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Marie-Nel lit

Croisée des chemins de Anne Dealbert

4 Juin 2023 , Rédigé par Marie Nel

Croisée des chemins de Anne Dealbert

Publié chez Le Lys Bleu éditions

 

 

Résumé :

 

Chacun des haïkus de ce recueil est une mise en mots, brève et concise, d’une situation vécue ou observée le plus souvent au gré des saisons. Saisissant tour à tour l’éphémère, l’inattendu, mais aussi les sonorités, les goûts, les parfums, les matières, les couleurs, ces mini-poèmes s’attachent à dévoiler les émotions. Croisée des chemins met également en lumière les sensations éprouvées au détour d’un chemin, au creux d’une vague ou au sommet d’une colline…

 

 

À propos de l'autrice :

 

Anne Dealbert aime lire et écrire, goûter la poésie des mots, s’évader dans les textes… Amie des lettres depuis longtemps, ce n’est que tardivement qu’elle a poussé pour la première fois la porte d’un atelier d’écriture. Depuis lors, elle écrit à ses moments perdus : nouvelles, récits courts, poèmes et haïkus. Croisée des chemins est son premier recueil de haïkus.

 

 

Mon Avis :

 

J'étais très curieuse de découvrir ce recueil d'haïkus lorsque Anne Dealbert m'a proposé son recueil à lire. J'avais déjà lu ces petits poèmes japonais, au hasard d'une page tournée dans un magazine ou dans un livre en librairie, mais je ne m'étais pas attardée plus que cela dessus. Je suis ravie d'avoir fait cette découverte qui me donne envie de lire d'autres poèmes de ce genre. 

Tout d'abord, il faut rappeler ce qu'est un haïku pour ceux qui, comme moi, ne connaissent pas ce genre de poésie. C'est un poème développé par les poètes japonais, très court, de trois lignes, généralement ils ont une forme avec une structure syllabique de 5-7-5 (5 syllabes à la première ligne, 7 à la seconde et 5 à la dernière), en tout et en général, un haïku comporte 17 syllabes. Mais c'est assez libre et à l'envie du poète. Le principal est qu'il fasse 3 lignes et qu'il soit court. Il utilise le langage sensoriel pour capturer une émotion ou une image. Les écrivains d'haïkus s'inspirent souvent de la nature, d'un moment de beauté, d'une émotion ou d'une expérience poignante. C'est donc surtout un ressenti, et comme le poème est très court, il est encore plus intense au niveau émotions et sensations. C'est un condensé de sentiments. 

Et c'est ce qu'a très bien réussi à faire Anne Dealbert dans ce recueil. Il est composé en plusieurs parties, en rapport avec les quatre saisons qui rythment nos vies et nos émotions. On ne sent pas pareil au printemps qu'à l'automne, pour l'un c'est une période de réveil, pour l'autre, on prépare un ralentissement de vie. Tout comme l'été est plus rempli de peps que l'hiver où l'on se sent plus engourdi. L'autrice arrive très bien avec ces petits poèmes à retranscrire tous ces changements, les sentiments différents selon la saison. Elle parle de la nature, des animaux, de nos émotions, des différents moments de nos vies, des fêtes, de Noël, des peines, des absents, des joies... Elle peut parler de la pluie sur une fenêtre, d'un tic tac d'horloge, d'un hibou, à chaque fois, j'ai réussi à visualiser le poème car ce sont des scènes que nous avons tous vécues. On a tous déjà entendu la pluie sur les fenêtres, vu l'eau couler, ou encore on a tous été bercé, ou énervé pour certains, par le bruit du balancier d'une horloge. C'est plein de petites choses comme cela dont parle l'autrice et c'est très émouvant. Enfin, moi je l'ai ressenti comme cela. 

Je me suis laissée bercer par les mots d'Anne Dealbert, j'ai vécu un moment hors du temps, plein de légèreté, d'émerveillement, de beauté et d'amour. Il se dégage tout cela de ses mots, c'est touchant, émouvant, elle sait très bien manier les mots, les assembler pour les rendre beaux. Je vous en note quelques-uns en bas de cette chronique, difficile de choisir, j'aurais aimé tous vous les partager. C'est pourquoi, je vous invite à lire ce livre. Je suis contente de l'avoir en version papier, j'aime lire en numérique, mais le papier rend les poèmes encore plus touchants. C'est un livre qu'on n'a pas envie de refermer, qu'on peut lire dans n'importe quel sens, rien ne se suit. Moi, j'ai choisi de le lire dans l'ordre la première fois, mais depuis, et pour préparer cette chronique, je picore des phrases à droite et à gauche, je vais en avant, reviens en arrière, tout est possible avec ce genre de poésie, et c'est très agréable. 

Si vous n'avez jamais lu d'haïkus, je vous invite vivement à lire ce recueil d'Anne Dealbert. J'ai découvert ce style grâce à elle et je pense que ce n'est pas la dernière fois que j'en lirai. Je suis admirative du talent de poète qu'il faut pour arriver à écrire ces mots. Cela peut paraitre simple, trois lignes, c'est vite fait, eh bien, pas tant que cela. J'ai essayé et je n'ai pas réussi à trouver cette harmonie dans mes mots, mais je vais persister, je trouve que c'est un bon exercice quand on aime les mots. Et si vous avez déjà lu ce genre de poèmes, je ne peux que vous inviter à lire ceux de cette brillante autrice. Elle laisse d'ailleurs, en fin de livre, une bibliographie avec des titres d'autres recueils d'haïkus, je pense que je vais m'en inspirer pour lire d'autres. Je vous mets aussi ci-dessous le lien menant à sa page internet, où vous pourrez lire d'autres haïkus, mais aussi des nouvelles, très jolies aussi. N'hésitez pas à vous balader sur sa page, cela prolonge parfaitement la lecture de ce livre. 

J'ai passé un très bon moment avec ce livre court mais très intense en émotions. Chaque haïku renvoie à une de nos émotions enfouies, il peut être perçu différemment selon le lecteur, et c'est là une de ses grandes richesses finalement.  

Il ne me reste plus qu'à remercier Anne Dealbert pour ce très bon moment passé avec ses mots, merci de m'avoir contactée et de m'avoir ainsi permis de vous découvrir. Un grand merci également aux éditions Le Lys Bleu de m'avoir envoyé ce recueil au format papier. 

fenêtre ouverte
le chant des oiseaux
jusqu'à mon livre

aube d'hiver
le plafonnier au-dessus
des bols de café

nouvel haïku
ces mots qui ne demandent
qu'à s'échapper

cent ans...
l'anniversaire posthume
de ma mère

où que j'aille
mes yeux toujours attirés
par les coquelicots

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