Chasses gardées par Raymond Christon
Publié chez La Compagnie Littéraire Éditeur
Résumé :
Bienvenue dans les coulisses de la recherche scientifique en France. Après trente années passées dans différents laboratoires en région parisienne, sous les tropiques et jusqu’aux rives du Saint-Laurent, Antoine Galion dresse un bilan critique de sa carrière. Homo homini lupus est, telle est la première impression qui nous reste après la lecture de ce récit. Même dans les secteurs de travail les plus prestigieux, comme c’est le cas dans la recherche, les bas instincts humains ressurgissent. Plutôt que de servir à son échelle la noble cause de l’accroissement des connaissances dans un climat stimulant, ce chercheur doit subir un système hiérarchique autoritaire et rigide, souvent opaque et dominé par le népotisme, mais aussi faire face au harcèlement moral et à un racisme latent.
La couleur de peau noire d’Antoine Galion n’a pas facilité son intégration dans les différents laboratoires où il aura exercé durant sa carrière. Ostracisé et moqué à maintes reprises, l’homme témoigne de ce climat pesant et contre-productif.
Il s’agit d’un ouvrage honnête, touchant, où l’on sent tout l’amour de l’écrivain pour son métier. C’est aussi la parole d’un homme libre qui dénonce l’injustice et l’ostracisme avec recul et intelligence.
À propos de l'auteur :
Raymond Christon, né en 1944 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) a fait ses études universitaires en France où il a passé l’essentiel de sa carrière de chercheur. Retraité dans le sud de la France, il se consacre à la vulgarisation des connaissances sur la prévention nutritionnelle des maladies cardiovasculaires, mais aussi à l’écriture, la randonnée et les voyages.
Mon Avis :
En voici un témoignage intéressant et humain, mais ô combien réaliste. Raymond Christon brosse à travers son personnage, Antoine Galion, son propre portrait et son expérience de travail. Et on peut dire qu'il va avoir une vie bien mouvementée et qu'il va avoir du mal à se faire accepter à maintes reprises dans son travail. Et tout cela pourquoi ? Eh bien, malheureusement, à cause de la couleur de sa peau.
En effet, Antoine Galion, est d'origine caribéenne. Il est scientifique et travaille dans un centre de recherche agroalimentaire. De Paris, le voilà propulsé dans une filiale sous les tropiques. Là-bas, on lui fait croire qu'il va devenir le directeur du laboratoire, mais le temps passe et Antoine reste toujours au même poste et n'évolue pas. Pire, il sent une certaine animosité contre lui, d'autres personnes sont nommées à sa place, certaines lui feront endosser leurs propres erreurs. Et ces personnes sont généralement blanches et viennent en plus des grandes écoles alors qu'Antoine est universitaire. Bref, on lui fait bien ressentir sa différence et surtout on ne fait pas attention à son travail et aux trouvailles qu'il fait. Lassé, il demande sa mutation. Mais là aussi, c'est un véritable parcours du combattant pour la faire accepter. Et pourtant il a l'accord de l'endroit où il veut aller, mais toujours les mêmes soucis avec ses patrons. Après maintes batailles, il arrivera enfin à partir dans un grand centre au Québec pour une année sabatique de un an. Il vivra une année très riche, l'acclimatation sera surtout difficile au niveau climatique, car ses collègues l'accueillent à bras ouverts, la vie est totalement différente pour lui. L'année écoulée, il faudra repartir en France...
L'auteur, Raymond Christon, souligne avec beaucoup de justesse toutes les difficultés que vivra son personnage. À force d'être rabaissé dans son travail, Antoine se posera beaucoup de questions sur lui-même et viendra à douter de son efficacité. Tout ce qu'il vivra est totalement injuste et donnerait envie de se rebeller, ce qu'il fera, mais au bout d'un moment, la lassitude l'emporte et on le comprend très bien. L'auteur met bien l'accent sur tout cela et également sur le fonctionnement dans le domaine de la recherche en agriculture.
C'est un témoignage émouvant et terrible, qui n'a pas connu de la discrimination au travail, pour soi ou pour un collègue, parce qu'on n'est pas dans une « normalité » que les supérieurs ont décidé. J'ai vécu ces réflexions de la part de mes patrons, pas pour les mêmes raisons, mais cela ne devrait pas exister. On ne devrait estimer une personne que par rapport à ce qu'elle accomplit et pas pour son paraître...enfin, c'est un vaste sujet et un combat de tous les jours...C'est pour cela que des romans comme celui-ci sont importants et doivent être lus. On vit et on ressent les émotions d'Antoine, et d'autant plus que le roman est écrit à la première personne du singulier. Ce « je » très intimiste, permet de se mettre encore plus dans la peau du personnage principal, j'aime beaucoup ce procédé, rentrer dans la tête du héros, voir avec ses yeux, ressentir avec son cœur.
Un roman intelligent qu'il faut lire, sur les problèmes d'un homme à se faire reconnaître selon ses compétences et non sur son apparence. C'est bien écrit, c'est complet, que ce soit au niveau émotionnel comme au niveau professionnel. Tout est bien expliqué et j'ai appris des tas de choses sur la recherche agroalimentaire sans que cela alourdisse la lecture ou soit trop difficile à comprendre. Tour reste très abordable. Et j'aime quand une lecture remplit le double rôle de divertir et d'enrichir.
Je remercie sincèrement Raymond Christon pour cet écrit plein de vérité, ainsi que La Compagnie Littéraire pour cette bonne lecture.
/https%3A%2F%2Fwww.compagnie-litteraire.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2018%2F11%2Fchasse-gardee-hd-485x800.jpg)
Bienvenue dans les coulisses de la recherche scientifique en France. Homo homini lupus est, telle est la première impression...
https://www.compagnie-litteraire.com/livre/chasses-gardees-raymond-christon/