L'origine du crime – Deux enterrements à Ornans de Sébastien Lepetit
Publié aux Éditions Flamant Noir
Résumé :
"Une toile de Gustave Courbet volée dans un musée, un peintre qui meurt avant même d'être interrogé par la police, un trafic de faux tableaux, une veuve troublante à bien des égards... Mensonges et faux-semblants, ce n'est plus une enquête, c'est un casse-tête !
C'est en boitillant que le fameux commissaire Morteau, aidé de son jeune collègue, tentera de remonter à l'origine du monde, non loin de la source de la Loue, pour essayer d'y découvrir l'origine du crime..."
Mon Avis :
Quel plaisir immense de retrouver le commissaire Morteau et le lieutenant Monceau dans une nouvelle enquête, et surtout de retrouver la plume et le style de Sébastien Lepetit, qui m'avait conquise dans le précédent roman lu « Merde à Vauban ».
Après Besançon et sa citadelle créée par Vauban, il nous emmène à Ornans, toujours dans le Doubs, patrie d'un peintre, Courbet. Un musée portant son nom y figure, quelques toiles y sont exposées, d'autres dans de plus grands musées sur Paris. L'auteur m'a une nouvelle fois épatée par la précision et les détails pointus concernant cet artiste, l'histoire de ses œuvres, les différents lieux qui ont inspirés Courbet, l'histoire d'Ornans, les descriptions. Je ne peux que féliciter Sébastien Lepetit pour son travail de recherche, les notes explicatives, cela donne beaucoup de réalisme au roman, et surtout cela me donne envie de découvrir plus en profondeur Ornans que je connais déjà, mais l'auteur a piqué ma curiosité pour aller voir tous ces endroits !
Pour en revenir à l'histoire, le commissaire Morteau se voit appeler par Mme Montfort (l'assassinat de son mari est relaté dans « Merde à Vauban ») car elle est soupçonnée par un haut commissaire d'avoir acquis un tableau de Courbet volé, alors que pour elle, il s'agit bien de l'original ! Morteau a toujours été sous le charme de cette dame très intelligente et distinguée, et accepte donc d'en savoir plus. Son lieutenant est en vacances à Paris où son charme opère sur une jeune italienne, férue d'art, qu'il emmène justement à Ornans pour visiter le musée Courbet. Monceau va donc se retrouver face à son chef, Morteau par hasard, et va pouvoir l'aider dans ses recherches. Ses soupçons de copie d'oeuvres se porte sur un peintre farfelu, Arthus Berthelange, mais celui-ci décède dans les bras de son frère médecin et est vite incinéré, bloquant l'enquête de Morteau. Lorsque le frère est retrouvé mort dans le fond d'un puits ayant inspiré une toile de Courbet, Morteau ne sait plus où donner de la tête ! Monceau lui présente des hypothèses, pouvant s'avérer vraies, mais comme dit Morteau, il faut déjà chercher les faits et ensuite mener un plan. Chacun a sa façon de voir les choses, le lieutenant pensant qu'il est temps que son chef prenne sa retraite, le trouvant trop lent dans ses réflexions. Mais lorsque Morteau va arriver à dénouer tout cet umbroglio, deviner qui est qui, Monceau sera littéralement bluffé, et moi aussi !!! L'auteur m'a bluffée moi aussi avec cette affaire ! Et ceci jusqu'à la dernière page !
Bien sûr, la gourmandise légendaire de ce cher commissaire est mise à l'honneur avec des spécialités franc-comtoises à faire saliver n'importe quel lecteur ! La croûte aux morilles, le poulet au vin jaune, avec bien sûr les vins du Jura, le Chardonnay ou le Savagnin, c'est une ode à la gastronomie que nous propose Sébastien Lepetit, et cela est loin d'être déplaisant ! Un roman peut être le porteur de traditions d'une région, contentant ceux qui la connaissent, et donnant envie aux autres !
Le commissaire Morteau m'a fait penser à Raymond Souplex dans «Les 5 dernières minutes » où arrivée à la fin de son enquête, il bloquait sur une situation et s'écriait « Bon sang, mais c'est bien sûr ! », j'ai crû vers la fin, me retrouver dans cette vieille série de mon enfance. J'aime beaucoup ses réparties, ses discussions avec son ours Flocon sont hilarantes, même le lieutenant Monceau commence à aimer les expressions de son chef !
Le seul défaut que je pourrais trouver ? C'est que ça se lit trop vite et que j'en redemande encore quand c'est fini, exactement comme un bon plat. Comme pour le premier roman de Sébastien Lepetit, je me suis encore régalée à la lecture de celui-ci, et j'attends avec impatience la sortie d'une nouvelle enquête du commissaire Morteau, surtout qu'à la fin, on nous parle de la prochaine parution où ce cher Morteau va venir visiter le Haut Jura au moment de la plus importante course de ski de fond de France, la Transjurassienne ! Je connais très bien cet endroit, cette course, j'en ai déjà l'eau à la bouche...
Je ne peux que vous conseiller et vous recommander la lecture de ce roman, même si les personnages sont les mêmes, les histoires peuvent se lire indépendamment. Mais je suis sûre que dès que vous en aurez lu un, vous n'aurez qu'une seule envie, lire le suivant !
À nouveau, un très grand merci à Sébastien Lepetit, grâce à qui j'ai passé un excellent moment de lecture, et un grand merci à Nathalie des Éditions Flamant Noir pour leur parution d'une très grande qualité dans le domaine du polar !