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Marie-Nel lit

Le dernier roman de Catherine Lang et Antony Altman

31 Mars 2019 , Rédigé par Marie Nel

Le dernier roman de Catherine Lang et Antony Altman

Auto-Édition

 

 

Résumé :

 

Les Intelligences artificielles écriront-elles les livres de demain ?

Antony Rivoire, auteur en quête de reconnaissance, vient de recevoir le mail de sa vie : un concours littéraire d’un nouveau genre est lancé par un géant du web, la finale sur médiatisée aura lieu lors du prochain Salon International des Écrivains. « Le principe est on ne peut plus simple : douze auteurs contraints dans l'espace ont quatre-vingt-seize heures pour écrire le prochain best-seller. Qui sera le vainqueur ? »
Les présélections font rage, des milliers de candidats venant d’horizons différents postulent pour être élus par le jury de Christophe Nigel, le représentant français de la multinationale.
« Ces douze auteurs vont vivre une expérience unique, ils vont devenir créateurs d’une histoire, mais cette histoire, vous pourrez y participer, car c’est vous lecteurs qui, à tous moments, pourrez la promouvoir. Comment ? Nous y reviendrons plus longuement dans la soirée, mais sachez d’ores et déjà que la technologie d’Antiope n’a pas fini de vous surprendre. »
Avec ce roman à quatre mains, Antony Altman et Catherine Lang posent, souvent avec humour, la question de l’évolution de la littérature face au développement du numérique et à l'émergence de l'Intelligence Artificielle dans le processus d'écriture.

 

 

Mon Avis :

 

C'est avec grand plaisir que je retrouve Antony Altman que j'ai eu la chance de découvrir dans un autre roman qu'il a écrit également à quatre mains, Il faut beaucoup d'hommes pour faire une femme. Je l'ai aussi lu en association avec Valérie Bel dans une nouvelle Branle-bas sous le sapin. Je le retrouve ici en compagnie d'une autre auteure que je ne connais pas encore. Ce procédé d'écrire à quatre mains m'épate et m'intrigue, car à la lecture, je n'ai pas réussi à déterminer qui avait écrit quoi et c'en est troublant. Le style est très bon, uniforme, fluide et léger.

 

Ils ont décidé de traiter d'un sujet fort intéressant et qui me questionne bien souvent. Les personnages principaux vont participer à un concours littéraire organisé par une grosse plateforme qui publie des écrivains, Antiope...tiens donc, ça ne vous fait penser à rien ? Oui, oui, c'est bien de ce géant dont on parle... Le principe de ce concours est que les participants ont quatre jours pour écrire un roman ne dépassant pas 40 000 mots. Bien entendu, ces journées seront filmées et diffusées en direct. Et pour corser le tout, les écrits sont publiés en temps réel, laissant les internautes pouvoir réagir. Celui qui gagnera gagne un gros prix, la publication, de la publicité, etc..

On va suivre plus particulièrement quatre candidats, et surtout Antony Rivoire et Victoria Katherine. Tiens, tiens, quelle étrange similarité entre eux et les prénoms des auteurs de ce roman...je pense que la ressemblance s'arrête là, mais j'ai trouvé ce parallèle assez drôle, il donne beaucoup de réalisme à l'histoire. Au début, les rapports entre chacun sont cordiaux et fraternels, mais l'enjeu va faire monter les enchères entre eux, les coups bas et les tricheries vont fleurir...

 

Et là, Antony Altman et Catherine Lang parlent d'un sujet très important aussi bien pour eux les auteurs que pour nous, lecteurs. Il s'agit de l'Intelligence Artificielle. Elle viendrait ici à remplacer l'auteur, à calculer et à écrire à sa place grâce à des algorythmes. C'est une réalité qui fait peur et qui pourrait pourtant bien exister. D'ailleurs un exemple saisissant est donné avec la dernière saison de la série Game of Thrones dont les premiers chapitres ont été écrits par une IA. On voit ici, dans ce roman, tous les travers que cela pourrait avoir. L'écriture n'est plus une passion mais devient un moyen de faire gagner toujours plus d'argent à ceux qui publient les histoires. Ce concours ressemble aux télé-réalités que l'on connait tous, c'est tellement frappant de vérité que c'en est effrayant !

 

Mais ce n'est pas noir, ni sombre. Les auteurs ont misé sur l'humour pour détendre l'atmosphère et c'est plutôt réussi. Les situations cocasses succèdent aux dialogues drôles, ça donne beaucoup de légèreté face à un sujet grave. Une autre chose que j'ai aimée, c'est qu'ils ont poussé la réalité en retranscrivant les écrits des personnages principaux, une sorte de roman dans le roman. D'ailleurs celui qu'écrit Victoria est le roman de Antony Altman, Il faut beaucoup d'hommes pour faire une femme. Cette multitude de points communs entre les histoires et la réalité rendent encore plus crédibles les faits qui s'y passent et ça fait froid dans le dos. J'espère qu'on n'en arrivera jamais à ce point, et que l'amour de l'écriture sera toujours bien présent et l'emportera sur l'argent et les bénéfices.

 

J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, qui s'est lue rapidement, à cause de l'intérêt du sujet, et le bon mélange entre l'humour et la gravité. Je me suis demandée plus d'une fois comment allait pouvoir être la fin, elle est dans la logique du message qu'ont voulu faire passer les auteurs. Ils nous donnent par ailleurs des précisions sur l'origine de ce roman, avec une interview intéressante à lire. Il serait possible qu'ils publient l'histoire que le personnage, Antony, écrit dans ce roman. Je trouve l'idée géniale et je serai là pour la lire si cela se fait. En tout cas, ça se sent qu'ils ont dû prendre beaucoup de plaisir à écrire cette histoire.

 

Je ne peux que vous recommander de lire ce roman, j'ai passé un très bon moment, divertissant, il fait prendre conscience que l'on n'est à l'abri de rien quand l'argent entre en jeu. C'est bien dommage...J'espère que tout cela restera dans le monde de l'imaginaire !

 

Un grand merci à Catherine Lang et à Antony Altman pour cette lecture très intéressante et enrichissante. Je vous lirai tous les deux, ensemble ou séparés, à nouveau avec plaisir.

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