L'évangile selon Jacques Lucas
Publié aux éditions Sindbadboy
Résumé :
Jusqu’à ce jour, j’avais une idée assez précise de ce que pouvait être le bonheur : un appart dans un quartier chic, des toiles vendues à prix d’or avant même d'avoir été peintes, et Mélodie... Mélodie, le modèle que je rêvais depuis toujours de serrer dans mes bras, et qui venait de me rouler la pelle de ma vie…
Ouais, c’était sûrement ça, le bonheur.
Y avait bien cette « Ombre » au tableau, celle qui avait entrepris de nettoyer la ville de ses clochards d’origine maghrébine, mais c’était tellement loin d’ici, dans les rues sombres…
Et puis, ce matin-là, en rentrant, j’ai trouvé cet attroupement devant mon immeuble, et tous ces flics chez moi, à l’étage… C’est là que le cauchemar a commencé, et que les souvenirs de ma vie d’avant ont refait surface.
Et si l’assassin, c’était tout simplement moi, David Huxley…"
À propos de l'auteur :
1959 aura été marquée par deux évènements capitaux : une canicule, pas meurtrière pour deux sous (de là à dire que les vieux ne sont plus ce qu’ils étaient…), et la naissance de Cyrille Audebert. La face du monde aurait dû en être bouleversée, mais Cyrille, conscient de ses fabuleuses possibilités, mettra toute son énergie à passer inaperçu : un peu d’humilité ne peut pas nuire. Il n’y a guère que ses professeurs de français, invariablement séduites par son charme légendaire, qui se souviennent encore de lui, une larme à l’œil et les mains tremblantes d’un désir toujours intact… C’est aussi à cette période qu’il écrira ses premiers grands succès. Sa Lettre au père Noël 1965 reste ainsi un modèle du genre, moult fois copiée, jamais égalée. Tour à tour fort des Halles, artisan d’art, vendeur ambulant, publicitaire, plombier, chauffeur de maître, mais aussi maçon, joueur professionnel, déménageur et quelques autres étrangetés, dont commercial dans une entreprise de lingerie féminine et dresseur de chèvres, il se destine à rapidement devenir auteur à succès. Cyrille Audebert est l’auteur de deux polars : « L’évangile selon Jacques Lucas » et sa suite « Un temps de chien », déjà d’énormes succès dans sa famille et même un peu plus (un peu d’humilité ne peut pas nuire). De deux romans fantastiques : « Fantôme d’amour » et « Cinquième étage ». Et d’un recueil de nouvelles réunissant tous ses genres de prédilection : « L’ébauche d’une réponse ».
Mon Avis :
J'ai découvert Cyrille Audebert il y a peu, avec un autre de ses romans, Rue de l’échelle, où il racontait la vie de son père. J'avais beaucoup aimé cette histoire et le style de l'auteur très sensible. À la fin de cette lecture, j'avais très envie de le découvrir dans un tout autre genre. Et c’est chose faite avec ce roman ci, qui est un polar à l’état pur. J'ai pu apprécier une nouvelle fois la plume de l’auteur. Je me suis régalée avec ce roman, avec un humour et une autodérision à la Audiard.
J'ai ainsi pu suivre David Huxley, un artiste peintre. Il habite dans un vieil immeuble où il connait le peu de voisins qu'il a. Son père est un milliardaire avec lequel il ne veut plus avoir d'attache. De terribles meurtres sont commis sur des SDF, l’assassin est surnommé « l'Ombre". David n'avait rien à voir avec lui jusqu’au jour où un cadavre est retrouvé dans son grenier. La police va ainsi mener l’enquête. Et notamment, une de ses voisines, Margot, qui est lieutenant. C’est une très belle femme, amoureuse de David, mais ce n'est pas réciproque. David aime Mélodie, la jeune femme qui pose pour lui. David va donc se retrouver mêlé à cette série de meurtres. Le commissaire, qui a une dent contre le père de David, est persuadé qu'il est mêlé à tout cela et fera son possible pour que l’enquête aille dans ce sens. Les meurtres vont se suivre. David va faire des découvertes incroyables, il va mener l’enquête lui aussi car il voudrait bien savoir qui est cet homme qui le suit et pourquoi. David ne saura plus où donner de la tête, jusqu’au final, bouleversant pour lui.
David est un personnage fort attachant et en même temps, je me suis posée aussi plein de questions sur lui, notamment quand on apprend son passé. Ce qui fait que je ne savais pas trop quoi penser, j’étais persuadé de son innocence et en même temps, il me restait quelques doutes. Mais ceux ci se sont aussi portés sur les autres personnages, je les ai tous plus ou moins soupçonnés…mais quand à la fin, la lieutenant Margot émet les mêmes hypothèses que moi et que celles-ci ne sont pas fondées, j'ai vu toute ma réflexion tomber à l'eau. Je dois bien avouer que je me suis fait avoir par l'auteur, j’étais loin de m'imaginer que ce personnage pouvait être le coupable, je n'avais jamais pensé que ce pouvait être lui (ou elle).
