Épidermiques et autres humanités par Bastien Pantalé
Publié en Auto-Édition
Résumé :
Pensées, prose et pulsations.
"Il eût suffi d’une fois, d’un coup de folie – ou de raison –, pour s’apercevoir que c’était cela, la liberté pleine et entière, le choix du roi. Ravir au Temps les clefs du jour, celles de la nuit, s’approprier ses règles pour mieux s’en délecter. Voir vraiment, s’émerveiller de tout, et surtout d’un rien. Nourrir nos corps de mets et d’amour ; bouffer et baiser, pour les plus jouisseurs d’entre nous. S’enivrer à en perdre haleine. Penser, ne plus penser. Aimer à pleins poumons, et jongler à s’en brûler les mains. Narguer les étoiles filantes, les subjuguer par notre immobilisme. Tourner en rond, puis à reculons. Se perdre dans des ruelles secrètes aux guidons de nos bécanes trop longtemps remisées, le vent dans les cheveux, la tête dans les nuages. S’imaginer des ponts, des filins, entre nos cœurs et nos destins. Sentir la pluie fouetter nos visages, et les larmes poindre, pour le seul plaisir de mélanger les saveurs. Vivre un instant, le faire vraiment. Réactiver la fabrique à souvenirs, et prendre de l’élan aussi, pour mieux rattraper le Temps qui file, nos jambes à son cours."
Préface de Sophie Ruaud
Contemplation
Toujours le dernier
Apprivoiser le Temps
[T]Rêve
Ode à l’Onde
Épidermiques
Le berger philosophe
Le temps des mots
ainsi que 3 textes inédits de Fabienne Boerlen, Marin' Maltese et Sophie Ruaud.
À propos de l'auteur :
D’origine bretonne et audoise, Bastien Pantalé explore très tôt de nouvelles contrées. Parcourant la France puis le monde, son enfance d’itinérant et ses multiples voyages contribuent à un sens de l’observation aiguisé ainsi qu’à une ouverture d’esprit lui permettant d’aborder de multiples sujets, dans divers registres. Si sa passion pour le surf se nourrit de liens étroits avec la nature, il y puise surtout l’apaisement et l’humilité nécessaires à son équilibre.
Véritable touche-à-tout, Bastien Pantalé explore également la multitude des registres littéraires, peut-être pour trouver finalement le sien, mais aussi parce que les “cases” ne représentent pour lui qu’une contrainte dont la société ferait mieux de s’affranchir.
Son premier roman, L’Éveil, publié en 2014, annonçait déjà cette insoumission à l’hégémonie des genres. Mélange atypique de polar, science-fiction et romance, la dimension humaine ainsi que l’atmosphère sensorielle qui caractérisent l’auteur y tenaient déjà le premier plan.
Il s’engage ensuite dans un cycle de science-fiction, Ascendance, dont les trois tomes paraissent en 2014, 2015 et 2017. Entre aventure et spiritualité, ce voyage initiatique mêle encore une fois la diversité des genres de l’imaginaire (anticipation, dystopie, space-opera, heroic-fantasy, hard-SF…)
Sublimation, publié fin 2016, répond aux codes classiques du polar et du thriller. Dans la lignée de Seven, le best-seller de l’auteur associe subtilement Art, esthétique des corps, et scènes macabres.
En 2018, De nos propres mains, sa première incursion dans la littérature blanche, reçoit un accueil des plus émus.
La même année, le huis clos Remanere ravit les amateurs d’histoires de zombies.
Société XX voit le jour en 2019. Mûrie de la crise sociale ambiante, cette dystopie s’attaque à la menace totalitaire en projetant le féminisme moderne dans ses dérives les plus absurdes.
C’est désormais dans le Sud-ouest de la France que Bastien Pantalé imagine et construit ses romans. Souhaitant faire voyager ses lecteurs par l’esprit autant que par le cœur, il met un point d’honneur à tisser ses intrigues, à semer ses messages, puis à imbriquer le tout dans des histoires propices à l’évasion et à la réflexion. Un style simple, un rythme fluide, équilibré, et un souci du détail caractérisent l’écriture de l’auteur.
Mon Avis :
J'ai découvert Bastien Pantalé avec son roman L'éveil où il mélangeait savamment le polar à la romance avec une touche de science fiction. Et ce mélange des genres était plutôt réussi. Je découvre ici avec ce recueil d'écrits une facette beaucoup plus intimiste de l'auteur. Je dis écrits à la place de nouvelles, car chacun d'eux ne raconte pas une histoire à proprement parler, ce sont plutôt des réflexions que l'auteur nous partage sur l'humain, la vie, la mort, le temps, l'amour. J'ai pu apprécier à nouveau son style et sa plume. Je me suis régalée avec la poésie qu'il met dans chacune de ses phrases. Il utilise un très bon vocabulaire où les mots ont une valeur importante. Il décrit à la perfection les émotions qui peuvent habiter l'homme. Il nous pousse, nous lecteurs, à la réflexion.. Il est très difficile de rester insensible à ce qu'il dit, nous avons forcément un avis sur le sujet qu'il touche. Avec beaucoup de douceur, il arrive à expliquer ce qu'il pense profondément. J'ai eu l'impression de me retrouver il y a des années en arrière avec mon prof de philosophie (une matière que j'adorais), lorsqu'il nous expliquait les nuances et les différents préceptes de la vie.
Je ne peux vous parler en profondeur de chaque texte, le mieux est de les découvrir par vous-mêmes car c'est tellement mieux de commencer la lecture sans avoir de préjugés, avec un esprit neuf.
