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Marie-Nel lit

Ceux qui ne renonçaient pas de Luca Tahtieazym

18 Janvier 2018 , Rédigé par Marie Nel

Ceux qui ne renonçaient pas de Luca Tahtieazym

Date de parution le 18 janvier 2018

 

 

Résumé ;

 

Quand le sort crache son fiel et s’acharne sur l’homme en quête de rédemption, il n’y a plus qu’une issue : fermer les yeux, prendre une grande inspiration et encaisser les coups.

Puis, le moment venu, les rendre…

 

 

Mon Avis :

 

Je viens de me prendre une baffe monumentale en finissant ce roman de Luca Tahtieazym, que je ne connaissais pas encore en tant que lectrice. Je le suis depuis un moment, mais je n'avais jamais eu le temps de le lire, quelle erreur que je vais vite rattraper maintenant que je l'ai découvert ! L'auteur m'a menée par le bout du nez pendant plus de trois cent pages que je n'ai pas vues défiler. Il a un style vif, incisif, ne mâche pas ses mots et va droit au but dans ses idées. Il ne ménage ni le lecteur ni le personnage, ne fait pas dans la dentelle ni dans la mièvrerie, et je trouve ça appréciable, son histoire sonne vraie, les mots sont forts, les personnages sont touchants, écorchés, il est impossible de rester insensible à un tel roman. Pour ma part, mon empathie a fonctionné à mille pour cent, touchée, émue, en colère, révoltée, tous les sentiments ont été ressentis au centuple.

L'auteur va nous conter ici la vie d'un homme, Romain, de son adolescence jusqu'à la quarantaine à peu près. Il emploie la première personne pour parler au lecteur, ce qui donne une lecture intimiste, je me suis sentie très proche de Romain. Je parle souvent de moi en me nommant Miss Poisse, je ne compte pas les fois où je me retrouve à affronter des coups du sort plus ou moins gros, c'est parfois énervant. Je me suis donc d'autant plus retrouvée en Romain qui lui traîne « Miss Fatalité » avec lui. Bon, j'espère ne jamais connaître certains événements de sa vie et je ne le souhaiterai pas à mon pire ennemi non plus.

Romain, depuis son enfance, se surnomme le Gris, celui qui passe partout, qu'on ne voit jamais, à qui on ne fait jamais attention. Il a des parents Gris, des copains Gris, une existence fade et sans reliefs pour lui. Une erreur de jeunesse, un moment d'égarement total où il a voulu prouver aux autres et à lui-même qu'il existait et était quelqu'un, va le poursuivre toute sa vie. Il éprouvera beaucoup de remords, il essaie tout de même de construire sa vie d'adulte et pense parfois avoir trouvé le bonheur, mais cette fatalité le rattrape et décime tout sur son passage. C'est la descente aux enfers pour lui.

Romain m'a fait penser à ce roseau dont on dit qu'il plie mais ne romp pas. Il est pareil, malgré les coups au sens propre comme au figuré de la vie, il se courbe, tombe par terre, mais se relève toujours, tant bien que mal, mais il se remet debout et continue de vivre. Il a un mental très fort et est loin d'être le faible qu'il s'imagine. Lorsqu'il va comprendre que sa fatalité n'est qu'une marionnette tenue par une personne, il va falloir qu'il accuse le choc et se reconstruise.

À travers Romain, l'auteur parle avec justesse de nombreux thèmes de vie que l'on connait, le harcèlement scolaire, mais aussi adulte, la méchanceté, la peur, les coups, l'alcoolisme, la déchéance, le racisme, le racket, mais aussi l'amour avec un grand A, l'espoir avec un grand E, la fidélité, la non-renonciation, la vengeance.. tout cela fait plus ou moins partie de nos vies personnelles ou de nos proches. Il retranscrit sublimement tous ces sentiments, j'ai pleuré avec Romain, j'ai eu peur pour lui, j'ai ri avec lui, j'ai voulu l'aider à se relever, j'ai été fière de lui. En tout cas, je le répète, je me suis vraiment sentie très proche de lui.

Le roman est bien construit, en trois parties, correspondant aux moments importants de la vie de Romain. J'ai apprécié aussi la façon dont l'auteur a fait ses chapitres, ils se terminent en plein milieu d'une phrase, et recommencent avec la fin de celle-ci. Je crois qu'une phrase coupée comme ça en plein milieu va rester gravée dans mon esprit. Je pense qu'il en sera pareil pour beaucoup. J'ai pris un bon coup derrière la tête à ce moment là ! J'en ai pris beaucoup, mais celui-là, peut-être aussi parce qu'il résonne en moi, m'a chamboulée. Luca Tahtieazym a travaillé la psychologie de chacun des protagonistes avec justesse et une très grande profondeur, il est allé au fond de l'âme de chacun, dénichant les côtés les plus sombres et d'autres plus clairs, heureusement je dirais.

Bon je vais arrêter d'être aussi bavarde, j'ai beaucoup aimé ce roman, je ne peux pas le cacher, j'ai essayé de vous en parler sans en dévoiler de trop, ce n'est pas mon but. Il ne faut pas passer à côté de cette histoire, car malgré la noirceur de certains moments, elle est remplie d'espérance et d'amour de la vie. C'est ce que je retiens au final, un très beau message où de belles valeurs sont véhiculées, où il ne faut pas toujours se fier aux apparences, de belles personnes se cachent parfois derrière ce qu'elles montrent, et se révèlent quand les masques tombent (et inversement).

Je ne vais pas oublier de sitôt Romain et les autres, c'est le genre de roman qui me suit à la trace, que je mets du temps à digérer pour me relancer dans une autre lecture. Je remercie et félicite à la fois Luca Tahtieazym pour ce moment intimiste passé avec lui et Romain, je lui souhaite tout le succès qu'il mérite et je vous invite à découvrir Ceux qui ne renonçaient pas, coup de cœur pour moi.

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