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Marie-Nel lit

LaRose de Louise Erdrich

27 Mars 2020 , Rédigé par Marie Nel

LaRose de Louise Erdrich

Publié aux éditions Le Livre de Poche

 

 

 

Résumé :

 

Dakota du Nord, 1999. Le ciel, d’un gris acier, recouvre les champs nus d’un linceul. Ici, des coutumes immémoriales marquent le passage des saisons, et c’est la chasse au cerf qui annonce l’entrée dans l’automne. Landreaux Iron, un Indien Ojibwé, vise et tire. Et tandis que l’animal continue de courir sous ses yeux, un enfant s’effondre. Dusty, le fils de son ami et voisin Peter Ravich, avait cinq ans.
Ainsi débute le nouveau roman de Louise Erdrich, qui vient clore de façon magistrale le cycle initié avec La Malédiction des colombes et Dans le silence du vent. L’auteure continue d’y explorer le poids du passé, de l’héritage culturel, et la notion de justice. Car pour réparer son geste, Landreaux choisira d’observer une ancienne coutume en vertu de laquelle il doit donner LaRose, son plus jeune fils, aux parents en deuil. Une terrible décision dont Louise Erdrich, mêlant passé et présent, imagine avec brio les multiples conséquences.

 

 

À propos de l'auteure :

 

Louise Erdrich est née en 1954 dans le Minnesota. D’origine germano-américaine et amérindienne, elle est l’une des grandes voix de la nouvelle littérature indienne d’outre-Atlantique. Auteure de La Chorale des maîtres bouchers, de Love Medicine ou encore de Ce qui a dévoré nos cœurs, son écriture a les accents de William Faulkner et Toni Morrison. Récompensée par de nombreux prix littéraires, elle a été distinguée en 2012 par le prestigieux National Book Award et, en 2015, par le Library of Congress Award. 

 

 

Mon Avis :

 

C'est le troisième livre de la sélection de mars du Prix des Lecteurs du Livre de Poche que je lis. J'aime ce prix car je fais des découvertes et des lectures que je n'aurais sûrement pas fait en temps normal. Et là, c'est une totale découverte puisque je ne connaissais ni l'auteure ni le livre. Je ne me souviens pas non plus l'avoir vu passer lorsqu'il est sorti en format broché. J'ai tout de suite beaucoup aimé la couverture du livre au format poche, et le résumé me tentait assez puisqu'il allait m'emmener en terres indiennes à notre époque actuelle.

 

J'y ai ainsi fait la rencontre de Landreaux, il est indien et vit dans le Dakota du Nord. L'action commence très vite puisqu'on retrouve Landreaux en train de chasser. Il vise un cerf, tire, mais voit l'animal se sauver et surtout un corps s'effondrer. Il s'agit d'un enfant, Dusty. Il est le fils de son ami Peter qui vit près de chez lui et il a cinq ans. C'est, comme on peut se l'imaginer, le drame pour les parents du petit garçon mais aussi pour la famille de Landreaux. Il décide, avec sa femme Emmaline, de suivre une vieille tradition indienne qui dit qu'il doit donner son plus jeune fils à la famille en deuil pour remplacer celui disparu. C'est ainsi que LaRose (qui est bien un garçon) va se retrouver à vivre dans une autre famille avec une grande sœur, mais surtout en remplacement d'un enfant disparu. Landreaux, et surtout Emmaline, vivront mal cette séparation. Et Nola, la femme de Peter, va trouver en LaRose un réconfort de la perte de son fils.

 

On va ainsi suivre LaRose dans sa nouvelle famille, à essayer de compenser la perte d'un enfant mort. Mais pas que. On va vite se rendre compte qu'il y a tout un imbroglio entre les différents personnages adultes, avec certains se connaissant depuis leur plus jeune âge, avec un passé pour certain tellement lourd qu'il pèse énormément sur les actes du présent.

Et c'est là que pour moi, le bât blesse. Je ne pourrais pas vous raconter quoique ce soit de plus, car je n'ai pas compris le reste de l'histoire. J'ai eu beaucoup de mal à suivre les personnages et à savoir qui était qui. Quand j'ai vu arriver les parties concernant le passé, je me suis dit que ça y est, j'allais enfin comprendre, alors oui, certains points se sont reliés, mais pas tous. J'ai eu la sensation d'avoir un puzzle avec des pièces qui ne correspondaient pas et du coup, j'étais dans l'impossibilité de les rejoindre. Cela vient peut-être de moi, pourtant, j'ai pris des notes, j'ai remonté dans les pages précédentes pour chercher des explications mais non, je suis totalement passée à côté. En lisant le résumé, je me suis aperçue qu'il était dit que ce roman clôturait un cycle commencé par deux autres romans. Alors est-ce que c'est à cause de cela que je n'ai pas du tout réussi à comprendre, est-ce qu'il valait mieux avoir lu les deux précédents pour comprendre celui-ci, se mettre dans l'ambiance. Je ne sais pas. Mais je me demande tout de même si ce n'est pas lié.

