Pleure pas par L. B.

Publié aux éditions du Saule

Résumé :

C’est l’histoire vraie d’une petite fille.
Plus d’une fois, cette petite fille tombera à genoux sous la violence de la vie, mais à chaque fois elle se relèvera, écorchée, mais toujours debout.
Pourquoi ne pleure-t-elle pas, cette gamine ?
Elle est inexpressive, réfugiée dans une carapace où personne ne peut l’atteindre, car pleurer, c’est être faible, s’exposer, et ça, jamais !
Révoltée, cette petite fille, c’est moi. J’ai été tellement jugée, critiquée parce que je ne pleure jamais, ne montre aucune expression, aucune faiblesse…
« Pleure pas ! Ne pleure jamais devant les autres », c’est la leçon que ma mère m’a apprise chaque jour… Aujourd’hui encore, je ne pleure jamais, j’ai bien appris ma leçon, maman…

L.B. nous livre un témoignage poignant et saisissant sur son enfance. Une manière pour elle de se libérer de ceux qui l’ont ignorée, rabaissée, oubliée mais également de dire que non, rien n’est jamais perdu d’avance…

À propos de l’auteure :

L.B. est née en 1972 en Bretagne dans une commune du Finistère. Petite fille blonde aux yeux bleus, prématurée, chétive et toujours malade. Enfance et adolescence saccagée, elle se rebelle, devient enragée. À 18 ans, elle claque la porte de la DDASS. Très peu instruite, sans aucun diplôme, elle fait du porte-à-porte, accepte tous les emplois qu on lui propose et petit à petit fait son nid. Passionnée de lecture, assoiffée d apprendre, elle se lance dans différentes formations professionnelles, peu à peu son niveau remonte et elle passe son diplôme d employé commercial. Finalement, elle devient agent de nettoyage industriel, métier qui lui plaît par son autonomie. Sa surdité ne l a jamais empêchée de travailler comme les autres. En 2003 elle rencontre son conjoint. Deux ans après, ils ont une petite fille et ils se marient en 2012. L.B. aussi appelée Vilaine blonde de surnom, se prend de passion pour l informatique, crée des groupes et pages d humour sur les réseaux sociaux, un groupe de cuisine, etc. L envie d écrire son histoire, elle y songeait depuis longtemps, mais pour cela, il fallait replonger dans les souvenirs, remuer des blessures mal cicatrisées.

Mon Avis :

Je découvre cette nouvelle auteure à travers ce témoignage poignant et très fort. Elle a décidé de livrer par écrit son enfance pour le transmettre à sa fille. Il est parfois plus facile d’écrire que de parler. Sa plume est tranchante, incisive, percutante. Elle ne mâche pas ses mots, ceux-ci vous pénètrent par leur violence et leur choc. Le rythme est enlevé, vif, les paragraphes sont courts, donnant cet effet d'urgence de vivre et de rattraper le temps.

On va ainsi suivre l'enfance et l’adolescence de l'auteure. Son enfance avec sa mère et un beau-père violent et alcoolique. Elle trouvera mille astuces pour l’éviter. Elle restera tout le temps très attachée à sa mère. Elle vit ces années dans des conditions très dures, dans des logements qui n'ont bien souvent pas de sanitaires, elle n'allait pas à l’école ou le peu qu'elle y allait, elle n'y restait pas longtemps. Adolescente, elle a été confiée à la DDASS, et a navigué de foyers en foyers, de lycées en centre de formation. Elle a fait alors maintes fugues, cherchant toujours à retourner voir sa mère, même si elle devait subir son beau-père. On se doute bien qu'elle a eu de mauvaises fréquentations, mais elle a eu tout de même une chance inouïe de se sortir de cet engrenage infernal. Les séquelles sont nombreuses, physiques mais surtout émotionnelles. Et tout cela sans jamais pleurer, sa mère lui interdisait de le faire, et elle ne le faisait jamais. Elle s’autorisera à pleurer plus tard, quand ces années de galère seront finies, mais même encore maintenant, elle nous explique dans l’épilogue qu’elle pleure très difficilement. En plus de raconter son histoire, l'auteure en profite pour dénoncer un système d'aide des institutions qui font parfois pire que bien. Certains éducateurs ou enseignants feraient bien de revoir leur manière de se comporter avec les jeunes. Comme je l'ai dit plus haut, elle ne mâche pas ses mots et nous livre abruptement et crûment les faits et les horreurs qu’elle a vécus.

Comme c’est un témoignage, tout est bien entendu écrit à la première personne du singulier, j'aime beaucoup car je me suis retrouvée au plus près de la narratrice, dans sa tête, très intime avec tout ce qu'elle peut ressentir. Malgré tout ce qu'elle a vécu, ce récit est un formidable message d’espoir et d'amour de la vie. Elle s'est toujours accrochée, même lorsqu'elle était au plus bas, et elle a toujours réussi à se relever. Aujourd’hui, c’est une maman comblée avec une famille bien à elle et on comprend aisément qu'elle veuille transmettre son histoire à sa fille. C’est un formidable travail de résilience qu'elle a fait sur elle-même.

Même si le récit est parfois dur, j'ai beaucoup aimé suivre cette jeune fille. J’ai eu plus d'une fois envie de l’aider, de lui parler. Il faut un grand courage pour arriver ainsi à se livrer, sans fards. Je trouve que c’est un beau cadeau qu’elle se fait à elle-même avant tout.

C’est un livre assez court, qui se lit facilement malgré la force du sujet. J'ai tellement été plongée facilement dans la spirale infernale que vit l'auteure que je n'ai pas vu le temps passer. Je me demandais toujours si elle allait s'en sortir, et surtout comment. Et en même temps, je savais qu'elle allait y arriver puisque j’étais en train de lire son témoignage.

Peut-être va-t-il déranger certains lecteurs, mais il ne faut pas se voiler la face, ce qu'elle raconte existe toujours. Et si des romans comme ça pouvaient aider à ce que les gens arrêtent d’avoir des œillères et de faire semblant de ne pas voir ce qu'il se passe près d’eux, je trouve que c’est alors un pari gagné pour l'auteure. Car sa mère ou elle auraient pu être aidées si les autorités compétentes avaient bien fait leur boulot….des écrits comme celui-ci sont nécessaires…

Je ne peux donc que vous recommander la lecture de ce livre pour que tout ce qu'a vécu l'auteure ne soit pas vain, que sa transmission puisse aider d’autres vivant des choses similaires.

Un grand merci à elle pour ce témoignage fort que je garderai en mémoire, et qui me conforte dans l’idée que la transmission de nos histoires personnelles est importante pour tout le monde.

Je remercie également les éditions du Saule pour leur service presse d'une grande qualité..

Pleure pas!

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