçons à des filles. Bien entendu, on est au début du XXème siècle, en 1910, ces idées choquent, pour beaucoup, une femme ne doit pas se montrer et donner ses idées. En Australie, elle va se heurter à encore plus de machisme, les hommes se sentent les plus forts, et la femme n'est bonne qu'à faire la cuisine et le ménage. Nola va savoir imposer son style, tout en mettant une touche féminine dans tout ce qu’elle fera. Même si elle se heurte à une nature souvent hostile et à des hommes rudes, elle saura imposer par la douceur ou la force ses idées. Elle sait aussi s'adapter, elle est curieuse et aime apprendre et connaître tout du bush australien avec les aborigènes, leur mode de vie, leur médecine, leurs rites, ou encore sur le travail des fermiers, le convoi des bêtes. C’est une femme très moderne dans ses pensées et ses actes, et tout en douceur, elle arrive à s'imposer et à se montrer indispensable pour ceux qui l'entourent.
Les personnages masculins ne sont pas en reste, ils sont également intéressants à suivre. Avec des caractères pas commodes non plus. Souvent très rustres, ils ne voient pas d'un bon œil l'installation d'une femme chez eux. Ils sont aussi tellement pris par leurs problèmes pour mener l’élevage et faire vivre la ferme, qu’ils en oublient les enfants qui vivent avec eux. J'ai beaucoup aimé la petite Shannon qui s'attachera très vite à Nola. Son père l’habillait comme un garçon, Nola va changer ça dès son arrivée, et la petite fille va pouvoir s’épanouir.
On se doute, bien sûr, qu'il y aura des airs de romance, mais franchement, je me suis demandée bien souvent entre qui et qui. Et ce n’est pas vraiment le sentiment qui prédomine tout le long du livre. Cette romance arrive très tard, quasiment à la fin du livre, et je dois dire que j'ai plutôt apprécié cela. J'ai aimé que l'accent ne soit pas porté sur des histoires de cœur, mais plutôt sur la vie dans le Bush australien, la place des femmes dans cette société très masculine. Cela fait plusieurs livres que je lis avec comme toile de fond l'Australie, mais c’est le premier où j’ai trouvé la place des Aborigènes si importante. J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur eux, sur leurs rythmes de vie, sur leurs croyances, sur leurs façons de vivre et de se lier avec les hommes qui colonisent leur pays.
Ce livre est vraiment passionnant. Je me suis régalée avec lui. Je l'ai lu en lecture commune avec une amie, on se donnait deux chapitres à lire par jour, et je dois bien avouer que ce rythme m'a permis d’encore plus apprécier ma lecture. Je l'ai dégustée petit à petit, et pourtant ce n’est pas l’envie de lire plus vite qui m'a manqué. Cette lecture commune m'a permis d'encore plus apprécier ma lecture, j'avais hâte chaque jour de me replonger dedans.
Le style de Elizabeth Haran est toujours aussi bon, fluide, elle sait faire passer les sentiments au travers de ses personnages, elle sait les rendre très humains, très réels, je les ai regardés évoluer comme s’ils existaient réellement devant moi. Les décors sont très bien décrits, sans jamais alourdir le texte, l'ambiance aussi, j'ai ressenti la chaleur sur ma peau, la sécheresse de l'air. Je m'y croyais vraiment.
L'attachement aux personnages s’est fait très facilement, et pourtant, le choix narratif de l'auteure est à la troisième personne du singulier, qui n'est pas celui que je préfère pour rentrer dans la peau des personnages, mais là, je n'ai pas ressenti de différence. J'ai très bien réussi à vivre aux côtés de Nola, à la regarder évoluer, j'ai ressenti ses peines, ses joies, ses peurs. Je l'ai quittée à regret, comme on laisse une amie.
La lecture est addictive, rythmée par les péripéties que peuvent vivre les personnages, et ce, jusqu’à la fin. D'ailleurs, plus j'approchais de la fin et plus j'avais du mal à lâcher mon livre tellement je voulais savoir. Le final est beau, plein d’espoir pour le futur.
Je suis vraiment très contente d'avoir lu ce livre et de l'avoir dans ma bibliothèque, je crois que je le relirai avec plaisir. Si vous aimez les voyages, les dépaysements, les histoires avec un personnage féminin fort et moderne, en avance sur son temps, qui sait montrer sa force autant que ses faiblesses, découvrir un pays avec son climat hostile, ses habitants habitués à vivre à la dure, si vous aimez tout ça, ce livre est fait pour vous et je ne peux que vous conseiller de le lire.
J'ai passé un excellent moment de lecture avec Elizabeth Haran et ses personnages. Je vais continuer à la suivre et guetter sa prochaine publication. Je vais aussi essayer de me procurer le roman que je n'ai pas lu d’elle Le pays du soleil rouge, j'ai très envie de retrouver son univers.
J’envoie, au travers de cette chronique, mes remerciements à Elizabeth Haran pour tout ce qu'elle me fait vivre pendant la lecture de ses romans, je sais bien qu'elle ne me lira pas, mais j'aime à croire que cela peut l'atteindre tout de même. Je remercie également Mylène des éditions l’Archipel pour sa gentillesse et sa bienveillance.
/https%3A%2F%2Fwww.ecriture-communication.com%2Farchipel%2Fwp-content%2Fuploads%2Fsites%2F2%2FBAT_HARAN_AU_PAYS_DES_EUCALYPTUS.jpg)
Nola Grayson est une jeune préceptrice en avance sur son temps. Mais, en 1910, la bonne société londonienne ne veut pas d'une enseignante aux méthodes pédagogiques jugées subversives. N...
https://www.editionsarchipel.com/livre/au-pays-des-eucalyptus/