 

Je n'ai pas réussi non plus à m'attacher aux personnages. Et pourtant, ils ne vivent pas des situations très simples, et leur vie est assez marquée par les drames. Mais non, aucun ne m'a particulièrement touchée. Le nom de LaRose est donné aux enfants d'une génération à l'autre, mais je n'ai pas compris pourquoi il était donné ici à un garçon alors que les précédents étaient des filles. Même les mères qui vivent ici le drame de la perte d'un enfant n'ont pas réussi à m'émouvoir. Le choix narratif est fait à la troisième personne du singulier, ce n'est pas le style que je préfère d'habitude pour m'imprégner des sentiments, mais j'arrive toujours à ressentir quelques émotions, et là, rien du tout. J'ai eu l'impression d'être un spectateur qui regardait les scènes se dérouler sans arriver à rentrer dedans ou m'imaginer à la place des protagonistes.

 

Bon, tout ceci n'est qu'un ressenti personnel, je pense que je suis passée complètement à côté de ma lecture. D'autres ont semble-t-il aimé, quand je vois le journal Le Monde dire de ce livre que c'est « du grand art » ou un journaliste du magazine Lire le trouver « envoûtant ». J'ai sûrement dû louper quelque chose, car c'est de loin l'effet qu'il a pu faire sur moi.

Pareil, comme le résumé parlait d'Indien, de légendes indiennes, je pensais que ça allait être un sujet central et largement abordé. Une fois de plus, j'ai été fortement déçue sur ce point. Car à part, la coutûme de l'échange des enfants, et la transmission d'un même prénom d'une génération à l'autre, il est très peu question d'autres rites. Je pensais que le sujet de l'intégration des Indiens allait aussi être plus présent, mais déçue aussi là-dessus.

 

Les chapitres sont en plus très longs, le premier fait plus de cent pages. Ils sont coupés par des parties, mais c'est tout de même très long à lire, surtout quand on n'est pas transporté par l'histoire comme ce fut le cas pour moi. J'ai voulu le finir, il est très rare que j'abandonne un livre, je me suis accrochée à ma lecture. J'attendais toujours un attrait, un quelque chose qui fasse que j'allais être plus captivée. J'ai ressenti cela seulement avec les cinquante dernières pages. Sur un peu plus de cinq cents, c'est peu. Une chose tout de même positive, j'ai trouvé la dernière partie qui représente le final, plutôt belle et intéressante, même si ça se termine un peu en fin ouverte, c'est sans doute le seul moment où j'ai ressenti un petit quelque chose en émotion. Un autre détail qui peut déstabiliser, c'est l'absence de tiret pour annoncer les dialogues. Ils sont inclus dans le texte avec un simple retrait à la ligne. C'est troublant au début, car on ne sait pas trop qui parle et surtout si c'est du dialogue ou du texte. Mais sincèrement, je m'y suis faite assez facilement, et je ne m'en rendais plus compte au bout d'un moment.

 

Je ne vais pas continuer à enfoncer ce livre par cette chronique négative. Je n'ai pas l'habitude d'en écrire, c'est très difficile pour moi, car je trouve déjà qu'un livre mérite une reconnaissance de la part du lecteur envers un auteur qui a essayé de l'emmener dans son univers. Là, je suis passée complètement à côté, mais je le répète, ceci est mon avis personnel, mon ressenti, et je vous invite sincèrement à vous faire votre propre opinion en lisant ce roman. Comme on dit, on est jamais aussi bien servi que par soi-même. Et un livre qu'une personne n'aime pas peut être aimé par une autre, et vice versa. Ça ne l'a pas fait pour moi, ça ne me laissera pas un souvenir, à part celui de ne pas avoir compris le fond comme la forme de l'histoire.

 

Je vous invite vraiment à lire ce livre pour vous faire votre propre idée dessus. Je suis tout de même contente d'avoir réussi à lire ce roman jusqu'au bout. Je n'aime pas abandonner une lecture, par respect pour l'auteure. Je pense que je tenterai de lire les autres romans de Louise Erdrich, peut-être reprendre cette sorte de « trilogie » ou de cycle comme il est dit dans le résumé, pour voir si c'est à cause de cela que je ne suis pas arrivée à comprendre ce roman. Ça me questionne beaucoup, car je ne suis pas du genre à ne trouver que du négatif dans une histoire, j'arrive d'habitude, à trouver du positif, des messages..mais là, rien et ça m'intrigue beaucoup...

 

Je remercie tout de même le Livre de Poche de m'avoir permis de découvrir ce roman et de m'avoir ainsi permis de me remettre pas mal en question sur mes ressentis de lectrice.

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