Deux textes, Ode à l'onde et Le temps des mots sont écrits sous forme de poésie. Les mots se marient pour faire de jolies rimes et ont surtout du sens. La première va parler de l'eau, cet élément essentiel à notre vie et qui coure dans notre nature. La deuxième, comme son nom l'indique, nous parle des mots, de la force qu'ils ont et de la place qu'ils prennent aussi bien pour celui qui les écrit que pour celui qui les lit.
Contemplation porte bien son nom, puisque l'on va rentrer dans une sorte de méditation contemplative du monde et de la nature qui nous entoure. Très beau, un texte que j'ai relu plusieurs fois tellement il m'a transportée dans un autre monde, calme. Je me suis sentie dans un état proche de celui où je me trouvais après avoir découvert Charles Beaudelaire et ses Fleurs du mal qui reste pour moi une référence.
Toujours le dernier nous parle d'amour, dans un couple, de baisers égarés, de non-dits. Idem, très beau texte où un homme et une femme sont mis en scène.
Ah Apprivoiser le temps, rien que le titre est une invitation à la réflexion... comme j'aimerais apprivoiser le temps, comme tout le monde d'ailleurs. C'est un sujet tellement abstrait et pourtant on a l'impression dans nos vie actuelles de courir toujours après. Bastien Pantalé en parle très bien, il le conjugue à tous les temps, c'est le cas de le dire, et décortique les différentes expressions que l'on a autour du mot temps....prendre son temps, manquer de temps....J'ai beaucoup aimé...
[T]Rêve nous emmène dans ce fabuleux voyage que notre esprit peut faire lorsque l'on dort, ou pas... tout ce que notre inconscient nous montre entre l'imaginaire et le réel. À nouveau, un texte très beau qui fait réfléchir, très intime où l'on rentre dans le jardin secret de tout à chacun.
Épidermiques nous renvoit à nos souvenirs, la peur de traverser un couloir, les sensations ressenties devant un film que l'on partage avec sa moitié, une promenade le long d'un quai, une agression, la magie d'un morceau de musique...Tout ce qui peut nous faire réagir, nous procurer des frissons de peur, de joie, de bien-être et nous faire dresser les poils sur les bras...Bastien Pantalé parle de tout cela si justement. On a tous connu l'une ou l'autre des situations qu'il nous montre, c'est en tout cas criant de vérité et je me suis retrouvée dedans.
Un autre texte que j'ai beaucoup aimé, c'est Le berger philosophe. Comme le nom l'indique, nous allons rencontrer un berger qui...philosophe, bien sûr ! Le texte est écrit sous la forme d'un dialogue entre le berger justement et un être qui se trouve dans l'au-delà. Cet homme a beaucoup de doutes et de questionnements qu'il essaie de régler avec cet autre. Il parle de la bergerie où il se trouve, des autres, de sa vie de philosophe, les croyances de chacun. L'auteur touche beaucoup de sujets à travers ce personnage qui a besoin de réponses à des sujets sur lequel il porte déjà un certain regard. Un texte qui ne peut laisser indifférent non plus et tellement diversifié dans les thèmes qu'il ne peut que nous toucher.
Comme vous le voyez, les sujets sont multiples, beaucoup de notions sur la vie sont abordés, et toujours avec une extrême sensibilité. Certains nous toucheront plus que d'autres selon notre état du moment ou notre propre vécu. Il est vraiment très difficile de rester insensible à ses textes et tous les messages qu'ils transportent.
Ce livre fait un peu plus de soixante-dix pages, je les ai lues avec beaucoup d'attention. J'ai fait plusieurs lectures, la première s'est faite d'une traite. J'ai fait la seconde en piochant de-ci de-là certaines phrases, certaines idées. Plusieurs lectures permettent d'encore mieux s'imprégner de tout ce que l'auteur fait passer.
Et en plus, à la fin du livre, se trouve trois petits textes écrits par trois autres auteurs, Fabienne Boerlen, Marin'Maltese et Sophie Ruaud. Celui de Fabienne Boerlen, Le prix de la magie, m'a particulièrement touchée car il parle de l'empathie, cette façon d'être qui peut parfois être une vraie plaie dans la relation avec les autres...je me suis tellement reconnue dedans...
J'ai également aimé me mettre dans la peau d'un androïde avec L'humanité des machines, le texte de Marin'Maltese et j'ai aimé aussi me plonger dans le bleu avec Sophie Ruaud, dans Rêve en bleu, couleur d'une absence. Ces textes m'ont donné envie d'en connaître plus sur ces auteurs et de lire d'autres textes d'eux.
J'ai passé un moment très riche avec ce livre. Riche en émotions, en sensations, en réflexions. Lire ce genre de textes fait du bien. Cela me conforte dans mon idée de continuer de lire Bastien Pantalé, il me surprend à chaque fois, et j'ai vraiment envie de le retrouver dans d'autres de ses écrits. Je ne peux que vous recommander de le découvrir si vous ne le connaissez pas encore.
Un grand merci à lui de m'avoir contactée sur la plateforme Simplement Pro pour me permettre de découvrir ce livre, sorti récemment. Et merci pour tout ce qu'il m'a fait vivre...
Je vous laisse une petite citation tirée du Berger philosophe, et qui me parle beaucoup.. :
« Ce ne sont pas tant les croyances qui distillent les actes les plus sombres, mais le fait que certaines âmes corrompues se cachent derrière le potentiel divin pour justifier les troubles qu'elles répandent. Que dieu existe ou non n'est pas la question. Il s'agirait plutôt d'éduquer l'esprit humain quant au potentiel de son libre arbitre. »