Ils ont rencontré John par Ludovic Metzker
Publié en Auto-Édition
Résumé :
Je m’appelle Samantha, j’ai 16 ans.
À mon journal intime, j’ai avoué être victime de harcèlement scolaire et de violence.
Je lui ai révélé mes intentions qui font suite à ce drame qui a détruit ma vie.
C’est ce jour-là qu’il est intervenu et qu’il m’a fait la promesse de me protéger.
« Pour sauver Samantha, il va réveiller le démon qui est en lui ».
À propos de l'auteur :
Ludovic Metzker voit le jour à Paris, le 28 juin 1974. Amateur d’histoire et de mythologie, l’auteur voue une passion pour la lecture grâce à des auteurs comme Boris Vian, Alexandre Dumas ou encore Bernard Cornwell et débute l’écriture d’un premier essai lors de ses 20 ans. Mais il commencera la création de son premier projet en 2013 avec la saga L’homme sans nom et la saga Et si demain n’existait plus ?
Commercial dans la bureautique, ancien responsable d’achat dans le prêt-à-porter féminin, passionné d’informatique, de cinéma, l’auteur imagine des mondes qui se veulent novateurs tout en mélangeant les genres.
Mon Avis :
J'ai découvert Ludovic Metzker avec le premier tome de Et si demain n'existait plus et avec une nouvelle La grotte. C'est la première fois que je le lis en tant qu'auteur de thriller, ses autres romans étant plutôt du genre fantastique. J'ai eu le plaisir de lire ce nouveau roman en avant-première, il traite d'un sujet grave et toujours d'actualité, malheureusement, le harcèlement. Ludovic Metzker en parle avec beaucoup de justesse, remuant pas mal de choses en moi, des blessures qui ne cicatrisent jamais vraiment.
On va suivre une adolescente, Samantha. Elle est lycéenne, a des amies, des parents qui s'occupent beaucoup plus de leur carrière que de leur fille. Elle se sent délaissée par eux et ne trouve du réconfort que dans son journal dans lequel elle raconte tout. Elle va relater dedans tous ses problèmes d'adolescente, tout ce qu'elle entend au lycée venant de garçons aux idées pas très nettes, mais aussi des gestes et des réflexions qui la font se sentir très mal dans sa peau. Elle se sent seule dans ce monde d'adultes où la violence est le principal ingrédient des journées. Une personne va venir changer le quotidien de Samantha, un nouveau proviseur qui n'a pas sa langue dans sa poche, un nouveau voisin qui n'a pas froid aux yeux. Samantha rencontrera John et tout va changer dans sa vie.
Je ne peux vous en dire davantage, ce serait spoiler et ce serait vraiment dommage. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'entre Samantha et John, ce sera tout sauf une romance. Disons que Samantha aura enfin en face d'elle quelqu'un qui saura l'écouter et la comprendre, quelqu'un qui lui fera une promesse et chose assez nouvelle pour elle, qui saura la tenir. Je me suis très vite attachée à Samantha, et ai eu envie de la protéger. Ce qu'elle est et ce qu'elle vit me renvoient à certains souvenirs de ma propre adolescence. Elle est surtout plus forte qu'elle ne le croit, elle trouvera en John un ami, un confident, un père qui est trop effacé dans sa vie.
Ludovic Metzker a su très bien se mettre à la fois dans la peau de l'adolescente et dans celle de l'adulte qu'est John. On en apprendra un peu plus sur lui au fur et à mesure du déroulement de l'histoire, et croyez moi, c'est loin d'être un enfant de choeur! J'ai tremblé plus d'une fois pour Samantha, qui va vivre des atrocités. Elle fait preuve d'un grand courage pour encaisser tout ce qu'elle peut connaître. John est un personnage à double facette, les jeunes le prennent pour quelqu'un de gentil et soumis, habitude qu'ils ont d'être avec les adultes. Mais quand ils vont découvrir la vraie nature de cet homme, ils ne vont pas être au bout de leurs surprises. Et nous non plus, en tant que lecteurs. Je ne m'attendais pas à ce que ça aille tout de même jusque là.
