J'ai vendu mon âme en bitcoins de Jake Adelstein
Publié aux éditions Marchialy
Résumé :
Survivrez-vous à la fièvre de l’or numérique ?
En 2014, Jake Adelstein découvre les monnaies virtuelles en même temps que l’effondrement de Mt. Gox, la plus grande plateforme d’échange de bitcoins au monde basée à Tokyo. Celle-ci annonce la disparition de 850 000 bitcoins, l’équivalent de 500 millions de dollars. Contre toute attente, c’est son créateur et dirigeant qui est le principal suspect de la police japonaise : Mark Karpelès, un jeune français qui n’a pas encore 30 ans.
Mark devient alors le centre de la plus grande affaire criminelle de l’ère numérique. Tout le monde veut sa peau : la police japonaise, le FBI et les milliers de particuliers qui ont perdu leurs économies dans ce braquage d’un nouveau genre.
Au cours de son enquête, Jake Adelstein rencontre les pionniers du Bitcoin : idéalistes, geeks, libertariens, profiteurs ou spéculateurs, et tente de répondre à ces deux questions : qui a fait le coup ?
À propos de l'auteur :
Jake Adelstein a signé chez Marchialy deux titres à succès : Tokyo Vice (2016) et Le Dernier des Yakuzas (2017). Il est le premier journaliste étranger à avoir intégré, en 1993, la rédaction du plus grand quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun. Pendant plus de dix ans, ce journaliste américain couvre le trafic d’êtres humains et la corruption. À la suite de son enquête sur les yakuzas, sa famille est rapatriée aux États-Unis sous protection du FBI. Jake Adelstein fera le choix de ne jamais quitter le Japon. Il travaille également pour The Daily Beast, The Japan Times et Vice News. J’ai vendu mon âme en bitcoins est publié en première mondiale chez Marchialy.
Mon Avis :
Voici un livre que j'ai lu rapidement, et pourtant le sujet est loin d'être facile puisqu'on baigne pendant un peu plus de deux cents pages dans l'univers de l'argent, numérique ou réel, avec toutes les magouilles qu'il peut y avoir. Ce livre est une sorte de grand reportage faite par un journaliste qui connait très bien son sujet. Jake Adelstein est un journaliste américain qui s'est fait un nom après son enquête sur les yakuzas, il vit au Japon où il est d'ailleurs devenu prêtre bouddhiste zen.
Après les yakuzas, il va mener cette fois une longue enquête sur la monnaie virtuelle qu'est le Bitcoin. Tout commence par l'arrestation de Mark Karpelès. Il est le dirigeant de la société la plus importante en échange de Bitcoins. Elle est basée au Japon. Le souci est que près de 850 000 bitcoins ont disparu. Le dirigeant de la société est tout de suite accusé et arrêté par la police japonaise. Jake, aidée de Nathalie Stucky, va mener l'enquête de son côté. Mark prétend qu'il est innocent et qu'il s'est rendu compte de rien, Jake veut croire en son innocence. Contrairement à la justice japonaise car, pour elle, toute personne est considérée coupable jusqu'à ce que la police ait les moyens de le prouver. Ce qui fait que Mark va accumuler facilement les jours de garde à vue avant d'être jugé. Jake va ainsi retracer la vie de Mark dès son arrivée au Japon en 2009, ses débuts dans l'entreprise qu'il crée, les failles qu'il va laisser se creuser dans son système qui fait que de l'argent va disparaître sans qu'il ne s'en rende compte. Le journaliste a fouillé profondément dans beaucoup de secteurs, nous expliquant à nous, lecteurs, ce qu'est le bitcoin, ce qu'il représente et surtout tous les travers qu'il engendre. Le bitcoin étant une monnaie virtuelle, il va permettre de financer en toute liberté des ventes de drogues, d'armes, en passant par l'intermédiaire du Dark Web. Jake va avoir à sa connaissance des sociétés qui n'existent que dans l'illégalité. Il va ainsi y trouver mêlées des personnes qui se cachent sous des pseudos et qui ne seront jamais identifiées, mais aussi des agents, des gens éminents dans leur pays. Tout un réseau formant une toile d'araignée inextricable.
Jake nous explique également le fonctionnement de la justice japonaise, et c'est totalement différent de ce que l'on peut connaître. Entre la culpabilité qui est tout de suite annoncée sans être prouvée (le mot « présumé » n'existe pas dans leur vocabulaire juridique) et la multitude de chefs d'accusation que la police trouve et ajoute pour garder l'accusé le plus longtemps possible en prison, on se rend compte de la difficulté pour prouver son innocence. Il ne fait pas bon tomber aux mains de la justice au Japon ! Et surtout, il faut un dossier en béton, une très bonne défense et bien sûr ne pas avoir fait le moindre faux pas dans sa vie car ils décortiquent tout et ne sont pas regardant pour rajouter de vieux dossiers !
Au moment où Jake finit ce livre, le 25 décembre 2018, la justice n'est toujours pas rendue, Mark Karpelès risque un nouveau procès, et les bitcoins ne sont toujours pas retrouvés. Sa négligence risque de lui coûter cher, s'il avait été un peu plus exigeant sur sa comptabilité, l'argent n'aurait surement pas disparu si facilement... C'est hallucinant de voir toutes les ramifications que tout cela peut avoir, dans plusieurs pays.
J'ai apprécié cette lecture, j'ai surtout beaucoup aimé suivre le cheminement et le raisonnement de Jake Adelstein, retracer toute l'histoire de cette entreprise, du bitcoin, de sa facilité pour payer et surtout pour frauder. J'ai appris beaucoup, que ce soit au sujet de la monnaie virtuelle et de tout ce qu'elle peut donner, mais aussi sur l'enquête en elle-même, rendue très intéressante par le journaliste. Il a mené ce livre comme un reportage, que je verrais d'ailleurs bien télévisé. C'est en tout cas un sujet passionnant.
L'auteur a rendu cette lecture abordable par tous, il explique très bien les différents termes, les situations des différentes personnes, les enjeux politiques, les dessous des affaires. Il a une façon de raconter assez passionnante, qui m'a en tout cas fortement intéressée et intriguée.
La lecture de cette non-fiction m'a donné envie de découvrir les autres romans de Jake Adelstein et notamment Le Dernier des Yakuzas. Encore un sujet qui doit regorger de dessous bien secrets et noirs..
Ce livre est à découvrir, parce qu'il parle d'un sujet peu connu et pourtant toujours d'actualité et aussi pour mieux connaître les rouages de la justice japonaise.
Moi je ne peux que remercier Jake Adelstein, même si je doute qu'il lise un jour cette chronique. Et également les éditions Marchialy que je découvre en même temps ainsi que leur bibliothèque hétéroclite qui donne envie.
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" J'ai vendu mon âme en bitcoins " - Éditions Marchialy
En 2014, Jake Adelstein découvre les monnaies virtuelles en même temps que l'effondrement de Mt. Gox, la plus grande plateforme d'échange de bitcoins au monde basée à Tokyo. Celle-ci annonce l...