Ad Unum de Didier Fossey
Publié aux Éditions Flamant Noir
RÉSUMÉ
Le froid, la neige, le verglas. Une nouvelle victime est retrouvée pendue, les mains attachées, avec une inscription latine gravée sur le front : « AD UNUM », qui signifie « jusqu’au dernier ». Deux autres victimes ont déjà été découvertes dans les mêmes conditions. Le commandant Boris le Guenn, chef de groupe de la B.A.C. au 36 Quai des Orfèvres, et son équipe ont affaire à un redoutable psychopathe qui agit de façon méthodique et discrète. Quelles sont ses véritables motivations ?
L’enquête se révèle difficile, le tueur n’hésitant pas à impliquer personnellement les policiers dans son projet machiavélique pour parvenir à ses fins. Mais tout rouage est capable de se gripper...
MON AVIS
Didier Fossey m'avait déjà bluffée dans « Burn out », là je suis littéralement scotchée ! « Ad Unum » est complètement ADdictif, impossible de décrocher de ma lecture, tellement le suspense est entier, les pages défilent, et la tension monte de plus en plus fort. Il fait partie des romans que l'on n'a pas envie de quitter, l'histoire est passionnante, on veut savoir la fin, mais on ne veut pas aller trop vite non plus. Je peux même avouer que j'ai eu du mal à commencer une autre lecture après celle-ci ! L'auteur sait tenir le lecteur en haleine, son style est toujours aussi vif, pas d'excès, on va à l'essentiel, les chapitres sont courts, c'est précis, net et il a une façon de jouer avec nos nerfs redoutable !!
J'ai retrouvé en plus avec beaucoup de plaisir l'équipe du commandant Boris le Guenn, menant déjà l'enquête dans « Burn Out ». Je l'ai trouvée plus unie, plus sincère, et aussi pleine d'humour malgré les événements. Leur vie de famille est aussi mise en valeur, enfin surtout les problèmes et conséquences de leur travail sur leur vie de couple. La femme de Boris lui fait plus de reproches, le pauvre, il ne sait comment faire, surtout avec l'affaire qu'ils ont à démêler !
Justement pour parler d'elle ! Quelle affaire, quel sac de nœuds ! D'emblée, Didier Fossey met le lecteur au parfum et dans l'ambiance, on est avec une personne enfermée dans un tunnel entourant une pièce centrale où va se tenir son jugement, donné par des hommes masqués. Jugement, c'est vite dit, car pas de défense, la sentence est toujours coupable et mise à mort par pendaison. Le corps est retrouvé plus tard avec une inscription sur le front « Ad Unum ». Cela fait trois victimes découvertes de la même façon, avec le même mode opératoire. L'autre point commun entre elles, est qu'elles ont été jugées coupables par un vrai tribunal, mais ont eu du sursis, ou ont été relaxées. L'enquête de Boris et de son équipe va se révéler très difficile, le meurtrier étant très malin et ne laissant aucune trace après son passage. L'auteur lui a d'ailleurs donné la parole, puisque des chapitres lui sont consacrés, on en apprend plus au fur et à mesure sur son enfance perturbée, et on se rend compte surtout de sa folie dévastatrice, de son instabilité psychologique, allant jusqu'à menacer les policiers et leurs proches quand il voit que ses plans ne se déroulent pas comme prévu.
J'avoue ne pas avoir eu le temps de me poser de questions pour essayer de deviner l'identité du tueur, et pourtant, quand tout est révélé, je me suis rendue compte que c'était devant mon nez et que je n'avais rien vu ! Didier Fossey en fait voir de toutes les couleurs à Boris, il en fait de même avec nous. Ce roman est vraiment un très bon polar, voire même thriller psychologique. Mais l'auteur a su doser pour ne pas plonger dans l'horreur et le sanguinolent, il fait plus attention à l'homme, qu'il soit policier ou meurtrier, il le fait toujours passer avant le meurtre. En tout cas, l'expérience professionnelle de l'auteur donne beaucoup de réalisme, on visite le 36 quai des Orfèvres à travers les yeux de Le Guenn, avec l'escalier qui grince, ou ceux menant au tribunal. C'est un petit plus bien appréciable.
Si vous avez envie de lire un roman policier, prenant, stressant, n'hésitez plus, « Ad Unum » est fait pour vous ! Pour ma part, j'attends avec impatience une autre enquête de Boris le Guenn, et retrouver ainsi la plume de Didier Fossey, que je remercie de m'avoir fait passer un moment de lecture incroyable et inoubliable ! Un grand merci également à Nathalie des Éditions Flamant Noir pour sa confiance.