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Marie-Nel lit

Les sous-hommes connectés de Valery Bonneau

13 Janvier 2018 , Rédigé par Marie Nel

Les sous-hommes connectés de Valery Bonneau

Publié chez Numeriklivres Éditions

 

 

Résumé :

 

« J’ai fait un rêve : nous étions tous connectés. Tout le temps. Partout. Avec tout et tout le monde. Rêve ou cauchemar ? Je ne sais pas, mais quand je me suis réveillé, mon lit m’a souhaité une bonne journée. »

Les objets connectés nous facilitent la vie, la simplifient. Mais ces objets qui vont nous apporter tant, que vont-ils nous prendre ? Quel est le prix à payer en échange de leur aide ?
Le désir d'écrire cet essai est parti d’un constat de George Orwell : dès qu’une solution simplifie la vie, les hommes l’utilisent. Tous, tout le temps. Et nous trouvons cela normal, alors que presque tout ce que nous admirons chez l’être humain est lié à l’effort, au prix de l’effort. Quels humains allons-nous devenir si la notion d’effort disparait de nos vies ?
Du matin au soir, de la chambre au bureau, pour les enfants ou les vieillards, il y a toujours un objet pour vous éviter un effort. Du frigo au stylo, des chaussures au casque, ces objets décident pour vous, à votre place. Qu'allez-vous décider alors ? Votre vie vous appartiendra-t–elle ou à une entreprise dont vous ne savez rien ?
Tour à tour vulgarisateur, drôle, ironique, acide, cet essai vous propose un voyage unique, entre rires et larmes, dans la civilisation du moindre-effort où les plantes s'arrosent toutes seules, les chiens commandent leur nourriture et les frigos font les courses. Un monde réel où votre brosse à dent vous dénonce à l'assurance, votre assiette vous engueule et votre verre devient baveur après la troisième bière.

 

 

Mon Avis :

 

J'ai déjà eu le plaisir de découvrir Valery Bonneau avec Le goût de la haine, je le retrouve ici dans un style totalement différent, puisqu'il ne s'agit pas d'un roman mais d'un essai, portant sur différentes réflexions sur ce monde hyper-connecté dans lequel on vit, et qui pourrait le devenir encore plus. C'est pour moi une nouvelle façon d'appréhender l'auteur, car je le connaissais plus dans un genre plus noir, voir très noir, je vous invite à découvrir son site où il publie régulièrement des nouvelles, certaines font froid dans le dos.

Mais revenons à cet ouvrage. Très intéressant et qui, je dirais, tombe à pic, puisqu'on parle un peu partout de l'hyper-connecté et de mouvements venus du Nord de l'Europe comme le « Slow Life ». Là, pas question de ralentir le rythme, enfin si, disons que l'humain rentre dans le mode partisan du moindre effort puisque ce sont les choses qui pensent pour lui, réfléchissent pour lui, lui donnent des alarmes pour tout lui rappeler. Bref, l'homme en fait de moins en moins, c'est à se demander jusqu'où ça peut aller et quelles fonctions « naturelles » garderons nous ?

Le livre est bien construit et se lit d'une traite tellement il est passionnant étant donné qu'il parle d'objets du quotidien et nous nous sentons donc concernés personnellement. Tout d'abord, l'auteur nous fait un petit historique des inventions qui ont révolutionné le quotidien de l'homme, du téléphone au premier ordinateur, en citant des inventeurs et scientifiques renommés, un rappel important. Puis nous entrons dans le vif du sujet, Valery Bonneau a concocté une journée type dans ce monde où tout est chronométré, pensé, réfléchi, où rien n'est laissé au hasard. Cela va du matelas, la brosse à dents, la douche, la cafetière, le frigo, le smartphone puis la voiture bien sûr, la journée au travail, les loisirs, les voyages et même les plaisirs. Tout y passe avec des choses qui semblent complètement loufoques, mais si on avait dit à mon grand-père il y a 50 ans que je pourrais, moi, voir mes petits enfants à travers une caméra grâce à internet, il m'aurait sûrement dit de retourner me coucher.

Certains descriptifs font sourire, je repense en particulier à la valise à roulettes qui avance seule et sur laquelle on peut s'asseoir, comme l'auteur, je me demande quelle allure on peut avoir. Pour d'autres, on peut se dire, mais oui, c'est pas mal, et lorsque l'on se rend compte des conséquences que cela peut avoir, on revoit à deux fois son avis. Certains font par contre peur, jusqu'où peut-on aller ? Valery Bonneau traite tous ces sujets parfois d'une manière acide, ironique, avec humour aussi. Il donne des références pour des choses qui existent ou sont en projet. C'est en lisant George Orwell qu'il a eu l'idée d'écrire cet ouvrage, j'ai d'ailleurs retrouvé certains points communs entre ces deux auteurs et le célèbre 1984, même si Valéry Bonneau ne veut pas qu'on le compare à cet illustre écrivain, je pense que celui-ci serait fier de voir l'inspiration qu'il a pu créée chez ce jeune auteur grâce à ses écrits.

En tout cas, cet ouvrage pousse à réfléchir, sur ce que nous avons en ce moment, à ce que ce monde pourrait nous apporter, je partage beaucoup l'avis de Valery Bonneau, j'espère franchement ne jamais connaître ou arriver dans une telle société où comme dit l'auteur « L'avant, c'est ringard ! » Je pense que les choses du passé sont toujours intéressantes et que rien n'est à jeter, et qu'il faut surtout garder un « taux d'humanité » si on ne veut pas que la société court droit dans le mur. Mais comme le dit l'auteur, pas de défaitisme, juste une information juste pour essayer de parer au pire.

J'ai aimé cet essai, je me suis régalée du style de l'auteur, je continue de le suivre assidument, il parle d'ailleurs d'un autre de ses romans Mon collègue est un robot qui me tente vu l'analyse de cet ouvrage.

Un grand merci à Valery Bonneau pour m'avoir poussée à plus qu'une simple lecture, j'ai regardé autrement mon frigo ou mes lunettes et je préfère les garder comme ils sont...en tout cas, cela a amené à un beau débat à la maison entre les jeunes et moins jeunes.

Une nouvelle fois, je remercie Numeriklivres pour leur confiance renouvelée, c'est toujours un grand plaisir de lire un de leurs ouvrages.

 

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