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Marie-Nel lit

L'habit ne fait pas le moineau de Zoé Brisby

19 Juillet 2020 , Rédigé par Marie Nel

L'habit ne fait pas le moineau de Zoé Brisby

Publié aux éditions Le Livre de poche 


Résumé :

Maxine, vieille dame excentrique, s’échappe de sa maison de retraite, avec un projet bien mystérieux.
Alex, jeune homme introverti au cœur brisé par un chagrin d’amour, décide sur un coup de tête de faire un covoiturage.
Réunis dans une Twingo hors d’âge, les voici qui s’élancent à travers le pays.
Mais quand Maxine est signalée disparue et que la police s’en mêle, leur voyage prend soudain des allures de cavale inoubliable. C’est le début de la plus belle aventure de leur vie…


À propos de l’auteure :

Diplômée en histoire de l’art, Zoe Brisby aime raconter des histoires mêlant humour et sagesse, rire et philosophie.
En 2018, elle devient lauréate du Mazarine Book Day avec son roman L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINEAU, qui a déjà connu un énorme succès numérique occupant une très belle place dans les meilleures ventes pendant un an!

Retrouvez son univers lumineux, sensible et pétillant dans ses autres romans:
LE SYNDROME DE L'HIPPOCAMPE (nouveauté 2020)
J'Y SUIS, J'Y RESTE (premier roman)

Elle s'est lancée dans l'aventure de l'écriture en février 2016. Son premier roman "J'y suis, j'y reste! " a aussi connu un joli succès numérique et sa nouveauté "Le syndrome de l'hippocampe" est très attendue par les lecteurs et les libraires !

Si vous voulez lui écrire, elle se fera une joie de vous répondre : adresse mail en fin de roman.
Suivez la : Zoe Brisby-Auteur sur Facebook et Instagram.


Mon Avis :

 


J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche pour lequel il fait partie de la sélection de juillet en catégorie littérature. Je devrais plutôt dire « j’ai relu » ce livre, car je l'ai en effet déjà lu en 2018 au moment de sa sortie en auto-édition, à ce moment là c’était même un coup de cœur. Depuis, il a fait du chemin puisqu’il a été publié aux éditions Mazarine, où l'auteure a même été lauréate avec lui du Mazarine Book Day, et maintenant il connait une troisième vie aux éditions du Livre de Poche, où cette fois-ci il est sélectionné au prix des Lecteurs. Il en aura fait du chemin ce petit moineau… c’est donc une relecture pour moi, et j’ai pris autant de plaisir à le relire, je n'avais pas oublié comment étaient les personnages et ils m'ont bien fait sourire à nouveau.


Je peux vous dire que je n'ai pas été du tout déçue, j'ai souri voir ri plus d'une fois, l'auteure nous plonge très vite dans l'action, le style on ne peut plus fluide accroche dès le départ, l'humour est présent aussi dès la première page, bref, un livre qui se lit tout seul, qui se déguste comme un bon chocolat.


Les deux personnages principaux que l'on va suivre tout le long sont Maxine et Alex. Maxine, ou Max, est une vieille dame très énergique et sachant ce qu'elle veut pour ses quatre-vingt dix ans passés. Elle vit en maison de retraite, s'entend bien avec les autres résidents, mais elle décide un jour de partir pour Bruxelles, elle a pris une grande décision et elle veut aller jusqu'au bout pour la mener à bien. Alex, quant à lui, est un jeune homme désespéré à la suite d'une rupture, et lui aussi, veut aller à Bruxelles pour ses propres raisons. Une annonce sur un site de covoiturage fait se rencontrer Alex et Max, dans un quiproquo formidable, puisque chacun d'entre eux pensait que l'autre était du même sexe. Alex ne s'attend pas à voir une femme, et de plus une nonagénaire, et Maxine pensait qu'Alex était un diminutif d'un prénom féminin. Mais peu importe, ils vont apprendre grâce à ce voyage à mieux se connaître. Maxine ne cache pas sa maladie, ce quelle veut faire à Bruxelles, Alex fait de même, et va ainsi se tisser entre ces deux personnes totalement opposées un lien très fort. Max a toute la sagesse que peut avoir les gens de son âge, et donne beaucoup de conseils à Alex.


