Le clocher de Noël et autres crimes impossibles par un collectif d'auteurs

Publié aux éditions de l’Archipel

Résumé :

Les meilleurs crimes impossibles, de Conan Doyle à Maurice Leblanc, en passant par Chesterton et Melville Davisson Post, sélectionnés par Roland Lacourbe, spécialiste du roman d'énigme.

Un ministre britannique foudroyé alors qu'il était sous la surveillance de trois gardes du corps dans les sous-sols de la banque d'Angleterre...

Un scaphandrier poignardé au fond de l'océan alors qu'il se trouvait seul au milieu des petits poissons...

Un gentleman assassiné dans une cabine de plage fermée de l'intérieur à Étretat...

Autant de crimes qui défient la logique et mettent à mal nos raisonnements cartésiens.

Avec Double Assassinat dans la rue Morgue, d'Edgar Allan Poe (1841), apparaissait un nouveau genre au sein de la littérature criminelle : le " crime en chambre close ", qui depuis a fait nombre d'émules.

Dans ce recueil, Roland Lacourbe, spécialiste du roman d'énigme et auteur de nombreuses anthologies, présente 13 classiques du genre, dont Le Suicide de Kiaros (1897), de Franck L. Baum, Le Problème du pont de Thor (1922), d'Arthur Conan Doyle, Thérèse et Germaine (1923), de Maurice Leblanc, et Le Mystère du clocher de Noël (1977), d'Edward D. Hoch.

À propos de l’auteur :

Né en 1938, Roland Lacourbe a toujours été un passionné de cinéma, collaborant depuis les années 1960 à Cinéma, La Revue du cinéma, Téléciné, aux Les Fiches de Monsieur Cinéma depuis leur origine, et publiant des biographies consacrés à des acteurs ou réalisateurs : Harold Lloyd, Kirk Douglas, H. G. Clouzot, Robert Wise, Laurel et Hardy (L'Archipel, 2019), ainsi qu'une étude sur l'Espionnage au cinéma. Mais il est aussi un spécialiste de la littérature criminelle, qui a publié 24 anthologies en trente ans (Rivages, Éditions de l'Atalante, Éditions du Masque, Omnibus)... Chez Archipoche, il a préfacé les rééditions de quatre suspenses d'Ellery Queen.

Mon Avis :

L’année dernière, à la même période, j’ai lu un autre recueil des éditions de l'Archipel, « Crimes et fantômes de Noël » et j’avais déjà pu apprécier de courtes histoires avec Noël comme thème principal.  J'ai donc remis ça cette année avec ce nouveau recueil de nouvelles. J'aime ce format court autant que des romans. En une vingtaine de pages, on a une histoire bien ficelée, avec du suspense, ça peut se lire le soir ou à tout autre moment de la journée, ça ne prend pas longtemps, on peut le soir dans l'ordre qu'on veut. Bref, un recueil de nouvelles est une lecture complètement libre. Cette année, j'ai décidé d'en lire une chaque jour, et pendant la période d'avant Noël, afin de recréer l'ambiance. Et je trouve également original de ne pas lire systématiquement des romances au moment de Noël, mais d’allier cette fête toute douce à des meurtres et des résolutions d’énigmes.

Dans une préface bien détaillée, Roland Lacourbe, spécialiste du roman d’énigme, nous parle justement de ces nouvelles,  de leurs auteurs et du thème commun à chacune. En effet, toutes ces histoires ont pour point commun un crime se passant en milieu clos, un crime inexplicable, à se demander comment il peut avoir lieu vu que tout était clos. Les auteurs montrent énormément d'imagination et de perspicacité pour créer des histoires qui tiennent la route et dont l’énigme semble insolvable. On va en plus croiser de grands noms de la littérature comme Arthur Conan Doyle ou Maurice Leblanc, deux auteurs dont j'ai lus beaucoup de romans, avec leurs héros Sherlock Holmes et Arsène Lupin. J'ai pu aussi découvrir d'autres  écrivains, dont j'avais déjà entendus parler mais que je n'avais pas encore lus. Et quoi de mieux que le format nouvelle pour découvrir le style d’un auteur, et donner envie de lire d'autres romans de lui.