L'attachement à Samantha est renforcé par le choix narratif de l'auteur. Celui-ci est double, puisqu'il emploie à la fois la première personne du singulier quand il relate les pages du journal de la jeune fille et il emploie également la troisième personne quand il s'agit des chapitres avec John. Ce « je » qui représente Samantha, nous fait ressentir en profondeur ce qu'elle vit et ce qu'elle ressent, et c'est vraiment très difficile de ne pas être touché par elle, ou alors il faut un cœur de pierre. Même John, qui est un homme très dur et froid, aura sa carapace qui se fendille devant elle. J'ai aimé les suivre tous les deux, voir leur évolution à chacun. Les problèmes se succèdent et se résolvent à la manière de John qui est loin de faire dans la dentelle, comme on dit.
Ludovic Metzker parle d'un sujet difficile, et pourtant, comme il est important de dénoncer toutes ces paroles, tous ces gestes qui relèvent du harcèlement. En période de rentrée scolaire, ce roman tombe plutôt bien pour pousser les jeunes à se confier, à des amis, à des professeurs ouverts d'esprit. Et en même temps, il est très utile pour nous adultes, qui avons des enfants ou qui sommes en contact avec des jeunes. Il faut rester ouvert à la discussion, ne pas banaliser ce qu'ils peuvent vivre, les écouter et surtout faire, en parler aux bonnes personnes pour que de tels actes cessent. Il faut réconforter ces jeunes qui vivent dans la peur de l'autre. Pour tout ça, la lecture de ce roman peut aider à ouvrir les yeux.
Il faut tout de même que je vous prévienne que l'auteur est un peu comme son personnage masculin, John, il n'a pas froid aux yeux et met les justes mots sur ce qui doit être dit. J'ai parfois trouvé les scènes un peu trop violentes, criantes de vérité, c'est sûr, mais parfois un peu trop pour moi, ou alors je suis trop sensible. En tout cas, il faut savoir, avant de commencer ce roman, que les scènes sont racontées dans leur réalité, dans ce qu'elles peuvent avoir d'ignobles et de monstrueux. Certaines m'ont particulièrement touchée et ont résonné en moi, j'ai eu parfois un peu de mal. Ce sentiment est renforcé par l'écriture très visuelle de Ludovic Metzker, et c'est sans doute pour cela aussi que les scènes ont parfois été difficiles à vivre pour moi. J'ai vu se dérouler les scènes devant mes yeux, ce roman m'a fait penser à certains films d'action que l'on voit. D'ailleurs, à quand l'adaptation télé de cette histoire ? Il y a tous les ingrédients pour en faire un bon..
L'auteur signe son premier thriller avec ce roman. Je rajouterai qu'il a mis dedans tout de même une touche de fantastique et que j'ai retrouvé certains aspects de lui que j'avais lus dans ces précédents romans. Vous comprendrez mieux de quoi je parle quand vous apprendrez qui est réellement John. Alors, fait troublant pour moi, autant les scènes et les événements relatés sont plus vrais que nature, autant ce qui concerne John, qui il est véritablement, relève plus du monde de l'imaginaire. J'aurais peut-être aimé avoir un héros plus réaliste, que j'aurais pu rencontrer dans la vie. Disons qu'il y a dans John différentes personnalités, des authentiques, et d'autres moins.
Ce roman m'a profondément touchée, énormément remuée. Cela fait un petit moment que je l'ai lu et il est encore bien présent dans ma mémoire. Très difficile d'oublier certaines scènes, certaines émotions, des peurs, des terreurs même. Le final est quant à lui complètement inattendu. Je ne m'attendais pas à cela, l'auteur m'a bien surprise sur ce coup là. Cette fin est porteuse d'espoir et pleine de positivité et ça fait du bien après un tel moment de lecture, qui m'a parfois indisposée, et pourtant je suis loin de vivre dans le monde des Bisounours. Mais c'est parfois utile de se rappeler ce que vivent les autres, dans les grandes villes et leurs banlieues. En tout cas, ça me conforte dans mon amour de la campagne et de ses villes plus tranquilles...
Un roman qui se lit vite, par envie de savoir comment tout va se résoudre et comment va s'en sortir Samantha. À lire pour ne pas oublier ce que peuvent vivre nos enfants et qu'ils savent très bien cacher. La lecture de ce roman peut d'ailleurs être le début d'une discussion familiale pour déceler les problèmes que vivent nos jeunes.
Merci à Ludovic Metzker pour cette lecture intéressante et remuante. Je vais continuer à le suivre et à rattraper mon retard sur les romans que je n'ai pas encore lus de lui.