Impératrice de Chine de Pearl Buck
Publié aux Éditions de l'Archipel
Résumé :
Issue d’une famille pauvre, Yehonala devient à 17 ans l’une des centaines de concubines de l’Empereur, au sein de la Cité interdite. Mais sa beauté et ses dons pour la manipulation lui permettent vite de devenir l’une des favorites du souverain. Jusqu’au jour où, accouchant d’un héritier, elle est nommée... impératrice !
L’accession au pouvoir de cette femme redoutée au sein de la cour, mais adulée par les masses, témoigne aussi de la transformation de la Chine archaïque. Jusqu’où, à force de volonté et de ruse, ne montera-t-elle pas ?
Pearl Buck fait revivre les traditions sacrées, les rites et les mœurs de la Chine impériale. Elle retrace le destin prodigieux et la vie intime de Tseu-hi, l’impératrice qui tint sous sa coupe, pendant un demi-siècle, la plus grande nation du monde.
Mon Avis :
J'avais souvent entendu parler de Pearl Buck, de cette auteur hors du commun, je n'avais jamais eu l'occasion de la lire, c'est maintenant chose faite grâce à la réédition de ce roman dans la collection Archipoche des éditions l'Archipel.
Ce fut une lecture très riche, très dense. Pearl Buck raconte à la perfection, son vocabulaire est à la fois riche et simple, à la portée de tout le monde, et pourtant on rentre dans un milieu pas évident côté langage. Elle décrit très bien les décors, les palais, les paysages,sans alourdir la narration, elle a su recréer cette atmosphère de la Chine du XIXème siècle. Et j'ai également appris beaucoup sur la vie de cette jeune impératrice, sur les us et coutumes de la vie à la cour, avec son lot de trahisons, de coups bas, d'infidélités, tout ce qui peut être quand on parle de pouvoir.
J'ai donc fait la connaissance de Yehonala qui, à 17 ans, va devenir l'une des concubines de l'Empereur. Elle est issue d'une famille simple, c'est un honneur pour elle d'être choisie. Mais elle n'est pas seule et n'est pas encore la favorite.Elle va devenir impératrice et détrôner celle d'avant en donnant un fils et héritier à la dynastie. Elle a de l'affection pour l'empereur, son cœur bat pour un autre homme, mais pour son fils, et pour garder le pouvoir, elle va sacrifier cet amour et se consacrer entièrement à l'éducation de l'héritier, elle va s'instruire, et seconder l'empereur dans ses grandes décisions. L'empereur a une santé fragile, et à la mort de celui-ci, elle devient la régente en attendant que son fils ait l'âge de monter sur le trône. Devenue impératrice douairière, elle va trouver une femme à son fils. Mais son rôle ne va pas s'arrêter là. Tout au long de sa vie, elle sera liée de près au trône, n'hésitant pas à sacrifier des vies pour rester influente et décider de l'avenir du pays. Pays qui est en danger par l'invasion des Occidentaux attirés par la richesse du pays. Yehonala, devenue Tseu-hi, n'aura de cesse de servir son pays, elle prendra parfois des décisions maladroites, elle paraît froide et dénuée de sentiments, mais elle fait tout cela pour le peuple.
J'ai beaucoup aimé suivre la vie de cette femme, tellement forte de caractère. Elle peut sembler parfois injuste dans ses décisions mais elle aura sacrifié toute sa vie, son amour pour le trône et le pouvoir. Elle remontera à plusieurs occasions sur le trône, sera appelée par son peuple « Vieux Bouddha » car à force de prière, la pluie tombera, faisant cesser la sécheresse. Elle sourit de ce surnom, avec l'âge et tout ce qu'elle a vécu, tous les êtres qu'elle aimait qu'elle a vus mourir, elle est empreinte d'une sorte de sagesse, mais garde son regard franc et jeune.
Pearl Buck m'a fait connaître une femme hors du commun, une de celles qui marquent l'histoire, comme la reine Victoria en Angleterre, dont Tseu-hi est la fervante admiratrice. Elle m'a elle aussi fascinée, par sa force de caractère, par sa façon de traverser les années en ne se plaignant pas, en restant en bonne santé, alors qu'elle dort parfois très peu. C'est une grande dame, par tout ce qu'elle peut représenter, elle a traversé ce siècle d'histoire de la Chine en voulant y laisser son empreinte, et elle aura réussi.
Je ne suis pas étonnée que ce roman ait reçu le prix Nobel de la Littérature, tellement il est bien écrit, et tellement il retrace la vie de cette femme hors normes. La lecture s'est faite facilement, il y a pourtant très peu de chapitres, mais il y a tant de rebondissements, de retournements de situation que l'on ne peut pas s'ennuyer une seconde en le lisant.
J'ai beaucoup aimé ce roman, j'ai appris beaucoup, j'ai voyagé dans cette Chine du XIXème siècle avec plaisir, tout en ne bougeant pas de chez moi, c'est la magie des bons romans...
Je ne peux que vous conseiller ce roman si vous ne connaissez pas encore Pearl Buck. C'est pour moi une très belle découverte, je vais lire d'autres romans de cette auteure, elle parle si bien de ce pays envoûtant et énigmatique qu'est la Chine.
Un grand merci aux éditions de l'Archipel grâce à qui j'ai pu combler une lacune..c'est aussi à ça que sert la lecture !