Zoé Brisby a très bien travaillé chaque facette de Max ou d'Alex. Elle a fait de Max une dame pleine de peps, mais celle-ci peut cacher des blessures plus profondes qu'elle dévoilera petit à petit à Alex. Pour lui aussi, on sera surpris de découvrir son fond intérieur lorsqu'il se confiera à Max. L'auteure les a rendus très humains, très vrais. On ne peut qu'être touché devant ces parcours de vie. De beaux messages sur la vie, sur l'amour, sont délivrés ici, le tout dépeint avec délicatesse et beaucoup de pudeur. L’auteure parle également avec beaucoup de justesse des maisons de retraite et de la façon où les personnes vieillissantes sont laissées à l'abandon alors qu’elles ont encore tant de choses à vivre et à offrir aux autres. Maxine dit une phrase très juste : « Être vieux, c’est comme être un bébé qu'on prendrait pour un débile »…réflexion très profonde. J'ai aussi beaucoup aimé le clin d’œil que fait l'auteure aux médias, les montrant tels qu’ils sont bien souvent, ridicules au possible en surenchérissant des situations en leur donnant un côté encore plus dramatiques…je ne dirais pas pourquoi, je vous laisse voir en lisant…


Rajoutées à tour cela, des scènes où l'humour est présent, mais avec Max, chaque petite phrase peut faire sourire. Elle inverse des mots, ou ne dit pas les bonnes phrases, c'est ainsi qu'apparaitra « l'habit ne fait pas le moineau » au lieu de moine ou bien encore « être têtu comme une moule » au lieu de mule, et plein d'autres comme ça. Et des scènes qu'il est difficile d'oublier où les quiproquos se mélangent, je ne suis pas prête d'oublier les événements de chez Prada ou au Starbucks, dans la station-service, je n'ai pu faire autrement que rire, c’est un véritable sketch, comme à la fête foraine ou dans la yourte…je n'en dirai pas plus, mais ces scènes resteront dans ma mémoire…


L'auteure va aussi même mettre dans tout ce récit une petite dose de suspense, car, cette chère Max s'est enfuie de la maison de retraite, donc elle va être recherchée, je me suis demandée souvent comment cela allait pouvoir finir pour ce couple bien étrange.
Je ne m'attendais pas justement à une telle fin. Beaucoup d'émotions, et pas forcément sur ce que je pensais, c'est une totale surprise. Et l'auteure nous convie à la contacter car il existe un dernier chapitre non paru, qu'elle nous donne si on le demande, je trouve le procédé original. D'ailleurs, j'ai lu ce 64ème chapitre, qui se passe 5 ans après, j’ai trouvé qu’il apportait un beau point final au roman.


Tout comme elle dit s'être attachée à ses personnages, je dois dire que moi aussi, je suis touchée par Alex et Max, je ne vais pas les oublier de sitôt. Ils m'ont profondément émue et touchée, je crois qu'on aimerait tous avoir une grand-mère comme Max. J'adore les phrases qu'elle dit qui ont un sens profond, comme « la cinquantaine, c’est la nouvelle vingtaine », moi qui viens de rentrer dans cette dizaine, je ne vous dis pas comme cette phrase fait du bien… Je ne peux vous citer tout le roman, une dernière citation qui m'a marquée et que je trouve très juste : 