L'attachement aux différents personnages se fait très bien malgré une narration à la troisième personne. Je suis d’habitude plus sensible à la première personne, ce « je »me permet de me mettre encore plus dans la peau du personnage. Mais ici, malgré le « il », j'ai tout à fait pu ressentir tout ce que vivaient les personnages. Je me suis aussi bien attachée à David, qu'à Margot, Mélodie, et les autres. Au contraire, je trouve même judicieux de la part de l'auteur d'avoir fait ce choix narratif, il m'a permis de garder une petite distance vis-à-vis des personnes et des faits, et dans un polar avec des crimes, c’est parfois ce qu'il faut pour ne pas être trop atteint. Et les sentiments sont tellement bien décrits par l'auteur qu'on arrive très facilement à tous les ressentir. Ce que j'ai apprécié également, et qui est plutôt rare dans les romans, c’est que les personnages secondaires ont autant d’importance que les principaux. Je me suis attachée autant à eux, et surtout ils avaient pour moi autant d’intérêt que les principaux. Une chose est sûre, c’est que je ne vais pas oublier de sitôt tout ce petit monde créé par l’auteur.
La lecture s'est faite rapidement et avec une certaine addiction. Surtout les cinquante dernières pages. Le début du roman, l'auteur a posé l'histoire, ses personnages, son style, ensuite l'action. L’intérêt monte crescendo et ne baisse jamais, surtout dans les cent dernières pages, là où les crimes s’accumulent, les indices aussi, les soupçons encore plus. Je me dépêchais de lire pour savoir au plus vite, et surtout je ne voulais pas être dérangée pour pouvoir continuer de lire. En plus, plus j’avançais et plus les chapitres étaient courts, rajoutant ainsi encore plus de rythme. Les lieux sont bien décrits aussi et on arrive facilement à les imaginer.
Et bien sûr, cette chronique ne serait pas complète si je ne parlais pas de l'humour que met Cyrille Audebert dans son roman, dans les dialogues et dans les faits. J'ai retrouvé avec grand plaisir cet humour qu'il met aussi dans ses posts sur les réseaux sociaux. C’est un talent inné chez lui. Certains personnages sont des parodies d'humour à eux tout seuls, je pense notamment à la boulangère, un peu nymphomane sur les bords. Je me suis cru plus d'une fois dans un film des années 60 réalisé par Audiard, avec un Bertrand Blier ou un Lino Ventura dans les rôles… J'aime vraiment beaucoup cette dérision et cet humour dans les romans ou les films, je trouve que cela allège le récit, surtout dans un polar avec des meurtres. Car il ne faut pas croire que l'auteur soit un gentil, non, non…il n’hésite pas à faire souffrir ou même mourir des personnages qu'on a pris le temps de connaitre et d’apprécier. J'aime bien quand l'auteur a ce petit côté sadique avec son histoire et avec nous, lecteurs. Tout n’est pas lisse, tout ne se devine pas à l'avance, le bluff est présent, on imagine mais on se fait en fait balader…et rien de mieux qu'une lecture qui surprend.
Je pense que vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment avec ce roman, l’histoire, les personnages et l'auteur. C’est un bon polar à la française, avec beaucoup de réalisme dans les faits, les descriptions des meurtres sont très réels, l'humour est bien présent, et une dose de sensualité fine et savamment dosée complète les ingrédients de cette histoire. J’ai beaucoup aimé, la lecture a été addictive et j'ai été très surprise par la fin. Je vais continuer de suivre et de lire Cyrille Audebert il a écrit une suite à ce roman, Un temps de chien , où on va retrouver deux personnages présents ici, et ça va être un réel plaisir de continuer à les suivre. Je pense donc que je lirai certainement cet autre roman, je suis sûre de passer à nouveau un très bon roman.
En tout cas, je ne peux que vous conseiller de lire ce roman, et d'en découvrir son auteur par la même occasion. Je vous garantis un bon moment de lecture.
Quant à moi, il me reste à remercier Cyrille Audebert de m'avoir sollicitée sur Simplement Pro et proposé son roman à lire.
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L'évangile selon Jacques Lucas
L'évangile selon Jacques Lucas Cyrille Audebert [...] Je remercie... Facebook (Eh oui, on aura tout vu ! Dup remercie facebook !) qui m'a fait découvrir cet auteur via Matahari, qui m'a prêté s...
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