Le rocher de Elisa Sebbel
Auto-Édition
Résumé :
5 mai 1809, cinq mille soldats de l’armée napoléonienne sont déposés sur l’île déserte de Cabréra. Parmi eux, vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ?
Le lecteur vivra avec Angélique ce drame oublié de notre histoire. Il partagera son quotidien, ses émotions, ses moments de joie, de tristesse, de peur, de doute, d’espoir et de désespoir. Il expérimentera la faim, la soif, le froid, la violence mais aussi des instants de bonheur immense, un amour qui emportera la raison et tous les sens et redonnera une raison de lutter, des moments exceptionnels d’amitié, de tendresse, de bonté humaine, il découvrira les ressources inattendues de l’humain quand tout semble perdu… Attrapée entre deux hommes, Angélique l’emportera dans le tourbillon de sa vie. Inspiré de faits réels, ce roman est troublant de vérité.
Mon Avis :
Ce roman est basé sur des faits historiques se rapportant au début du dix-neuvième siècle, au moment où Napoléon Bonaparte va mener de nombreuses batailles Des prisonniers de l'armée Napoléonienne sont envoyés sur l'île de Cabréra, le rocher.
Elisa Sebbel a donné la parole à une des femmes vivant parmi tous ces hommes. Elles sont une vingtaine sur ce rocher parmi cinq mille hommes. Elles sont notamment vivandières (cantinières) ou blanchisseuses. L'auteure relate ici les faits qui se sont passés sur le rocher, elle a juste ajouté de la romance dans les vies de ces femmes et hommes. Elle a fait un travail de recherche conséquent pour nous retranscrire si bien ce qu'il pourrait se passer, les conditions de vie des soldats, leur mode de ravitaillement, les maladies nombreuses et l'incapacité de les soigner correctement.
On suit donc Angélique Delage, cantinière sur l'île, son mari est mort, elle a une amie Marie, veuve également, et maman de jumeaux. Celle-ci va trouver de l'aide près de Victor, Angélique près d'Henri. Angélique avait décidé de s'enrôler dans l'armée pour ne pas être séparée de son mari, Armand, qui trouvera malheureusement la mort. Elle continuera donc seule, avec l'aide de Marie.
Au début de leur captivité sur l'île, elles vont se sentir « libres », mieux vaut être là que dans la cale d'un navire. Mais très vite, la faim, les conditions d'hygiène, le typhus vont être le quotidien d'Angélique. Elle va vivre de dures épreuves, elle va aimer un homme, elle va tout faire pour protéger Marie et ses enfants, elle va tout simplement essayer de survivre.
Elisa Sebbel raconte très bien et avec précision la vie de ces personnes prises au piège dans cette île. C'est un récit poignant, on ne peut que ressentir la douleur et en être ému. Ces femmes doivent avoir un mental fort pour arriver à supporter tout ce qu'elles endurent, elles côtoient chaque jour la mort, sont parfois touchées de près et doivent tout de même continuer, survivre. Leur cœur est aussi malmené. Il est normal de chercher du réconfort, mais elles n'osent pas s'attarder, ayant peur pour la vie de leurs compagnons.
C'est un roman qui se lit très facilement, le fait qu'il parle d'une partie de notre Histoire réelle le rend encore plus addictif. L'auteure a su avec justesse dépeindre les lieux, les personnages et leurs caractères. J'ai beaucoup aimé cette lecture, forte et difficile parfois dans les événements. Je ne vais pas oublier de sitôt Angélique, Marie et les autres.
C'est un roman très enrichissant, Elisa Sebbel met l'accent sur une partie de notre Histoire trop méconnue Il devrait figurer parmi les écrits à étudier pour nos jeunes.
Une très belle lecture que je vous recommande, où tout est conté avec beaucoup de justesse et de pudeur.
Un grand merci à Elisa Sebbel pour ce moment intense et pour tout ce que j'ai appris.