« Les auto-tamponneuses, c’est comme la vie. Pour continuer à avancer, tu dois esquiver. Tu peux décider de rouler sans risque en ne t’éloignant pas du bord, mais c’est terriblement ennuyeux ! Pour t'amuser, pour vivre, tu dois prendre des risques. Tu dois aller au milieu de la piste, tu dois être prêt à donner ou à recevoir des coups quand c’est nécessaire. Et la vie, c’est comme les autos tamponneuses, un tour ne dure vraiment pas longtemps. Alors tu dois en profiter. »


Cela me fait penser à Forrest Gump et à sa boite de chocolats…

 

J'ai une nouvelle fois beaucoup apprécié le style de l'auteur. Le choix narratif n'est pas celui que je préfère, puisque l'auteure a choisi de raconter à la troisième personne du singulier. Je suis d’habitude plus sensible au « je ». Mais là, je me suis attachée et ai tout ressenti comme si c’était écrit à la première personne. Je me suis très vite attachée à Max et Alex, j'ai eu l’impression de vivre avec eux dans la Twingo de Alex, d’être sur la banquette arrière et d’assister aux conversations entre les deux personnages devant. J'ai vécu avec eux leurs aventures et ressenti toutes les émotions qui les traversaient. Zoé Brisby a vraiment très bien travaillé ses personnages, leurs sentiments, leur ressentis. J'ai sincèrement l'impression qu'ils existent réellement. Tout est bien décrit, même les paysages, sans toutefois apporter de lourdeur au texte. Beaucoup de fluidité dans le récit, j’ai d'ailleurs lu ce roman de cinq cent pages au format poche en une journée et demie, tellement j’étais accaparée par l’histoire et les aventures de ces personnages. Une lecture très vivante et très visuelle qui pourrait être reproduite sur grand écran. 

 

Je vais également continuer de suivre Zoé Brisby, j'aime beaucoup son style, j'aime les messages qu'elle fait passer au travers d'une histoire amusante et pittoresque. Et le tout en musique, celle-ci a une part importante dans tout le roman, l'auteure nous donne sa playlist à la fin.


Et pour continuer à nous régaler, Zoé  Brisby nous fait une dernière surprise. À la fin du livre, figure une nouvelle d'une cinquantaine de pages, Amour, cercueils, etc…, cette nouvelle a été écrite pour un concours qu'elle a remporté, mais l'auteure a refusé le prix pour nous l'offrir en bonus de cette édition Poche. Quelle très bonne idée !! Je me suis beaucoup amusée à la lecture de cette histoire où deux personnes se rencontrent dans un funérarium, Léo, Clarisse et Jean-Eudes m'ont fait sourire plus d'une fois tellement ils enchaînent les quiproquos, la scène dans le cimetière est mémorable ! Et Maxine fait une apparition pour mon plus grand plaisir, une Maxine dans toute sa splendeur…une histoire fort sympathique et drôle.


Vous l'aurez compris je pense, ce roman a été un excellent moment de lecture pour moi. Cette relecture confirme pour moi le coup de cœur que j'avais eu pour lui il y a deux ans. J’ai lu son autre roman La solitude du gilet jaune, avec une couverture encore caractéristique. Zoé Brisby vient de sortir un autre roman aux éditions Mazarine, Le syndrome de l’hippocampe, qui me tente énormément, un résumé très prometteur et avec une apparition de Maxine ! Ça c’est le top…c’est qu'elle va me manquer cette grand-mère hors du commun (elle n'aimerait pas lire ce mot grand-mère d’ailleurs !) Je vous quitte d'ailleurs avec une phrase qu’elle a empruntée à Albert Einstein : « La vie, c’est comme rouler à bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. »


Je vous conseille évidemment fortement la lecture de ce roman ou d'un autre de l'auteure, amusement et émotions garantis, vous ne serez pas déçus.

 

Un grand merci à Zoé Brisby pour tout ce qu'elle m'a fait vivre au travers de Maxine et d'Alex. Et merci également aux éditions Le Livre de Poche de m'avoir permis de faire cette relecture et de passer à nouveau un bon moment.

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