J'ai quelque chose à vous dire de Anne-Françoise Audouard
Publié aux Éditions Baudelaire
RÉSUMÉ
Que reste-t-il après le départ du dernier parent ? Des souvenirs épars comme des clichés photographiques, gravés dans la mémoire.
Oui, mais lesquels ?
Entre ironie et humour, entre tendresse et gravité, Marie-Charlotte s’inspire de faits réels et d’expériences vécues afin de revisiter son histoire personnelle et familiale.
Dans ce cheminement intérieur, parviendra-t-elle à trouver l’apaisement ?
Trouvera-t-elle le chemin du bonheur ?
MON AVIS
L'épilogue se termine par « J'avais quelque chose à vous dire. Alors je l'ai fait ! ». Et l'auteur l'a très bien fait, et elle a eu raison de parler. L'écriture est souvent la meilleure thérapie possible, et c'est ce qu'avait besoin Anne-Françoise Audouard.
Sa plume prend vie dans le personnage de Marie-Charlotte, femme mariée à Nicolas, aimant la moto. C'est le jour de l'enterrement de sa mère, on est au petit matin, et elle pense aux journées qui viennent de passer depuis l'annonce du décès. Elle redoute cet enterrement, la confrontation avec une famille qu'elle a quittée depuis des années. Elle retrace pendant ces quelques jours sa vie de fille, de l'enfance à l'adolescence, jusqu'au jour où elle a pris la décision de partir définitivement. Toute cette période nous est dépeinte comme si on feuilletait un album photo, les photos de mariage des grands-parents, de la rencontre de ses parents, la naissance de ses frères et la sienne, les vacances à la mer, sa rencontre avec Nicolas. Au fur et à mesure où ces images défilent, on comprend la réaction de Marie-Charlotte face à la mort de sa mère. Il est parfois difficile d'avoir de la peine pour une personne devenue une étrangère.
J'ai été profondément touchée par ce roman. L'auteur, à travers Marie-Charlotte, n'hésite pas à se dévoiler, sans masque, à montrer ses sentiments tels qu'elle les a ressentis au moment où elle les a vécus. On sent vraiment qu'elle avait besoin de vider son sac, de sortir ce passé avec ses joies et ses peines, pour pouvoir continuer à avancer dans la vie. Le ton à la fois ironique ou humoristique fait sourire, mais il cache beaucoup de tendresse et de réalisme de la part de l'auteur. La lecture n'est donc pas si triste que le sujet le laisse paraître, elle est rythmée également par les flash-backs, et je me suis vite laissée emporter et reconnue dans Marie-Charlotte. Comme il est dit dans le résumé, comment réagissons nous quand le dernier parent s'en va...une page est irrémédiablement tournée, on n'est plus la fille ou le fils de, on est soi tout simplement.
Un roman intimiste que je n'oublierai de sitôt, marquée et touchée par la justesse des mots. C'est le premier roman de Anne-Françoise Audouard, j'espère pouvoir la relire à nouveau, pour la découvrir encore plus.
Un grand merci aux éditions Baudelaire pour l'envoi de ce service presse papier, ayant lu plusieurs romans de leur part, je les félicite pour leurs qualités. Et je remercie également le webzine Les Rebelles sans qui je ne pourrais lire de telles histoires.