L'aile des vierges par Laurence Peyrin
Publié aux éditions Calman-Levy
Résumé :
Angleterre, avril 1946. La jeune femme qui remonte l’allée de Sheperd House, majestueux manoir du Kent, a le coeur lourd. Car aujourd’hui, Maggie Fuller, jeune veuve au fort caractère, petite-fille d’une des premières suffragettes, fille d’une sage-femme féministe, entre au service des très riches Lyon-Thorpe. Elle qui rêvait de partir en Amérique et de devenir médecin va s’installer dans une chambre de bonne. Intégrer la petite armée de domestiques semblant vivre encore au siècle précédent n’est pas chose aisée pour cette jeune femme cultivée et émancipée. Mais Maggie va bientôt découvrir qu’elle n’est pas seule à se sentir prise au piège à Sheperd House et que, contre toute attente, son douloureux échec sera le début d’un long chemin passionnel vers la liberté.
Mon Avis :
Je découvre avec ce roman l'auteure, Laurence Peyrin. C'est le bouche à oreille qui m'a fait prendre ce livre à ma médiathèque. J'en entendais du bien, de plus le résumé situe l'histoire en Angleterre et dans un manoir. J'ai pensé à la série Downton Abbey en le lisant, et je ne me suis pas trompée. J'ai retrouvé la même ambiance. Celle d'un manoir avec des maitres et leur personnel de cuisine et de maison. Le tout teinté d'une pointe de Out of Africa puisque le maitre de maison a également une propriété en Afrique. En plus, l'héroïne est passionnée de voyage et surtout de Karen Blixen, l'auteure célèbre de La ferme africaine.
On est à la sortie de la seconde guerre mondiale, l'héroïne, Maggie Fuller, vient de perdre son mari suite à un accident. Elle rêvait de devenir médecin, mais ce contre-temps a mis à mal ses projets personnels. Elle trouve un travail comme femme de ménage au sein d'un manoir tenu par les Lyon-Thorpe. Maggie est une femme de caractère, indépendante et aux idées révolutionnaires. Elle a été élevée par une mère et une grand-mère aux idées avant-gardistes sur la condition féminine. Se retrouver ainsi en femme de ménage, devant obéir sans rechigner, accepter les injustices, c'est beaucoup pour elle et son impétuosité éclatera bien souvent. Elle prendra sous son aile la jeune fille qui travaille avec elle. Mais la vie va s'amuser à créer des liens que Maggie ne pensait pas avoir un jour, ils vont transformer sa vie et lui faire revoir tous les principes qu'elle connaissait.
Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, ce serait vraiment dommage de percer le secret. L'histoire va se prolonger jusque dans les années cinquante avec une Maggie vivant aux États-Unis, car elle a fui l'Angleterre suite à de gros problèmes. Là-bas, elle fera beaucoup plus entendre sa voix, elle aidera les nécessiteux, et notamment les femmes dans le besoin. Elle embrassera une grande carrière aux côtés d'un homme aux grandes ambitions, mais aura-t-elle pour autant trouvé l'amour, c'est une autre question. En tout cas, l'héritage de sa mère et son aïeule sera parfois lourd à porter, elle veut faire aussi bien qu'elles, mais est-ce toujours compatible avec l'amour... elle devra faire preuve de beaucoup de courage pour affronter les adversités diverses et variées.
J'ai beaucoup aimé suivre Maggie. La voir évoluer, défendre des droits que nous avons d'acquis à notre époque actuelle et qui étaient bien fragiles à ce temps là. Et pourtant ce n'est pas si loin, juste une soixantaine d'années en arrière. Laurence Peyrin traite avec beaucoup de justesse et de pudeur de la conditions féminine, le combat pour avoir le droit de disposer de son corps, le problème des avortements clandestins et tous les problèmes qu'ils engendrent et toutes les avancées sociales qui vont avoir lieu petit à petit pour les femmes.
Le roman se laisse lire tout seul. J'ai vite été entrainée dans les péripéties de vie de Maggie. Bien que ce soit écrit à la troisième personne du singulier, on réussit facilement à se mettre à la place de la jeune femme et ressentir exactement ce qu'elle vit. Et ce grâce au style de l'auteure, délicat et précis, elle décrit très bien tous les sentiments qui traversent ses personnages. J'ai vraiment vécu aux côtés de Maggie pendant un peu plus de quatre cent pages. Le roman est divisé en deux parties, l'une en Angleterre et l'autre aux États-Unis. Les lieux sont d'ailleurs très bien décrits avec une belle transcription de l'atmosphère. La vie au manoir, où le respect envers les maitres est de mise, où il faut s'acclimater à la vie très fermée au sein des autres employés. Et au contraire, la vie beaucoup plus libre en Amérique, hors des convenances. Deux sociétés complètement opposées.
J'ai donc passé un excellent moment avec Maggie et les autres personnages. Laurence Peyrin a su créer un monde très réaliste et des scènes criantes de vérité et très cinématographiques. Il est tout à fait possible de s'imaginer les scènes comme si elles étaient jouées au cinéma. Ce roman est une véritable pépite, de par l'histoire, belle et pleine de bons sentiments, romantiques à souhait, et également de par la plume de l'auteure, délicate et sensible. Je suis très contente de cette belle découverte, je vais suivre Laurence Peyrin et je pense me procurer ses autres ouvrages. Elle en a plusieurs à son actif et sa sensibilité me donne envie de la découvrir encore plus.
Je ne peux que vous conseiller ce roman si vous ne le connaissez pas encore ou de lire cette auteure au talent indéniable.
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