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Marie-Nel lit

Ma douleur, mon regret par Amélia Varin

26 Avril 2020 , Rédigé par Marie Nel

Ma douleur, mon regret par Amélia Varin

Publié chez Erato Editions

 

 

Résumé :

 

Histoire, ou témoignage ? Fiction ou réalité ?

Le harcèlement scolaire touche environ un enfant sur dix. Peut-être que vous êtes ou avez été cet enfant qui souffre de brimades, d'insultes et même de coups ?

J'ai été cet enfant sur dix. J'ai été victime de harcèlement scolaire. Et à travers ce recueil, je vous livre mon histoire. La mienne et celles de bien d'autres.

Avec un espoir. Aussi mince soit-il.

Faire réagir ? Dénoncer ? Non, Crier qu'il est temps de regarder la réalité en face : Non, le harcèlement n'est pas une fiction.

Parce que ça n'arrive pas qu'aux autres...

 

 

À propos de l'auteure :

 

Étudiante en économie dans le but de devenir professeur de cette même matière, Amélia Varin est une lectrice addict. Elle enchaîne les lectures et s'est lancée dans l'écriture à la suite d'un événement qui a bouleversé sa vie tranquille de lycéenne : le harcèlement scolaire. Elle commence donc son aventure avec un recueil de nouvelles sur ce thème, Douloureuse souffrance, quand le gouffre te précipite, publié chez Evidence Editions. Elle sortira par la suite d'autres textes aussi éclectiques que ses lectures.

 

 

Mon Avis :

 

Je connais déjà Amélia Varin pour l'avoir lue dans d'autres écrits, romans ou nouvelles. Je suis touchée à chaque fois par son humanisme, sa franchise. Au travers de l'histoire de personnages, elle fait passer beaucoup de messages sur la vie actuelle, je suis toujours ressortie de ces lectures toute chamboulée.

 

Et ce petit recueil de nouvelles ne va pas faire exception à la règle, j'ai été très touchée par ces personnages et leurs histoires. Je ne vais pas vous parler du contenu de chaque histoire, il y en a huit en tout, certaines plus longues que d'autres, et toutes très intenses. Le livre en lui-même fait un peu plus de cinquante pages, ce serait vraiment dommage de tout vous dévoiler.

Par contre, le thème de chaque histoire est commun puisqu'il parle d'un sujet très difficile, le harcèlement scolaire. Dans un avant-propos bien détaillé et très touchant, Amélia Varin explique le pourquoi de ces histoires. Elle nous raconte qu'elle a été touchée elle-même par ce fléau et elle explique qu'écrire sur ce sujet lui a permis de se libérer d'un poids lourd, même si on ne se défait pas de tels événements de vie.

 

Ainsi, au travers de Manon, Mélanie, Victoire, Mina et bien d'autres encore, elle va retracer les problèmes qu'ils ont au lycée, au collège, dans leurs vies privées. Elles sont meurtries, blessées dans leur intimité, agressées physiquement et parfois juste psychologiquement par des mots durs à entendre. Elles se sentent incomprises, seules au monde, elles n'ont pas d'appui, personne à qui se confier tellement elles ont honte. Certaines vont aller jusqu'à la solution de non retour.

Ce qui est intéressant ici, c'est que l'auteure va raconter la même situation mais du côté des méchants, des bourreaux qui infligent de telles souffrances aux autres. Ces personnes sont parfois prises dans un tel engrenage de violence qu'ils n'arrivent plus à s'arrêter et leur fierté surtout les empêche de le faire. On ne ressent aucune pitié pour eux, aucune circonstance atténuante, même si certains pourraient en avoir. Ils font tellement souffrir les autres qu'il est difficile de leur pardonner. Et pourtant, c'est ce qu'a réussi à faire Amélia Varin avec certains de ces démons personnels. Et c'est un exercice très difficile à réaliser, pardonner à quelqu'un qui vous a fait du mal est quelque chose de très dur. Avec le temps, on y arrive plus ou moins. On arrive surtout à déculpabiliser et à se dire que non, nous n'étions pas coupable.

 

J'ai été très touchée par chacun de ces personnages. Leurs histoires ont fait remonter en moi des souvenirs auxquels je n'aime pas penser, des situations vécues difficilement et qui font encore mal. J'ai réussi à pardonner, ça fait plus de trente ans maintenant, les plaies se sont refermées mais les cicatrices sont toujours sensibles et je pense qu'elles le seront toujours. Avec ce passé, je me suis sentie encore plus impliquée dans les vies des personnages de papier crées par Amélia Varin. Elle a vraiment raconté avec beaucoup de justesse les différents cas, elle est vraie et réaliste, elle n'enrubanne pas les faits, elle les montre tels qu'ils sont, dans leur dureté et leur noirceur. Elle n'hésite pas non plus à montrer le côté le plus sombre, à parler de suicide. J'ai été vraiment remuée par chacune des histoires, elles m'ont fait monter les larmes aux yeux, serrer la gorge. J'ai ressenti beaucoup de peine.

 

Dans son après-propos, Amélia Varin amène des touches d'espoir et de positivité pour tous ceux qui connaissent les mêmes problèmes. Il est possible de s'en sortir, heureusement d'ailleurs, il faut apprendre à vivre avec, et surtout se pardonner soi, on n'est pas coupable, on a subi. Mais difficile d'oublier certains mots, certaines phrases. Seul le temps et un gros travail sur soi peut arriver à les atténuer. L'écriture peut être un moyen aussi d'évacuer tous ces souvenirs et ces souffrances. C'est ce qu'a fait l'auteure, cela lui permet de poser sur papier ses maux tout en amorçant une discussion autour de ce fléau. Car, on ne le répètera jamais assez, mais en parler est tellement important. Bien sûr, c'est trop difficile, la personne atteinte a bien souvent peur, mais pourtant, c'est le seul moyen pour s'en sortir. C'est ce genre de livres qu'il faut mettre dans les mains de tous les jeunes pour les sensibiliser à ce problème, qu'ils puissent parler si ça leur arrive ou qu'ils puissent aider quelqu'un de leur entourage victime de harcèlement.

 

Je ne vais pas m'étendre plus sur le sujet, il faut vraiment lire ce livre, qu'on soit adolescent, adulte, parents aussi, car pouvoir aider son enfant est tellement important pour lui. Le style de l'auteure est toujours aussi bon. Les histoires sont racontées comme des sortes de journaux intimes, où les personnages se livrent en parlant à la première personne du singulier. Ce « je » permet de ressentir encore au plus près ce que vivent tous ces jeunes. Cela rajoute une double émotion. J'ai lu ce recueil rapidement, même s'il a ravivé des souffrances, j'ai aimé chacune de ces histoires, j'ai été émue aux larmes, j'ai vécu intensément toute ma lecture.

 

Je ne peux que vous recommander ce recueil, ça ne peut qu'être bénéfique dans tous les cas possible. Si vous avez vécu la même chose, ça peut vous permettre de mieux cicatriser. Ça peut vous permettre également d'aider les autres si vous voyez de tels cas dans votre entourage. Tout simplement en parler entre vous. N'oublions pas que le harcèlement touche tout le monde à tous les âges, ce sont des petits livres comme ça qui peuvent faire changer les choses.

 

Un grand merci à Amélia Varin pour sa franchise, pour ses mots, et pourtant ça ne doit pas toujours être facile d'écrire et se remémorer de tels épisodes. Merci de m'avoir contactée et proposé son livre.

 

Pour vous procurer ce livre, suivez ce lien

 

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