Les treize nouvelles sont échelonnées dans le temps, la première date de 1897 et la dernière de 1977. Un large éventail dans le temps. J’aime beaucoup lire des romans écrits dans l'ancien temps, le style est plus ampoulé, plus chic, avec un accent très british pour certaines nouvelles. Je suis assez fan de ce style de littérature plus ancien. Cela donne un côté vieillot et en même temps très chic.

Je ne peux, bien évidemment, pas vous parler en détail des histoires, mais je vais tout de même vous les nommer ainsi que leurs auteurs et je vous donnerai à la fin mes préférées.

Alors la toute première est écrite par Frank L. Baum en 1897 et s'intitule Le suicide de Kiaros, une sombre histoire de détournement d’argent qui va transformer un suicide en meurtre. Très bien écrite, avec une résolution assez attendue mais intéressante.

Les diamants disparus de Matthias McDonnell Bodkin a été écrite elle aussi en 1897, c’est la première enquête de Paul Beck, où comme son nom l’indique des diamants ont disparu d'une ingénieuse façon. Une histoire sans drame ni sang, mais très addictive.

L’homme volatilisé a été écrite par deux auteurs qui ont collaboré ensemble pour écrire une anthologie. Cette nouvelle ci date de 1901 et raconte l'histoire d'un homme qui, invité dans une famille espagnole venant du Brésil, disparaît. Comment est-ce possible, il n'est jamais sorti de la maison et on ne retrouve pas de corps…Une histoire très bien menée et très intéressante par la tricherie effectuée.. il est vraiment dommage que les écrits de ces deux auteurs n'aient jamais été traduits en français.

Dans la boule de cristal à été écrite en 1906 par Jacques Futrelle, disparu tragiquement dans le naufrage du Titanic.  Cette histoire mêle astucieusement l’enquête policière au domaine de la voyance. Un homme consulte un voyant qui voit l'homme mourir dans sa boule de cristal. Est-ce vrai, peut-il aller contre, et comment…j'ai trouve cette énigme très astucieuse.

Le mystère Doomdorf a été écrite en 1914 par Melville Davisson Post, homme politique et écrivain. Cette histoire propose une énigme déconcertante avec un homme retrouvé mort dans sa chambre, personne n'est entré, et personne n'a pu en sortir vu que la fenêtre donne sur un à-pic…le mystère est entier et la résolution assez dingue. J'ai beaucoup aimé cette histoire aussi.

Dans Le problème du pont de Thor, j'ai retrouvé avec un très grand plaisir Sir Arthur Conan Doyle et surtout Sherlock Holmes et son fidèle Watson. J'avais déjà lu cette histoire mais je ne m'en suis aperçue qu’à a fin avec la résolution de l’énigme de cette femme retrouvée morte sur un pont, tout désigne sa gouvernante car l'arme est retrouvée dans son armoire, mais celle-ci crie son innocence. Il faudra toute la perspicacité de Holmes pour trouver la solution. Une très bonne énigme avec un mystère entier jusqu’à la fin…

La chambre de la mort a été publiée en 1922 et écrite par Frederick Irving Anderson, inconnu en France et pourtant un brillant auteur d'histoires criminelles. Cette histoire raconte l'achat d'une auberge par un couple, mais tous ceux qui vont dormir dans une certaine chambre, y trouvent la mort. Que s'y passe-t-il…là est le mystère. J'ai cru que cela relèverait du fantastique, mais non, il y a bien une explication plausible. Je me suis fait bien avoir et j'ai beaucoup aimé.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume de Maurice Leblanc dans Thérèse et Germaine, écrite en 1923. Arsène Lupin va prendre l’identité du prince Rénine pour résoudre ce mystérieux crime, un homme retrouvé mort dans sa cabine de plage, fermée. Comment a-t-il pu se faire tuer, alors qu’une vingtaine de personnes sont présentes sur place et qu'il est rentré seul dans la cabine. Quand on a la réponse de l’énigme, on se dit que c’est vraiment très très ingénieux et qu’il aurait été bien difficile de trouver soi-même…

Le vengeur ailé, écrite en 1924, par Gilbert Keith Chesterton, a elle aussi une grande part de mystère, quand un homme est retrouvé mort dans la neige totalement immaculée. On est également dans une sombre affaire d’héritage où le fils adopté élimine ses frères pour avoir l’héritage à lui seul. Pareil, tout est vraiment très ingénieux dans cette histoire.

