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Marie-Nel lit

L'appel des Launeddas de Muriel Martinella

11 Décembre 2017 , Rédigé par Marie Nel

L'appel des Launeddas de Muriel Martinella

Résumé :

 

Au lac d’Annecy, un double suicide par noyade.
Des témoins affirment avoir vu un couple main dans la main, pénétrer ses eaux dormantes. Or, malgré des recherches organisées par la gendarmerie, assistée d’un sonar sophistiqué pour sonder les profondeurs de ce lac, seul le corps d’une femme est retrouvé...
De retour des Etats-Unis pour assister aux obsèques de sa mère, Eve et sa tante Juliette qui l’a élevée vont remonter le passé en s’aidant de documents audio ou épistolaires laissés par le couple. Au cours d’une longue et rude nuit, Eve va pousser Juliette dans ses retranchements jusqu'à lui extirper la genèse des trois morts violentes auxquelles elles sont mêlées.
Une vérité qui se paiera au prix fort…

 

 

Mon Avis :

 

Mon ressenti en fin de lecture, est..wahou..je suis encore toute chamboulée par la fin ! Mais avant d'en arriver là, commençons par le début, ce serait mieux ! Tout d'abord, je suis ravie d'avoir retrouvé la plume de Muriel Martinella, fluide et légère, sachant capter l'attention dès le départ et ne la délaissant pas tout le long de l'histoire. J'ai lu sur sa page facebook, qu'elle avait mis dix ans pour écrire ce roman, le faisant, le délaissant, pour le retrouver enfin et le finaliser. Elle a vécu de près ou de loin certaines situations de ce livre, elle connait Annecy pour y avoir vécu, et elle a passé des vacances en Sardaigne, des lieux présents et superbement décrits tout au long du roman. Toutes ces choses font qu'elle a su donner beaucoup de réalisme, les décors sont décrits à la perfection, connaissant un peu Annecy pour m'y être promenée, j'ai pris plaisir à retrouver certains endroits.

Parlons un peu de l'histoire quand même, c'est l'essentiel ! On rentre dès le départ dans le feu de l'action, on fait la connaissance de Eve, jeune femme revenue des États-Unis où elle vit, pour assister aux obsèques de sa mère, qui s'est suicidée dans le lac d'Annecy, elle a été vue avec une autre personne, mais seule Marie est retrouvée. Eve est de passage chez sa tante, Juliette, qui l'a en grande partie élevée, pour lire avec elle le journal de Marie, sa mère, et écouter des enregistrements de son père Colin. Elles vont toutes deux pendant une nuit, refaire la vie de ce couple, Eve cherche à comprendre ce qu'il s'est passé dans la vie de ses parents.

C'est un récit poignant auquel on va assister. Avec la lecture du carnet de Marie, on va découvrir ses ressentis, le début de sa vie avec Colin dont elle est très amoureuse, leur problème pour avoir un enfant, et ce voisin, un peu trop envahissant aux yeux de Marie, leur couple qui décline, et c'est la chute vers la dépression... Colin a laissé un enregistrement audio à sa fille, on va avoir sa version des faits, tout ce qu'il ressent pour Marie, tout le soutien qu'il veut lui apporter, mais est-elle dans la possibilité de s'en rendre compte ? Eve va pousser sa tante à lui révéler ce qu'elle sait de tous ces faits, c'est ainsi que l'on assiste à un récit à trois voix. Et c'est particulièrement bien construit par l'auteure, cela donne beaucoup de rythme et accroche le lecteur.

Je ne veux surtout pas en dévoiler de trop. C'est un thriller psychologique, il a tous les ingrédients pour. La vie de ce couple est retracée pendant une nuit par ces deux femmes, Eve a elle aussi fait ses recherches de son côté, allant à Annecy, en Sardaigne où ses parents sont allés. D'où le titre si bien trouvé, les launeddas étant des flutes, Eve entend encore leurs sons. Des thèmes très importants et dramatiques de la vie sont abordés avec beaucoup de justesse et de pudeur. Les soucis d'avoir un enfant, la manipulation faite par une tierce personne qui peut plonger un être dans l'abîme le plus sombre, la reconnaissance d'un enfant, la fuite de celui-ci pour ne pas affronter la réalité, et enfin les secrets, gardés et enfouis pendant des années, qui, quoique l'on fasse, finissent toujours par resurgir.

Le rythme de lecture est, comme je l'ai dit, soutenu, l'ambiance est très bien recréée par l'auteure, le huis clos entre la tante et la nièce dans l'appartement, entrecoupé de scènes dans de superbes décors en Sardaigne, on voyage beaucoup, les révélations arrivent au fur et à mesure jusqu'au final qui fut pour moi un véritable électrochoc !! mon premier geste a été de reprendre au début du roman pour me rendre compte que, en effet, tout avait été calculé, et même moi, je me suis laissée prendre au piège...c'est vraiment très bien construit, je vais rester marquée un petit moment par ces personnages marqués et marquants !

J'ai beaucoup aimé ce roman, comment l'auteure amène les faits, elle m'a surprise, elle m'a étonnée, épatée, émue, et complètement retournée ! Il y a tellement de tension tout au long de cette lecture ! Je ne peux pas en dire plus sur l'histoire, ce serait révélé toute la trame, et ce serait vraiment dommage ! Par contre, si vous voulez en discuter une fois que vous l'aurez lu, il n'y a pas de problèmes, j'aimerais beaucoup connaître vos ressentis également une fois que vous saurez le fin mot de tout !

Je tiens à remercier Muriel Martinella, cela valait vraiment le coup que cette histoire mûrisse dans un tiroir, elle n'en est que plus savoureuse ! Bravo pour tout le travail effectué, on le sent en lisant, et c'est appréciable. Je ne suis pas prête d'oublier Eve, Marie, Colin et Juliette.. Une lecture prenante et foudroyante que je vous recommande vivement !!

"… Je n’ai pas entrepris de longues études et raisonne simplement, avec tout le bon sens dont je dispose, continua la voix de Colin. Je vais essayer de poser des mots sur cette tragédie que nous vivons depuis quelques mois avec toute l’objectivité dont je suis capable. Les femmes sont rentrées de Sardaigne. Oui, contraint et forcé, j’ai dû laisser Marie à Juliette. Mais je ne l’abandonne pas. Je reviendrai la chercher aussi vite que je le pourrai et bientôt, cette aventure ne sera plus qu’un mauvais souvenir. L’image tremblotante de Marie dans le rétroviseur alors qu’elle est tassée sur la banquette arrière de la voiture de location est la dernière image que je garde d’elle ; les os pointus de son corps d’oiseau qui se dérobe à mon étreinte, la dernière sensation dont mes bras se souviennent…"

Extrait du roman

— Pourquoi ne m’appelles-tu jamais par mon prénom ?
— Parce que ton prénom a une consonance de rêve brisé. Ta mère m’a dit, un jour, qu’elle t’avait prénommée Ève car il ne manquait qu’un R à ce prénom pour obtenir le mot rêve. Tu étais l’incarnation de ce rêve que tes parents avaient nourri de longues années chacun de leur côté sans même se l’avouer. D’autres fois, elle soutenait que ce prénom t’avait été attribué parce que tu étais la première femme qui comptait à ses yeux

Autre extrait...

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