L'indice de la feuille de thé est une énigme rien qu'avec le titre. Elle a été écrite en 1925 par deux auteurs, Edgar Jepson et Robert Eustace. C’est ce dernier qui était médecin et qui donnait les idées à son complice écrivain. Le mystère est une fois de plus entier quand un homme est découvert mort à la sortie de son bain turc où il allait toujours avec un ami. Tout accuse cet ami justement, à cause de leurs récentes disputes, mais la victime était seule et son ami dans une autre pièce en train de se faire masser. Comment est-ce donc possible. On suit le jugement de cet homme accusé à tort et je suis restée baba devant la résolution de l’énigme, très très ingénieux de la part des auteurs.

Assassinat programmé de C. St John Sprigg, publiée en 1936, fait sans aucun doute partie de mes préférées de ce recueil tellement elle est précise et méticuleuse dans les faits qui paraissent complètement insensés mais qui, après explication, s’avèrent véridiques. Le ministre de l’intérieur anglais a été prévenu par une lettre anonyme qu'il mourrait à une certaine heure, un certain jour. Et malgré toute la surveillance et toutes les précautions prises, ce crime va bien avoir lieu. Impossible, personne ne comprend… et pourtant ! Je l'ai vraiment trouvée très recherchée et précise dans les faits.

Dans Du mouron pour les petits poissons, publiée en 1953, Joseph Commings a l’idée un peu folle de mettre en scène l'assassinat d'un scaphandrier, poignardé, au fond de l’océan. Personne n’est avec lui, il était parti à la recherche de survivants sur son bateau qui venait de couler. Une fois de plus, la résolution de cette énigme est complètement hallucinante,  je n'en suis pas revenue.

Et enfin la toute dernière, celle qui porte le nom du recueil, Le mystère du clocher de Noël, publiée en 1977 et écrite par Edward D. Hoch est un auteur de nouvelles fort connu mais que je n'avais jamais lu. Je crois que je vais me rapprocher de cet auteur et lire d'autres de ses écrits, car j’ai beaucoup aimé cette nouvelle dans laquelle un prêtre est retrouvé mort dans le clocher de l'église, une personne est présente mais est-ce vraiment le coupable, pourquoi le col ensanglanté du prêtre est retrouvé plus bas dans la neige… Comme pour les autres nouvelles, je me suis totalement fait avoir.

Voilà, je trouvais important de vous détailler chaque nouvelle, nommer les auteurs, surtout que les trois-quarts d'entre eux sont des inconnus. J'ai vraiment apprécié chacune d’elles avec une préférence pour Assassinat programmé et celle de Sherlock Holmes, mais elles sont toutes très bien, agréables à lire, hallucinantes dans leurs énigmes, j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce recueil. Je crois d'ailleurs que le mot « hallucinant » revient très souvent dans mon avis, mais c’est ce qui résume le mieux toutes les histoires, s'il ne fallait qu’un mot pour les décrire, ce serait celui-là. Ce format de nouvelles permet aussi de découvrir des auteurs, et j’ai noté quelques noms que je vais essayer de trouver et lire d'autres de leurs écrits. Chaque nouvelle débute par une présentation de l'auteur, de sa vie, de son œuvre, et c’est vraiment très intéressant.

Je ne sais pas si les éditions de l’Archipel ont prévu un nouveau recueil de nouvelles au moment de Noël l’année prochaine, il est un peu tôt pour le savoir, mais en tout cas, je prends rendez-vous avec eux et serais là s'il y en avait un nouveau. C’est un bon moyen d'accompagner les préparatifs de Noël. Et puis la couverture est magnifique et rend l'objet livre très beau dans sa bibliothèque.

Je vous recommande vivement ces histoires, vous pouvez les lire même si nous ne sommes pas dans la période de Noël toutes les histoires ne se passent pas pendant les fêtes, elles peuvent donc être lues à tout moment de l’année, alors n’hésitez pas à les découvrir. J'ai passé un excellent moment.

Je remercie chaleureusement les éditions de l’Archipel pour cet excellent moment de lecture.

Le clocher de Noël et autres crimes impossibles

Un ministre britannique foudroyé alors qu'il était sous la surveillance de trois gardes du corps dans les sous-sols de la banque d'Angleterre... Un scaphandrier poignardé au fond de l'océan...

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